L’engendré avant le temps, de toute éternité dans le sein du Père éternel,
parle, disant : Mes amis sont comme mon bras. Véritablement cela est de la
sorte, car le Père éternel, le Fils tout sage, le Saint-Esprit et la Vierge le
sont aussi. La Déité est comme la moelle sans laquelle personne ne vit. Mes os
sont l’humanité, qui fut forte pour pâtir et souffrir. Or, le Saint-Esprit est
comme le sang, d’autant qu’il remplit et réjouit toutes choses.
Ma Mère, en laquelle ont été la Déité, l’humanité et le Saint-Esprit, est comme la chair. La
peau est toute la milice céleste, car comme la peau couvre la chair, de même ma
très-chère Mère excelle par-dessus tous les saints en éminence de vertu, car
bien que les anges soient purs, elle est pourtant plus pure; et bien que les
prophètes aient été remplis de l’Esprit de Dieu et que les martyrs aient
beaucoup souffert, néanmoins, l’Esprit d’amour a été plus fervent en ma Mère, et
elle a été plus que martyre; et bien que les confesseurs se soient abstenus de
toutes choses mauvaises, et même de quelques-unes licites, ma très-chère Mère
eut néanmoins une plus parfaite abstinence, car elle eut ma Déité avec mon
humanité.
Quand donc mes amis m’ont en eux, ma Déité est en eux, qui vivifie leur âme; la
force de mon humanité est en eux, qui les fortifie jusque à la mort, et mon sang
est en eux, par lequel leur volonté a les mouvements à toute sorte de biens.
Leur chair aussi est remplie de mon sang et de ma chair, quand ils ne veulent en
rien se salir, se conservant inviolables en la chasteté par ma grâce. Ma peau
est aussi conjointe à leur peau quand on imite la vie et les mœurs de mes
saints. Et de la sorte, mes saints sont à bon droit appelés mon bras, desquels
vous devez être aussi les membres par les désirs ardents d’avancer au bien, en
les imitant autant que vous pourrez; car comme je les unis à moi par la
conjonction de mon corps, de même vous devez vous unir à eux et à moi par le
même corps qui est le mien.
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