Ici la Sainte Vierge Marie se plaint à sa fille sainte Brigitte de quelque dévot feint qu’elle compare à celui qui porte les armes en guerre corporelle , et est mal armé.
Chapitre 27

La Sainte Mère de Dieu dit à sainte Brigitte : Celui-là dit qu’il m’aime ; mais quand il me sert , il me tourne le dos . Or , quand je lui parle , il me dit : Que dit-vous ? et détourne ses yeux de moi , et les jette à ce qui lui plaît le plus.

Il est admirablement armé comme celui qui est exposé à une guerre corporelle , le heaume duquel aurait les yeux derrière la tête , le bouclier duquel serait aux épaules au lieu de l’avoir au bras ; duquel les gaines et le fourreau seraient vides , ayant jeté l’épée et le couteau ; la cuirasse duquel , qui doit couvrir le corps et la poitrine , serait sur la selle , les sangles de laquelle seraient lâchées : de même cet homme est spirituellement armé devant Dieu , et c’est pourquoi il ne sait discerner entre ami et ennemi , ni ne sait offenser son ennemi.

L’esprit avec lequel il combat est semblable à celui qui raisonne en son esprit , disant : Je veux être le dernier au combat , afin que je puisse voir si les premiers perdront . Que s’ils surmontent, je viendrai avec tant d’impétuosité que je serai compté des premiers . Partant , celui qu’il a envoyé à la guerre a suivi la sagesse charnelle , et non Dieu.