Le Fils de Dieu parle : Quand je conversais dans le monde avec les apôtres, je
m’attendais seulement au lucre des âmes, car il n’était pas convenable ni
agréable de servir au monde et aux âmes : c’est pourquoi les fidèles
m’administraient les choses corporelles, aussi étaient-ils administrateurs et
aides des labeurs de mes serviteurs et de ceux qui m’assistaient secrètement ,
savoir , des apôtres. De
même en est-il maintenant. Je vous ai parlé du nombre des filles de ma Mère ,
qui la doivent assister avec plus de familiarité, desquelles quelques-unes
auront été nourries plus délicatement que les autres , les autres seront
infirmes ou vieilles , les autres moins accoutumées au labeur et au travail,
quelques autres adonnées à la contemplation divine.
Partant, si la nécessité et le lieu le requièrent, il est permis à l’abbesse de
recevoir quatre femmes circonspectes en âge et en mœurs, de bonne renommée , qui
portent du bois au feu , de l’eau
où il en sera besoin, et qui nettoient le monastère , et aident ès obédiences et
charges aux Sœurs infirmes. Ces quatre femmes pourront entrer dans l’église et
ès autres lieux du monastère, pour y travailler ; elles auront leur maison
auprès de la cuisine , et aussi leur porte ; et qu’elles soient toujours prêtes
à porter ou rapporter ce qu’on leur commandera.
Elles ne doivent pas pourtant être associées avec les autres au chœur , ni au dortoir , ni au réfectoire ,
mais qu’elles demeurent hors du chœur , quand elles ne travaillent point. Elles
ne doivent prendre leur réfection quand le couvent la prend , mais qu’elles
vivent de l’aumône des Sœurs ou de la prébende que l’abbesse leur assignera ;
qu’elles obéissent à l’abbesse. Elles pourront prendre en la dépense la
réfection après la réfection des Sœurs ; et en signe de reconnaissance ,
qu’elles aient le scapulaire sans capuche. S’il faut faire quelque chose dans la
cuisine par les mains des séculiers, qu’une de ces quatre femmes y assiste, ou
deux, afin que rien ne se fasse contre la règle. Que les Frères aussi aient deux
autres Frères pour leur service nécessaire.
Ceux-ci n’auront pas de cucule, mais un manteau sur la tunique, auquel sera cousu un petit capuche, comme les
autres religieux. Quand ils travaillent , qu’ils laissent et posent leur manteau
, et qu’ils aient un petit capuche ou scapulaire fait pour cela , comme les
convers de l’ordre de Saint-Benoît ou de Saint-Bernard, et qu’ils soient ceints
d’une courroie noire.
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