Le Fils de Dieu parle : Le prêtre est obligé à trois choses : 1. à consacrer le
corps de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; 2. à avoir la pureté du corps et de
l’esprit ; 3. à pourvoir à sa paroisse.
Mais vous me pourriez demander à quoi il profite d’avoir une église, si l’on n’a
une paroisse.
Je réponds : Le prêtre qui a volonté de profiter à tous, et de prêcher pour
l’amour de Dieu, a une aussi ample paroisse que s’il avait tout le monde, car
s’il pouvait parler à tout le monde, il n’épargnerait pas sa peine ; c’est
pourquoi sa bonne volonté est prise pour l’effet, car Dieu exempte souvent ses
élus du labeur de la prédication, à raison de l’ingratitude des auditeurs, et
néanmoins, ils ne sont pas frustrés de la récompense, à raison de leur bon
désir.
Le prêtre doit avoir aussi un livre et de l’huile : un livre pour instruire les
imparfaits, et de l’huile sainte pour oindre les infirmes ; car comme dans le
livre est contenue la doctrine du corps et de l’esprit, de même le prêtre doit
avoir la sagesse pour modérer et retenir la chair, de peur que l’intempérance ne
la relâche, d’où les paroissiens soient scandalisés, fuyant les ambitions et les
cupidités du monde, par lesquelles l’éclat et la beauté ecclésiastique sont
vilipendés ; évitant les mœurs du siècle, par lesquelles la dignité des prêtres
est déshonorée.
La science spirituelle est pour instruire les ignorants, corriger les dissolus
et pour exciter les avancés. Or, en l’huile sont marqués la douceur de l’oraison
et les bons exemples, car comme l’huile est plus grasse que le pain, de même
l’oraison d’amour et de charité, et les exemples d’une bonne vie, sont plus
efficaces que toute autre chose pour attirer les hommes à Dieu et pour apaiser
Dieu.
En vérité je vous dis, ma fille, que le nom de prêtre est grand, d’autant que
c’est un ange et un médiateur ; mais plus grand est son office, d’autant qu’il
touche Dieu incompréhensible, et que les choses saintes sont en ses mains.
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