La Sainte Vierge parla à l’épouse : Vous devez faire toutes choses avec
obéissance et discrétion : il est plus agréable à mon Fils de manger que de
jeûner contre obéissance. Vous devez prendre garde de trois choses concernant le
jeûne : 1° que vous ne jeûniez en vain, comme ceux qui, par ostentation et pour
être semblables et égaux aux autres en jeûne, jeûnent sans autre intention :
cela est du tout irraisonnable. Il faut prendre et modérer le jeûne , selon la
nécessité qu’on a de modérer les désirs des mouvements illicites, et tout autant
que la nature le peut porter ; 2° de ne jeûner follement, comme ceux qui veulent
autant faire en infirmité qu’en santé. Ceux-ci se défient de la miséricorde de
mon Fils , comme s’il ne voulait autant l’infirmité que leur œuvre et leur bonne
volonté.
Jeûnez donc, ma fille, fort sagement, et dès que quelque infirmité vous
assaillira, soyez plus bénigne à votre corps, en ayant autant de pitié que d’un
animal quoiqu’irraisonnable, afin qu’il ne succombe sous le faix. 3° Donnez-vous
garde de ne jeûner irraisonnablement , comme ceux qui jeûnent plus à intention
d’avoir plus que les autres une plus grande récompense et un plus grand honneur.
Ceux-ci sont comme ceux qui jeûne et qui établissent leur récompense dans le
jeûne. Partant , jeûnez, vous, pour plaire à mon Fils et autant que la nature le
peut supporter. Mesurez-vous donc en vous même selon vos forces , et
confiez-vous toujours en la miséricorde de mon Fils , et croyez que vous êtes en
tout indigne ; ni ne pensez pas qu’aucune de vos peines, aucun de vos labeurs
soit digne de la rémission des péchés , et moins d’une récompense éternelle, si
mon Fils ne vous faisait miséricorde.
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