Notre-Seigneur Jésus-Christ dit que ses amis sont comme son bras, d’autant que lui, comme un bon médecin, coupe et taille leur chair pourrie et tout ce qui leur est nuisible, et conjoint à soi la bonne chair, les transformant en soi.
Chapitre 90

Le Fils de Dieu dit que ses amis sont comme son bras. Il a cinq choses au bras : la peau, le sang, les os, la chair et les moelles. Mais moi, je suis comme un sage médecin, qui taille en premier lieu tout ce qui est nuisible; après, il unit la chair à la chair et l’os à l’os, et de la sorte applique le médicament salutaire. J’en ai fait de même à mes amis : en premier lieu, je leur ai ôté toute la cupidité mondaine et les désirs illicites de la chair, et puis j’ai conjoint ma moelle à leur moelle.

Quelle est ma moelle, sinon la puissance de mon adorable Déité? Car comme sans moelle tout homme est mort, de même celui qui ne communique à ma Déité est mort. J’ai conjoint lors cette moelle à leur infirmité, quand ma sagesse les goûte et les fructifie en eux, et quand leur âme comprend et entend ce qu’il faut faire et ce qu’il faut omettre. Or, les os signifient ma force infinie : je la conjoins à leur force, quand je les rends forts pour faire le bien. Le sang signifie ma volonté : je la conjoins lors à leur volonté, quand leur volonté est selon mon vouloir, et quand ils ne désirent ni ne cherchent que moi seul. La chair signifie ma patience : je l’ai lors conjointe à leur patience, quand ils sont patients comme je l’ai été, lorsque, du sommet de la tête jusqu’à la plante des pieds, il n’y avait point de santé en moi. La peau signifie ma dilection : lors je l’ai conjointe à moi, quand ils n’aiment rien tant que moi, et quand, avec ma grâce, ils veulent mourir pour l’amour de moi.