Notre-Seigneur Jésus-Christ se plaint à son épouse, des Gentils, des Juifs et singulièrement des mauvais chrétiens, d’autant qu’ils ne reçoivent les saints sacrements avec dévotion et avec pureté, comme il est convenable, et attendu qu’ils négligent de se souvenir du bénéfice de la création, rédemption et divine consolation.
Chapitre 116

Le Fils du Père éternel et le Fils de la Vierge dit : Je vous parle par similitude : supposez qu’il y eût trois hommes , et que le premier dit : Je crois que vous n’êtes ni Dieu ni homme, et un tel homme est appelé Gentil. Le deuxième, le Juif, crois que je suis Dieu, mais non pas homme. Le troisième, le chrétien, croit que je suis Dieu et homme, mais il ne croit point à mes parole.

Je suis celui sur lequel la voix du Père éternel était ouïe : Celui-ci est mon Fils, est. Partant, je me suis plaint de la part de ma Divinité que les hommes ne veulent point m’en tendre. Je criais et je disais : Je suis le principe. Si vous croyez en moi , vous aurez la vie éternelle. Mais ils ont méprisé mes paroles. Ils ont vu et connu la puissance de ma Déité, quand je ressuscitais les morts et faisais plusieurs autres merveilles , et néanmoins, ils n’y ont pas pris garde. Je me plains aussi de la part de l’humanité, d’autant que pas un ne se soucie de ce que j’ai institué en l’Eglise.

En vérité, j’ai mis en l4eglise comme sept vases, qui seront tous entièrement purifiés, car j’ai institué le baptême en purification du pêché originel : le chrême enseigne la divine réconciliation, l’huile sainte la force contre la mort. J’ai institué la pénitence en rémission de tous les péchés, et les paroles saintes et sacrées par lesquelles les sacrements seraient sanctifiés et institués. J’ai institué le sacerdoce en dignité, connaissance et en remémoration de la divine charité ; le mariage en l’union des cœurs. Ces sacrements doivent être reçus avec humilité, gardés avec pureté, donnés sans avarice. Mais maintenant, ils sont pris avec superbe ; ils sont gardés en des vases immondes, et sont conférés avec ambition et cupidité.

Je me plains aussi qu’étant né et étant mort pour le salut des hommes, si l’homme ne me voulait aimer, d’autant que je l’ai créé, pour le moins il me devait aimer pour l’avoir racheté. Mais maintenant, les hommes me chassent de leur cœur comme un lépreux, et m’ont en abomination comme un drap contaminé. Je me plains aussi de la part de la Divinité, d’autant que les hommes n’en veulent point être consolés, et ne se soucient point de l’amour qu’elle leur porte.