Touchant le chapitre 9 de la règle de Saint-Sauveur, c’est-à-dire, du jeûne. Jésus-Christ dit que l’humilité et la discrétion lui sont plus agréables qu’un jeûne indiscret. En quelle façon il est permis à ceux qui jeûnent au pain et à l’eau, de manger des légumes.
Chapitre 13

Le Fils de Dieu parle : Bien que ma mère ait pratiqué une très-parfaite abstinence, toutefois elle a gouverné son corps avec autant de discrétion qu’il n’était débilité par aucune superfluité et aucune violence.

Et bien que les pharisiens et encore plusieurs religieux n’usent point du vin, pour cela toutefois ils ne viennent pas à moi, parce qu’ils n’ont point le fondement de continence, savoir , l’humilité et la discrétion: c’est pourquoi lorsqu’on propose des choses hautes et sublimes, ou qu’on les commande , elles doivent être pesées et examinées par ceux qui ont une conscience timorée, afin qu’ils ne fassent pas tout ce qu’ils voudraient, mais ce qui est expédient et licite; car voici que jeûner au pain et à l’eau est un bien à ceux qui sont pleins de santé, mais n’est pas un souverain bien. Le souverain bien est la charité , sans laquelle il n’y a point de salut.

Toutefois , sans le jeûne au pain et à l’eau, chacun se peut sauver , pourvu qu’il ait la perfection de la foi , la discrétion et une juste cause. Donc , parce que les saisons sont changées, les lieux froids , les âmes tièdes , les vases fragiles, c’est pourquoi celui qui a soin des palmiers pourra adoucir ce qui est âpre et arroser ce qui est aride. Cela se doit ainsi entendre qu’il est permis à ceux qui jeûnent au pain et à l’eau de pouvoir manger des légumes et boire de l’eau cuite, parce que le pain est sec et aride sans légumes, et l’eau est âpre et froide , si elle n’est cuite comme la tisane ou qu’elle soit passée dans de l’orge.