Jésus-Christ, parlant à son épouse sainte Brigitte, lui montre en quelle manière elle a été affranchie de la maison du monde et de celle des vices, et comment elle est conduite maintenant pour demeurer en la maison du Saint-Esprit; c’est pourquoi il l’avertit de se conformer au Saint-Esprit, persévérant toujours en l’humilité, pureté et dévotion.
Chapitre IX

Le Fils de Dieu parle à son épouse : Vous êtes celle qui, étant nourrie en une pauvre maison, avez été élevée en une grande compagnie. En vérité, il se trouve trois choses en la maison pauvre, savoir : les murailles mal polies, la fumée nuisible et la suie luisante. Mais vous avez été conduite en la maison où sont la beauté sans tache, la chaleur sans fumée, la suavité sans dégoût. La maison pauvre n’est autre chose que le monde, dont les murailles sont la superbe et l’oubli de Dieu, l’abondance du péché et l’inconsidération des choses futures. Ces murailles ne sont pas seulement mauvaises, mais elle tachent toutes les bonnes œuvres, les anéantissant toutes, et cachent à l’homme la présence divine.

La fumée est l’amour du monde, qui nuit aux yeux, d'autant qu’il offusque l’esprit et le rend soigneux des choses superflues. La suie est la volupté, laquelle, bien qu’elle délecte pour quelque temps, ne rassasie pas pourtant, ni ne remplit pas comme la bonté éternelle. Vous êtes retirée d’icelle et êtes conduite en la demeure du Saint-Esprit, qui est en moi et moi en lui, qui vous enveloppe aussi en lui; il est très-pur, très-fort et la constance même, et de fait, il soutient toutes choses. Conformez-vous donc à l’habitant de la maison, demeurant pure, humble et dévote.