INTERROGATION IV

I. Le susdit religieux apparut au même échelon, disant : O Juge, pourquoi dois-je rechercher la sapience divine, puisque j’ai la sapience du monde?

II. Pourquoi dois-je pleurer, puisque la gloire et la joie du monde abondent en moi?

III. Dites-moi pourquoi et comment je me dois réjouir dans les afflictions de la chair.

IV. Pourquoi dois-je craindre, puisque j’ai des forces assez grandes?

V. Pourquoi obéirais-je aux autres, si ma volonté est en ma propre puissance.

REPONSE DE JESUS-CHRIST
I. Le Juge répondit et dit : Mon ami, celui qui est sage selon le monde, est aveugle et fou devant moi. Et partant, afin d’acquérir ma divine sagesse, il est nécessaire qu’on la cherche diligemment et humblement.

II. Celui qui possède les honneurs du monde et sa joie, est souvent agité de divers soins, et est enveloppé en des amertumes qui conduisent dans l’enfer. Partant, de peur qu’on ne s’écarte de la voie du ciel et qu’on ne se fourvoie, il est nécessaire qu’il prie, qu’il pleure et qu’il heurte pieusement.

III. Il est fort utile de se réjouir en l’affliction et en l’infirmité de la chair, d’autant que ma divine miséricorde s’approche de ceux qui souffrent des afflictions de la chair , et par icelle, il s’approche plus facilement de la vie éternelle.

IV. Tous ceux sui sont forts, sont forts de ma force, mais je suis plus fort qu’eux. Partant ils doivent craindre partout que leur force ne leur soit ôtée.

V. Quiconque a en main le libre arbitre, doit craindre et entendre véritablement qu’il n’y a rien qui conduise plus facilement à la damnation éternelle , que la volonté propre qui est sans conducteur. Partant, celui qui laisse sa propre volonté et la résigne en mes mains, de moi qui suis son Dieu, aura le ciel sans peine.