Jésus-Christ révélait à sainte Brigitte les pensées d’un certain évêque qui jugeait qu’elle ne mangeait des viandes délicates , lequel toutefois était amis de la Vierge Marie.
Chapitre 104

Une fois, l’épouse de Jésus-Christ, étant assise à un banquet avec un certain évêque Dabodance, c’est à savoir monsieur Hémingue, mangeait à l’honneur de Dieu des mets délicats qu’elle avait devant ; et pour cela, l’évêque disait en son cœur : Pourquoi cette dame, ayant le don du Saint-Esprit, ne s’abstient-elle pas des viandes délicates ? Lors elle, ne sachant rien de telles pensées, environ vêpres, entendit en esprit, lorsqu’elle était en oraison, une voix disant : Je suis celui qui ai rempli de l’esprit de prophétie un pasteur : n’a-ce pas été à raison de ses jeûnes?

Je suis celui qui unit les mariés : qu’ont-ils mérité? J’ai commandé au prophètes qu’il prit pour femme une adultère : ne m’a-t-il pas obéi ? Je suis celui qui parlait avec Job, aussi bien quand il était dans les délices que lorsqu’il était gisant dans le fumier ; d’autant que je suis admirable , je fais sans nulle considération des mérites ce qu’il me plaît. Laquelle révélation elle déclara incontinent à cet évêque; et l’évêque, entendant cela, rentra en lui-même, et confessait qu’il avait eu ces pensées à la table : c’est pourquoi s’étant humilié, il lui demanda pardon et la supplia de prier Dieu pour lui.

Lors, le troisième jour, la très-heureuse Vierge Marie étant apparue à la même sainte Brigitte en oraison, lui dit : Dis au même évêque que, parce qu’il a coutume de commencer ses sermons par ma louange, et d’autant que par son jugement, il vous jugeait à table, et que ce jugement procédait de charité, et non d’envie, c’est pourquoi, par charité, il mérite d’être consolé. Dis-lui donc que je veux être sa Mère et présenter son âme à Dieu. Et maintenant je vous expliquerai qu’il est le septième animal des animaux que je vous ai ci-devant montrés, et qu’il portera la parole de Dieu devant les rois et les pontifes.

(Cette révélation des sept animaux est dans le Livre IV, Chap. CXXV.)