L’empereur Jésus-Christ écrit à l’empereur d’Allemagne, lui faisant savoir comme de sa propre bouche il a tenu avec son épouse plusieurs discours qui sont écrits au Livre céleste, et lui commande de les voir et de les éplucher, et de s’employer vers Sa Sainteté pour la confirmation de la règle qu’il a dictée à l’épouse.
Chapitre 51

Jésus-Christ parlait à son épouse, disant : Écrivez de ma part ces paroles à l’empereur : Je suis cette lumière qui illumina toutes choses quand elles étaient couvertes de ténèbres. Je suis aussi cette lumière qui, étant invisible par la Déité, ai paru visible par l’humanité. Je suis cette lumière qui vous ai établi au monde comme une clarté spéciale, afin qu’en vous il se trouvât plus de justice qu’aux autres, et afin que vous conduisiez tout le monde à la justice et à la piété : c’est pourquoi moi, qui suis la vraie lumière et qui vous ai fait monter au trône impérial, je vous fais savoir, parce qu’il me plaît ainsi, que je parle à une femme des paroles de justice et de miséricorde. Recevez donc les paroles des livres qu’elle a écrits, dictées de ma bouche; épluchez-les, et mettez peine que ma justice soit redoutée et ma miséricorde désirée avec discrétion.

Sachez aussi, vous qui tenez l’empire, que moi, auteur et créateur de toutes choses, j’ai dicté une règle de religieuses à l’honneur de la Vierge, ma très-chère Mère, et l’ai donnée à cette femme qui vous écrit. Lisez-la donc tout du long, et employez-vous envers le pape, pour que, devant les hommes, elle soit approuvée par lui, qui est mon vicaire en terre, moi l’ayant approuvée dans le ciel devant tous les bienheureux.