Saint Jean l’évangéliste dit à l’épouse qu’aucune œuvre n’est sans récompense. Comment la bible excelle sur toutes les écritures. Du roi écumeur de mer, traître, prodigue, etc. Du conseil que saint Jean donna à ce roi, et en quelle manière il doit mépriser les richesses et les honneurs pour l’amour de Dieu.
Livre 4 - Chapitre 1

Il apparut à l’épouse un homme, dont les cheveux étaient tondus en opprobre et moquerie, dont le corps était oint d’huile tout nu sans honte, qui dit à l’épouse : L’écriture, vous appelez saint, parle en ces termes : Aucune œuvre ne sera sans récompense, C’est cette Écriture qui est appelée parmi vous Bible ; mais en nous, elle est éclatante comme un soleil qui luit incomparablement plus que l’or ; fructifiante comme la semence qui porte le centuple fruit : car comme l’or excelle par-dessus tous les métaux, de même l’Écriture, que vous appelez sainte et qu’au ciel nous appelons dorée, excelle par-dessus toutes les écritures, d’autant qu’en elle Dieu est publié et honoré : les œuvres des patriarches y sont redites ; les infusions des prophètes y sont exposées.

Donc, d’autant qu’il n’y a aucune œuvre sans récompense, écoutez ce que je vous dis:
Ce roi, pour lequel vous priez devant Dieu, c’est un larron, un traître et trompeur des hommes, un prodigue, dissipateur des richesses. Partant, comme il n’y a traître pire que lui, qui se montre diligent, de même il trompe plusieurs spirituellement, aimant charnellement les justes, exaltant et rehaussant injustement les impies, en déprimant les justes, et dissimulant de corriger les excès.

En second lieu, il n’y a écume de mer pire que lui, qui trahit celui qui met et abaisse sa tête en son sein. De même, toute la terre étant quasi en son sein, ce roi l’a misérablement ruinée, en permettant que les biens d’autrui en soient emportés, en imposant aux autres des subsides intolérables, et en exerçant trop lâchement la justice.

En troisième lieu, il n’y a larron pire que celui qui dérobe, lorsqu’on lui a donné et confié les clés, contre la volonté du maître. De même celui-ci prend les clés de la puissance et de l’honneur, desquelles il a usé injustement et prodigalement, non à l’honneur de Dieu.

Partant, d’autant qu’il a fait quelque chose pour l’amour de moi. Je lui conseille trois choses :
1- qu’il retourne comme celui de l’Évangile, qui, ayant laissé les auges des pourceaux, retourna a son père. De même, qu’il méprise les richesses et les honneurs, qui, au regard des choses éternelles, ne sont que des gousses de fèves, et qu’il retourne avec humilité et dévotion a Dieu son Père.
2- qu’il laisse aux morts ensevelir les morts, et qu’il suive la voie étroite du Crucifix de Dieu.
3- Qu’il laisse le poids lourd et pesant de ses péchés, et qu’il entre par cette voie qui est étroite au commencement, mais qui, à la fin, est toute pleine de contentement.

Vous aussi, voyez et entendez que je suis celui-là qui a pleinement entendu les Écritures dorées, et qui, en les connaissant, les a augmentées. Je fus dépouillé ignominieusement. Mais d’autant que je souffris le tout patiemment, Dieu a revêtu mon âme d’un vêtement immortel. J’ai aussi été mis et plongé dans l’huile bouillante : c’est pourquoi maintenant je me réjouis de l’huile de joie éternelle, Je suis aussi après la Mère de Dieu, je suis décédé d’une douce mort, d’autant que j’ai été gardien de la Mère de Dieu, et mon corps est en lieu sûr et en grand repos.