Pour le jour de la passion.
La Mère de Dieu éternel parle, disant : En ce temps, mon Fils souffrait. Judas,
le traître, s’approchant, se baissa , d’autant qu’il était de petite taille ,
lui donnant un baiser et lui disant : Mon ami , pourquoi êtes-vous venu? Et
soudain, les uns le saisirent , les autres le traînèrent par les cheveux , les
autres le salirent par leurs crachats.
Après , le Fils parlait, disant : je suis réputé comme vermisseau qui est comme
gisant en un fumier, que les passants foulent aux pieds et sur lequel ils
crachent : de même en firent les Juifs , d’autant que j’étais jugé par eux comme
un vermisseau très abject et très indigne : de même, les chrétiens me méprisent
, car tout ce que j‘ai fait et souffert pour l’amour d’eux , ils le réputent à
vanité , à folie et à néant . Il me foulent aussi comme en mon dos, quand ils
craignent et honorent plus homme que moi , leur Dieu , quand ils réputent pour
néant ma justice , et établissent le temps en leur jugement et les manières de
ma miséricorde. Ils me frappent comme aux dents , quand ayant ouï mes préceptes
et vu ce que j’ai enduré pour eux, ils disent : Faisons maintenant tout ce qui
nous plaît et nous délecte, et néanmoins nous aurons le ciel, car si Dieu nous
voulait perdre et nous punir éternellement, il ne nous auraient pas créés et ne
nous aurait point rachetés avec tant de peine.
Partant, je leur ferai sentir les effroyables fureurs de ma justice, car comme
le moindre bien ne sera pas sans récompense , de même le moindre mal ne sera pas
sans supplice. Ils me méprisent aussi comme en me foulant aux pieds, quand ils
n’écoutent point les jugements de l’Eglise , savoir, mes excommunications.
Partant , comme ceux qui sont excommuniés publiquement sont évités de tous, de
même ils seront séparés de moi, car quand l’excommunication est sue et est
méprisée , elle nuit plus que le glaive corporel . Partant, moi qui suit estimé
comme un vermisseau, je veux maintenant revivre par les fureurs de mon terrible
jugement, et je viendrai si terrible que ceux qui me verront , diront devant la
face de l’ire de Dieu : Montagnes tombez sur nous!
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