Notre Seigneur dit à son épouse qu’elle se donne diligemment garde du vice de superbe ; qu’elle ne s’exalte de la beauté des membres, ou des biens, ou de la race, car la superbe est comparée au papillon qui a de grandes ailes et un petit corps.
Chapitre 112

Le Fils éternel dit à son épouse : Ne vous troublez point de la superbe de ces gens-ci, car elle passera soudain. Il y a une certaine espèce de mouche qui est appelée papillon, qui a les ailes larges et le corps fort petit ; il a en second lieu plusieurs couleurs ; en troisième lieu, li vole fort haut à raison de sa légèreté et subtilité ; mais montant en l’air à raison de sa petite force, il tombe soudain sur les rochers ou sur les bois.

Cette espèce de mouche signifie les superbes, qui ont les ailes larges et un petit corps, d’autant que leur esprit s’enfle de superbe comme un peau enflée de vent. Ils croient aussi avoir toutes choses en considération de leurs mérites et se préfèrent aux autres, croyant qu’ils sont plus dignes que les autres, en sorte que, s’ils pouvaient, ils étendraient leur nom par tout l’univers. Mais d’autant que leur vie est brève et est comme un point, c’est pourquoi, lorsqu’ils y pensent le moins, ils tombent.

En second lieu, les superbes ont plusieurs couleurs, comme le papillon, car il s’enorgueillissent de la beauté de leur membres, de leurs biens, de leur sang, de leur race, et changent tous les jours d’état selon les inventions de leur orgueil ; mais quand il meurent, ils ne sont que terre et cendre.
En troisième lieu, quand les superbes sont montés au plus haut ascendant de superbe, ils tombent en un moment et avec un grand danger dans les abîmes de la mort.

Partant, ô ma fille, donnez-vous garde de la superbe, d’autant qu’elle ôte de la présence de Dieu tous les hommes, ni ma grâce n’entre point en l’homme que possède la superbe.