La Mère de Dieu explique en ce chapitre de grandes choses touchant sa Conception.
Chapitre 55

Pour le jour de la Conception de la Vierge Marie.
La Mère de Dieu dit : Quand mon père et ma mère s’unirent par le lien du mariage, l’obéissance eut plus de pouvoir que la volonté ; plus opéra là la charité divine que la volupté charnelle, car l’heure en laquelle je fus conçue se peut bien appeler heure dorée et précieuse, d’autant que les autres mariés s’unissent par volupté charnelle, et mes parents s’unirent par obéissance et par le commandement divin.

Donc, ma conception a été à bon droit dorée, car lors le principe de salut prit en quelque manière quelque commencement, et les ténèbres s’allaient rendre à la lumière, car Dieu a voulu faire en son œuvre une chose rare et signalée, qui a été cachée aux siècles, comme il fit jadis en la verge fleurissante. Mais sachez que ma conception n’a pas été connue de tous, car Dieu a voulu que, comme devant la loi écrite, la loi naturelle procédât, et le choix libre du bien et du mal, et qu’après, la loi écrite vînt, qui retiendrait le frein à tous les mouvements effrénés, de même il a plu à Dieu que ses amis aient douté pieusement de ma conception, afin qu’un chacun montrât son zèle jusqu’à ce que la vérité parût au temps que la sagesse avait ordonné.