Jésus-Christ avertit l’épouse d’avancer et de persévérer dans les vertus, imitant la vie des saints, afin qu’elle soit le bras de Jésus. Il prouve aussi que les saints transformés sont les bras de Jésus-Christ.
Chapitre 92

L’engendré avant le temps, de toute éternité dans le sein du Père éternel, parle, disant : Mes amis sont comme mon bras. Véritablement cela est de la sorte, car le Père éternel, le Fils tout sage, le Saint-Esprit et la Vierge le sont aussi. La Déité est comme la moelle sans laquelle personne ne vit. Mes os sont l’humanité, qui fut forte pour pâtir et souffrir. Or, le Saint-Esprit est comme le sang, d’autant qu’il remplit et réjouit toutes choses.

Ma Mère, en laquelle ont été la Déité, l’humanité et le Saint-Esprit, est comme la chair. La peau est toute la milice céleste, car comme la peau couvre la chair, de même ma très-chère Mère excelle par-dessus tous les saints en éminence de vertu, car bien que les anges soient purs, elle est pourtant plus pure; et bien que les prophètes aient été remplis de l’Esprit de Dieu et que les martyrs aient beaucoup souffert, néanmoins, l’Esprit d’amour a été plus fervent en ma Mère, et elle a été plus que martyre; et bien que les confesseurs se soient abstenus de toutes choses mauvaises, et même de quelques-unes licites, ma très-chère Mère eut néanmoins une plus parfaite abstinence, car elle eut ma Déité avec mon humanité.

Quand donc mes amis m’ont en eux, ma Déité est en eux, qui vivifie leur âme; la force de mon humanité est en eux, qui les fortifie jusque à la mort, et mon sang est en eux, par lequel leur volonté a les mouvements à toute sorte de biens. Leur chair aussi est remplie de mon sang et de ma chair, quand ils ne veulent en rien se salir, se conservant inviolables en la chasteté par ma grâce. Ma peau est aussi conjointe à leur peau quand on imite la vie et les mœurs de mes saints. Et de la sorte, mes saints sont à bon droit appelés mon bras, desquels vous devez être aussi les membres par les désirs ardents d’avancer au bien, en les imitant autant que vous pourrez; car comme je les unis à moi par la conjonction de mon corps, de même vous devez vous unir à eux et à moi par le même corps qui est le mien.