La Mère de Dieu parle à son épouse , disant : Vous admirez pourquoi je dis
quelquefois nous quand je vous parle , et pourquoi , quand mon Fils vous parle,
dit je. Sachez que je sais cela : car quand mon Fils parle, il vous parle de la
part de la Divinité , d’autant que l’auguste et adorable Trinité est un Dieu.
Mais quand je parle , je vous parle en vertu de la même Trinité , et le Verbe
des trois personnes, c’est un même Verbe, c’est pourquoi je dis nous. Dites donc
à ce roi pour lequel vous me priez maintenant , que la Mère de charité l’avertit
de la honte, pudeur et sien dommage, car ce serait une honte si le Seigneur
mettait en son lieu le serviteur.
Or , il serait dommageable si quelqu’un
changeait un coffre plein d’or avec un vide ou de peu de valeur : de même ce roi
propose de l’autel un serviteur du diable, désirant lui obéir, ce qui est une
honte spirituelle : partant, je jure que mon Fils Jésus que s’il ne le chasse
avec le conseil des sages, le faisant homme simple selon son sang, ne lui
donnant aucune puissance ni une obole pour tout , de ce qui est royal, je le
fouetterai depuis la tête jusques aux pieds, jusques à ce qu’il disent de
douleur : Marie, ayez miséricorde de moi, car je vous ai provoquée à colère.
En second lieu, je vous avertis du dommage, savoir, qu’il ne cherche pas tant un
petit repos, de peur de perdre le long repos et de trouver l’inquiétude
éternelle, mais que plutôt il travaille soigneusement et fortement en la divine
charité , afin d’obtenir cet or précieux et éternel. Que s’il ne veut obéir
comme mon Fils le lui avait dit , qu’il le laisse, car nous trouverons bien les
voies par lesquelles il pourra se retirer des choses commencées sans opprobre et
dommage du monde.
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