Il apparut à l’épouse un homme, dont les cheveux étaient tondus en opprobre et
moquerie, dont le corps était oint d’huile tout nu sans honte, qui dit à
l’épouse : L’écriture, vous appelez saint, parle en ces termes : Aucune œuvre ne
sera sans récompense, C’est cette Écriture qui est appelée parmi vous Bible ;
mais en nous, elle est éclatante comme un soleil qui luit incomparablement plus
que l’or ; fructifiante comme la semence qui porte le centuple fruit : car comme
l’or excelle par-dessus tous les métaux, de même l’Écriture, que vous appelez
sainte et qu’au ciel nous appelons dorée, excelle par-dessus toutes les
écritures, d’autant qu’en elle Dieu est publié et honoré : les œuvres des
patriarches y sont redites ; les infusions des prophètes y sont exposées.
Donc, d’autant qu’il n’y a aucune œuvre sans récompense, écoutez ce que je vous dis:
Ce roi, pour lequel vous priez devant Dieu, c’est un larron, un traître et
trompeur des hommes, un prodigue, dissipateur des richesses. Partant, comme il
n’y a traître pire que lui, qui se montre diligent, de même il trompe plusieurs
spirituellement, aimant charnellement les justes, exaltant et rehaussant
injustement les impies, en déprimant les justes, et dissimulant de corriger les
excès.
En second lieu, il n’y a écume de mer pire que lui, qui trahit celui qui met et
abaisse sa tête en son sein. De même, toute la terre étant quasi en son sein, ce
roi l’a misérablement ruinée, en permettant que les biens d’autrui en soient
emportés, en imposant aux autres des subsides intolérables, et en exerçant trop
lâchement la justice.
En troisième lieu, il n’y a larron pire que celui qui dérobe, lorsqu’on lui a
donné et confié les clés, contre la volonté du maître. De même celui-ci prend
les clés de la puissance et de l’honneur, desquelles il a usé injustement et
prodigalement, non à l’honneur de Dieu.
Partant, d’autant qu’il a fait quelque chose pour l’amour de moi. Je lui
conseille trois choses :
1- qu’il retourne comme celui de l’Évangile, qui, ayant laissé les auges des
pourceaux, retourna a son père. De même, qu’il méprise les richesses et les
honneurs, qui, au regard des choses éternelles, ne sont que des gousses de
fèves, et qu’il retourne avec humilité et dévotion a Dieu son Père.
2- qu’il laisse aux morts ensevelir les morts, et qu’il suive la voie étroite
du Crucifix de Dieu.
3- Qu’il laisse le poids lourd et pesant de ses péchés, et qu’il entre par cette
voie qui est étroite au commencement, mais qui, à la fin, est toute pleine de
contentement.
Vous aussi, voyez et entendez que je suis celui-là qui a pleinement entendu les
Écritures dorées, et qui, en les connaissant, les a augmentées. Je fus
dépouillé ignominieusement. Mais d’autant que je souffris le tout patiemment,
Dieu a revêtu mon âme d’un vêtement immortel. J’ai aussi été mis et plongé dans
l’huile bouillante : c’est pourquoi maintenant je me réjouis de l’huile de joie
éternelle, Je suis aussi après la Mère de Dieu, je suis décédé d’une douce mort,
d’autant que j’ai été gardien de la Mère de Dieu, et mon corps est en lieu sûr
et en grand repos.
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