Béni soyez-vous, mon Créateur et mon Rédempteur ! Ne vous indignez pas si je
vous parle comme celui qui, étant malade, parle à son médecin, comme l’affligé
parle à son consolateur, et comme le pauvre à celui qui est riche et opulent.
En effet, celui qui est malade et blessé dit : O médecin, ne m’abandonnez pas,
car vous êtes mon frère. O très bon consolateur, ne me méprisez pas, car je suis
affligé, mais donnez repos à mon cœur et consolation à mes sens.
Et le pauvre parle en ces termes : O vous qui êtes riches et qui n’avez besoin
de rien, regardez-moi, car je me meurs de faim ; voyez que je suis tout nu, et
donnez-moi des vêtements qui puissent me réchauffer.
De même je vous en dis, ô Seigneur très bon et très puissant ! Je considère les
plaies de mes péchés, desquelles je suis blessée dés mon enfance, et je me
lamente d’avoir inutilement employé mon temps. Mes forces se suffisent aux
labeurs, car elles ont été épuisées dans les vanités. Partant, vous qui êtes la
fontaine de toute bonté et miséricorde, je vous en supplie, ayez miséricorde de
moi ! Touchez mon cœur de la main de votre dilection, car vous êtes un très bon
médecin. Consolez mon âme, puisque vous êtes un bon consolateur.
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