Pour le jour de la Passion.
La Mère de Dieu parle à son épouse, disant :En la mort de mon Fils, toute choses
s'étaient troublées, car la Divinité, qui ne s’est separée jamais non pas même
en cette heure de 1a mort, en laquelle il semblait que la Divinité bien que 1a
Divinité, ne puisse souffrir ni douleur ni peine, d’autant qu’elle est impatible
et immuable , le Fils patissait une douleur très amère en tous ses membres. , et
voire même dans le coeur, qui néanmoins était immortel selon la Deïté . Son âme
était aussi immortelle et pâtissait beaucoup en la séparation. Les anges aussi
assemblés, semblaient se troubler de voir Dieu pâtir en l’humanité.
Mais comment les anges se peuvent-ils troubler, étant immortels? Certainement,
comme le juste, voyant son ami pâtir quelque chose dont il lui revenait une
grande gloire, se réjouirait tic l’acquisition de la gloire , et s’affligerait
de ce qu’il pâtit, de même les anges se contristaient de sa peine, bien qu’ils
soient impatibles, et se réjouissaient de la gloire et du mérite de sa passion.
Tous les éléments aussi se troublèrent: le soleil et la lune perdirent leur
splendeur; la terre trembla ; les pierres se fendirent; les sépulcres
s’ouvrirent à l’heure de la mort de mon Fils.
Tous les Gentils se troublaient en tous lieux où ils étaient, car il y avait
alors en leur coeur comme une pointe de douleur, bien qu’ils ignorassent d’où en
venait le sujet. Le coeur aussi de ceux qui le crucifiaient, se troubla à cette
heure mais non certes à leur gloire. Les malins esprits étaient encore troubles à
cette heure, et étaient comme assemblés en un. Or, ceux qui étaient dans le sein
d’Abraham, étaient beaucoup troublés , en telle sorte qu’ils. eussent mieux aimé
être éternellement en l'enfer que de voir une si horrible peine en leur
Seigneur.
Mais moi , Vierge Marie, sa Mère ,j'étais devant mon Fils. Pensez aussi quelle
etait ma douleur Certes, personne ne le peut comprendre.
Partant, ô ma fille! souvenez vous de la passion de mon très cher Fils. Fuyez
l’inconstance du
monde, qui n’est qu’une vie passagère et une fleur qui se fane et se fletrit
soudain.
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