Le Fils du Père éternel et le Fils de la Vierge dit : Je vous parle par
similitude : supposez qu’il y eût trois hommes , et que le premier dit : Je
crois que vous n’êtes ni Dieu ni homme, et un tel homme est appelé Gentil. Le
deuxième, le Juif, crois que je suis Dieu, mais non pas homme. Le troisième, le
chrétien, croit que je suis Dieu et homme, mais il ne croit point à mes parole.
Je suis celui sur lequel la voix du Père éternel était ouïe : Celui-ci est mon
Fils, est. Partant, je me suis plaint de la part de ma Divinité que les hommes
ne veulent point m’en tendre. Je criais et je disais : Je suis le principe. Si
vous croyez en moi , vous aurez la vie éternelle. Mais ils ont méprisé mes
paroles. Ils ont vu et connu la puissance de ma Déité, quand je ressuscitais les
morts et faisais plusieurs autres merveilles , et néanmoins, ils n’y ont pas
pris garde. Je me plains aussi de la part de l’humanité, d’autant que pas un ne
se soucie de ce que j’ai institué en l’Eglise.
En vérité, j’ai mis en l4eglise comme sept vases, qui seront tous entièrement
purifiés, car j’ai institué le baptême en purification du pêché originel : le
chrême enseigne la divine réconciliation, l’huile sainte la force contre la
mort. J’ai institué la pénitence en rémission de tous les péchés, et les paroles
saintes et sacrées par lesquelles les sacrements seraient sanctifiés et
institués. J’ai institué le sacerdoce en dignité, connaissance et en
remémoration de la divine charité ; le mariage en l’union des cœurs. Ces
sacrements doivent être reçus avec humilité, gardés avec pureté, donnés sans
avarice. Mais maintenant, ils sont pris avec superbe ; ils sont gardés en des
vases immondes, et sont conférés avec ambition et cupidité.
Je me plains aussi qu’étant né et étant mort pour le salut des hommes, si
l’homme ne me voulait aimer, d’autant que je l’ai créé, pour le moins il me
devait aimer pour l’avoir racheté. Mais maintenant, les hommes me chassent de
leur cœur comme un lépreux, et m’ont en abomination comme un drap contaminé. Je
me plains aussi de la part de la Divinité, d’autant que les hommes n’en veulent
point être consolés, et ne se soucient point de l’amour qu’elle leur porte.
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