L'ENFER A L'ESPRIT
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Ce livre tente de
donner au lecteur les outils nécessaires pour vaincre toutes les tentations de
notre adversaire, le diable. Cela doit être utilisé tant par l’individu que par
le prédicateur en chaire, puisque les sujets de l’enfer, de la mort et du
jugement sont sans aucun doute les sujets les plus efficaces pour aider le
pécheur à revenir à la raison et à se repentir dans la contrition parfaite. Le
but principal en présentant une telle variété de différentes révélations, de
sermons et de textes sur l’enfer et la mort est qu’ils devraient être souvent
lus et remémorés, car l’esprit oublie souvent les choses sauf s’il se les
rappelle constamment. Ainsi, quand on lit et qu’on pense souvent à l’enfer et à
la mort, on peut incorporer la méditation sur l’enfer et la mort plus
facilement dans sa vie quotidienne, et l’esprit peut plus facilement envisager
ou méditer sur les différentes choses qui terrifient l’esprit concernant la fin
définitive de tous les pécheurs mortels. Afin d’apprendre au lecteur les
douleurs multiples, les tortures et les maux qui guettent tous les pécheurs
mortels, ce texte présente une compilation de nombreux textes et de révélations
de saints et d’autres personnes saintes qui décrivent la réalité horrible
qu’est vraiment l’enfer. De même que le corps physique a chaque jour besoin de
nourriture pour survivre, de même l’âme a besoin de nourriture spirituelle pour
pouvoir tenir ferme contre l’attaque quotidienne du diable. Manger quelques
fois par an ne suffit pas pour aider à garder un corps sain, et donc l’âme
aussi a besoin de réflexions sur l’enfer et la mort
pour se rappeler sa fin dernière. Pour soulager la faim de l’âme pour la
justice, cette compilation d’articles donnera à l’âme recherchant la vérité une
provision annuelle de nourriture spirituelle jusqu’à sa mort afin qu’une trop
longue période de temps ne s’écoule sans qu’elle réfléchisse sur sa fin
dernière.
La raison la plus
courante pour laquelle une personne rechute dans le péché est sans aucun doute
un relâchement de sa considération, méditation et lecture des sujets de
l’enfer, de la mort et du jugement éternel. Voilà pourquoi ce livre est d’une
longueur importante avec beaucoup de sujets différents sur l’enfer et la mort,
de sorte qu’on puisse lire de nouvelles choses tout en demeurant sur les
principaux sujets de l’enfer et de la damnation. Pour la majorité des gens, la
répétition du même sujet rend la plupart des choses ennuyeuses ou pénibles, et
c’est la raison pour laquelle ce texte présente les révélations les plus
saisissantes d’âmes damnées qui stimulent l’imagination pour voir les
différents événements qui leurs sont représentés. L’imagination et le pouvoir
d’imaginer des choses, qui nous ont été donnés par Notre-Seigneur, est un outil
puissant à utiliser pour attaquer le diable et ses sbires, mais
malheureusement, la plupart des gens utilisent ce don méditatif de
Notre-Seigneur à des fins maléfiques et sensuelles à la place, choisissant la
damnation éternelle pour un seul bref moment de délices sensuels. Il ne fait
aucun doute que la méditation quotidienne, le souvenir ou la pensée de l’enfer,
de la mort et du jugement, sert de meilleure réponse à toutes les tentations
que le diable nous présente, car aucune personne saine d’esprit ne choisira
jamais le péché aussi longtemps qu’elle se souviendra ce qu’est la fin dernière
de son péché.
Notre-Seigneur
lui-même a utilisé des événements courants de nos vies pour décrire l’enfer, le
jugement et la damnation pour nous montrer que la méditation sur l’enfer
pourrait être adaptée à différents contextes, lieux et conditions de vie.
Ainsi, une femme debout près de la cuisinière pourrait regarder dans la
casserole en ébullition, imaginer et y voir une image de l’enfer, tandis qu’une
autre personne pourrait se pencher sur un feu, et imaginer voir les flammes
encerclant les âmes de tous les misérables pécheurs qui choisissent la mort
plutôt que la vie, tandis qu’un troisième, qui moissonne son champ pourrait
méditer sur la façon dont la récolte symbolise le jugement final où le bon
grain sera récolté, mais où l'ivraie sera jetée dans le feu éternel, et ainsi
de suite.
Il faut utiliser les
événements habituels de la vie quotidienne pour se souvenir de l'enfer et de la
mort, et c'est aussi l'exemple que Notre-Seigneur nous a donné pour nous
montrer comment nous devions méditer. Quelle que soient les choses que l'esprit
humain peut concevoir sur ce que sera l'Enfer, ce n'est rien par rapport à la
réalité de l'Enfer. Toutes les peines et les souffrances de ce monde sont un
petit avant-goût ou une image de ce que sera l'Enfer, et c'est pourquoi une
grande méditation sur l'enfer est d'imaginer le châtiment spécifique à chaque
péché de cette terre qui y est prévu, afin que l'on puisse s'imaginer soi ou
d'autres brûler ou être torturés de différentes manières en fonction de leurs
péchés. Ainsi, une personne qui a péché par ses mains par exemple en se
masturbant ou par luxure, pourrait imaginer voir ses mains être incessamment
sciées de la manière la plus douloureuse que l'on puisse s'imaginer, ou
voir ses mains ou ses bras frappés de différentes manières, et une personne qui
a utilisée ses yeux pour regarder des femmes avec
convoitise ou de la pornographie, pourrait voir ses yeux être arrachés ou être
brûlés dans leurs orbites. Les Révélations de Sainte Brigitte décrivent
d'une manière similaire comment les gens sont punis après la mort, montrant par
exemple qu'une personne qui pécha par luxure était mordue par des serpents, ou
qu'une autre personne se tenait et marchait sur des lames tranchantes qui lui
coupaient sans cesse les pieds etc. Notre-Seigneur nous parle d'une femme qui
utilisa ses bras et d'autres membres de manière lascive, et nous dit qu'en
Enfer son châtiment est des plus sévères.
Les
Révélations de Sainte Brigitte, Livre 6, Chapitre 16: “Alors Notre-Seigneur dit au même
saint: “Dites à mon épouse ici présente ce que méritent ceux qui se soucient
plus du monde que de Dieu, qui aiment plus la créature que le Créateur, et quel
supplice cette femme endure, qui, pendant qu’elle à
vécu, a cherché les plaisirs de la chair.” Ce saint répondit: “Son supplice est
très cruel, car pour l'orgueil qu’elle a eue en tous ses membres [par la
vanité], sa tête, ses mains, ses bras et ses pieds, sont brûlés d’un feu
ardent. Sa poitrine est piquée comme d’une peau de hérisson, les épines duquel
percent sa peau comme des épines, et l’affligent sans consolation. Ses
bras et le reste des membres, qu’elle étendait pour embrasser avec douceur les
hommes, sont comme deux serpents qui l’environnent, la rongent et le déchirent
sans cesse avec désolation continuelle; son ventre est misérablement tourmenté,
comme si, avec une grande violence, on s’efforçait à travers ses parties
intimes d'y enfoncer toujours plus profondément un pal. Ses cuisses et
ses genoux sont comme de la glace dure et inflexible, n’ayant point de repos ni
de chaleur. Ses pieds aussi, avec lesquels, elle se portait aux délices, avec
lesquels elle a attiré les autres à soi, sont comme des rasoirs aiguisés qui la
taillent incessamment.”
En fait, tous les
événements humains de cette terre qui sont terrifiants ou désastreux, sont parfait à considérer comme méditation de l'Enfer, et on peut
à la fois penser à nos propres expériences terrifiantes, et à la fois lire les
expériences effrayantes d'autres personnes.
Le diable connaît
très bien la puissance de la méditation sur l’enfer, ce qui est la raison pour
laquelle il travaille puissamment pour que l’âme oublie ces sujets, mais l’âme
qui craint vraiment la damnation, n’oubliera jamais cette vérité de l’enfer, et
nourrira constamment son âme avec, pour forger son armure spirituelle chaque
jour afin de ne pas tomber en proie au démon de nouveau. Même les plus grands
saints n’ont pas négligé la méditation sur l’enfer, la mort, le jugement, et le
Ciel, ce qui nous montre que nous, qui sommes infiniment inférieurs à eux, nous
devons examiner ce sujet beaucoup plus souvent qu’eux. Alors que les sujets de
l’enfer et de la mort sont souvent pénibles et tristes à envisager, pour être
sauvé, il est préférable d’être un peu triste dans cette vie afin de se réjouir
pour toujours dans le ciel plutôt que d’être heureux pendant un moment, et puis
souffrir à jamais.
“Par conséquent ne
vivez plus de manière insouciante, mais travaillez à votre salut avec crainte
et tremblement, comme l'Apôtre [Saint Paul] vous y
exhorte. [Phil. 2:12] Les Saints le firent en tout temps, ayant toujours la
crainte des jugements de Dieu sous les yeux. L'impie, au contraire, a toujours
coutume de dire, comme beaucoup le font aujourd'hui: Dieu est miséricordieux,
Il ne nous condamnera pas si légèrement à la damnation éternelle. Mais
rappelez-vous ce qui est dit dans la Sainte Écriture: "Sur un péché
pardonné ne soit pas sans crainte, et n'ajoute pas péché sur péché. Et ne dis
pas: La miséricorde du Seigneur est grande; de la multitude de mes péchés il
aura pitié. Car la miséricorde et la colère qui viennent de lui approchent
rapidement, et sa colère regarde attentivement les pécheurs." (Sirac. v. 5-7).” (Père Martin Von Cochem, The Four Last Things)
Bien que les sujets
de l'enfer et de la mort sont bien des fois angoissant et tristes à considérer
et méditer, afin d'être sauvé, il est mieux d'être un peu triste dans cette vie
pour pouvoir se réjouir pour toujours au paradis plutôt que d'être heureux un
moment dans cette vie, et puis de brûler pour toujours. De plus, méditer sur le
Ciel peut aussi parfois aider à surmonter les tentations du Diable, parce que lorsque on pense à la grandeur du Ciel et qu'on le perdrait
si l'on mourrait en péché mortel, cela peut aussi aider une personne à se
fortifier contre les attaques du diable, mais la méditation sur l'enfer et la
mort est sans aucun doute plus efficace.
Le prédicateur qui
utilise ce livre en sa chaire ou dans sa prédication devrait essayer de parler
d’autant de sujets que possible, (mais pas trop brièvement de n’importe quel
sujet en particulier car chaque sujet doit être traité avec un certain temps
afin d’être fermement gravé dans l’esprit) car l’âme peut suivre plus
facilement un sermon avec de nombreux sujets, puisque la plupart des gens sont
très facilement ennuyés. Ainsi, le prédicateur doit utiliser les thèmes et les
parties les plus efficaces de ce texte, plutôt que de simplement lire directement
le texte du début à la fin. Le texte est divisé en plusieurs sections, ce qui
le rend très adapté aux sermons des prédicateurs, de sorte que le prédicateur
peut simplement lire une section ou partie du livre pour sa congrégation, et
puis faire quelques commentaires s'il trouve cela approprié après la lecture.
Le prédicateur doit aussi toujours utiliser un langage descriptif qui brosse un
tableau afin que l’esprit comprenne facilement, en décrivant les pensées, les
sentiments et les tourments des damnés.
La méditation sur
l’enfer, la mort et le jugement peut être faite de quatre bonnes manières. D’abord,
par la lecture de textes, de sermons ou d'histoires concernant les sujets de
l’enfer, du jugement et de la mort. Deuxièmement, en entendant des sermons ou
en voyant des vidéos sur ce sujet. Troisièmement, simplement en méditant sur
le sujet de l’enfer, qui, comme nous l’avons dit, est plus efficace après que
l'on ait lu à ce sujet. Et quatrièmement, en faisant pénitence par
le jeûne ou d’autres choses qui châtient le corps, afin d’aider le corps et
l’esprit à connaître ce que sera l’enfer dans une certaine mesure. Si nous
pensons que les petites pénitences que nous faisons sur cette terre sont
désagréables ou douloureuses, combien plus la douleur dans l’enfer
doit-elle être
insupportable ? La quatrième façon de contempler l’enfer doit évidemment être
aussi ajoutée à la lecture de ce sujet afin d’aider à faire une méditation plus
puissante et efficace.
Nos propres
expériences sont très efficaces et font un effet beaucoup plus important sur
notre esprit que les énonciations, paroles ou expériences d’autres personnes,
et ainsi, si une personne a été proche de la mort, ou s'est trouvée dans une
situation où la mort aurait pu arriver, ou a beaucoup souffert physiquement ou
émotionnellement, comme par des maladies ou d’autres problèmes, ces situations
seront sans aucun doute très efficaces pour faire une bonne méditation
concernant la mort, le jugement et l’enfer.
L'auteur de ce texte
peut aussi témoigner qu'il a été proche de la mort à au moins trois reprises.
Une fois, en s'étouffant avec un bonbon, et deux autre fois par une rupture de
l'appendice et une autre maladie d'estomac qui sont sont
toutes deux maladies mortelles. Au moment où ont eu lieu ces événements, je
n'étais pas particulièrement effrayés, mais maintenant que j'y pense, je
tremble de peur de voir comme j'étais près de mourir et d'être damné pour toute l'éternité. A l'époque, je n'étais pas
Catholique, et je vivais dans le péché mortel, donc j'aurai été sans aucun
doute damné. Si j'étais mort alors, j'aurai été pour toujours seul dans des
ténèbres éternelles et un feu épouvantable pour de nombreuses années, hurlant à
l'aide, mais ne recevant rien d'autre qu'une torture incessante par les démons,
mais grâce à Dieu, la grâce incommensurable de Notre-Seigneur et la prière et
intercession de Notre-Dame m'ont épargné! Donc vous aussi vous devriez vous
souvenir d’événements angoissants similaires de votre propre vie afin de
craindre Dieu. Les gens de ce monde ne connaissent pas ce don qu'ils ont de
pouvoir s'amender et se repentir durant ce court moment ici sur terre, ou même
de respirer de l'air, ou boire de l'eau, car après cette vie il n'y a aucune
chance de se repentir et de s'amender dans le feu éternel peu importe combien
on pleure et grince des dents de colère de voir sa paresse et sa tiédeur à
servir Notre-Seigneur!
En effet, penser à
des gens que l'on connaissait dans cette vie qui sont morts en non-Catholiques
ou pécheurs mortels, et qui sont maintenant en enfer de ce fait, rend aussi une
méditation puissante, de sorte que plus la personne était proche, plus on est
capable de l'imaginer ses souffrances, sa tristesse et son désespoir; et la
tristesse et pensée de cette personne augmente plus on a été en contact avec
elle de sorte que l'on peut mieux associer leur triste place en Enfer avec la
manière dont ils ont autrefois vécu et parlé avec les autres dans leur courte
vie, toute comme cela nous arrivera à l'arrivera quand on mourra. Comme tous les
hommes meurent, il en sera ainsi pour nous un jour, et quand nous voyions la
mort dans la société, nous devons toujours être prompts à nous rappeler notre
propre mort, et combien nous devons les suivre un jour.
Méditer sur la mort,
et les diverses manières dont nous, en tant qu'humains, pouvons mourir à tout
moment, est un moyen puissant de prévenir les tentations du diable. Ainsi,
méditer sur la manière dont la vie peut prendre fin à chaque instant en étant
par exemple tué par arme à feu, en se trouvant dans un terrible accident de
voiture, ou tombant d'une haute montagne ou bâtiment etc., place une grande
crainte de Dieu en nous. Quand on considère combien notre existence sur cette
terre est totalement inconstante et instable, et que nous pouvons mourir dans
toutes sortes d'accidents ou événements à tout moment, seul un fou de la pire
espèce n'essaierai pas d'amender ses péchés, quels qu'ils soient. Les
méditations que l'on peut accomplir en considérant différentes situations
effrayantes où l'on meurt ou est blessé sont presque sans fin.
Toutes nos
souffrances ici bas sur
terre ne sont rien en comparaison de l'Enfer, et nous devons nous souvenir de
ce fait afin d'être plus à même de faire des pénitences sur cette terre, afin
de purifier nos âmes du péché. Quand nous souffrances par nos pénitences, nous
devrions toujours nous dire que nous méritons un feu et un tourment éternel,
pour que nous ayons quelques perspectives de pourquoi nous pratiquons
différentes pénitences afin de purifier nos âmes. Nous n'avons que peu de temps
pour faire pénitence, car après la mort, il n'y a plus de temps pour faire le
moindre acte de vertu. Les Saints Pères et les Saints ne faisaient pas
pénitences et des jeûnes parce que c'était amusant, mais parce qu'ils savaient
que la mortification du corps aide mieux à voir et comprendre la Volonté de
Dieu que ceux qui vivent d'une manière charnelle. En vérité, une grande raison
pour laquelle les gens qui commettent des péchés sexuels sont si “endurcis”
dans leurs péchés, et si difficiles à convertir selon Saint Thomas, est parce
que la luxure (aussi bien pour les personnes mariés que non-mariés) produit en
fait “l'aveuglement de l'esprit, qui détruit presque totalement la
connaissance des biens spirituels; tandis que la gourmandise a pour effet la
stupidité du sens, qui rend l'homme peu apte aux choses [spirituelles]
intelligibles.” (Saint Thomas d'Aquin, Somme Théologique, IIa-IIae, Q. 15, Art. 3)
La méditation sur
l’Enfer et la mort n'a pas à être longue ou compliquée, mais on juste rapidement
se rappeler chaque jour quelque chose à propos de l'enfer, de la mort, ou des
souffrances qui effrayent l'esprit, et cela fortifiera sans aucun doute
l'esprit contre les tentations du diable. Chaque fois que vous être tentés à
commettre des péchés, nous vous conseillons de toujours tourner votre esprit
vers Notre-Seigneur et Notre-Dame, ainsi que vers les sujets de l'enfer, de la
mort, et du jugement. Le Rosaire est une arme puissance contre les tentations,
et il faudrait toujours dire des Ave Maria lorsqu'on est tenté, tout en
considérant ce que sera l'Enfer si l'on tombe dans le péché. Le thème le plus
courant dans la Bible est que “La crainte du Seigneur
est le commencement de la sagesse” (Psaume 110:10), et que Sa
miséricorde dure à jamais pour ceux qui Le craignent (Psaume 102:17; Luc
1:50; 2 Cor. 5:11; etc.) ce qui nous rend clair le fait que seuls les méchantes
personnes qui refusent la crainte de Dieu ou de l'Enfer osent commettre des
péchés en tous genres.
Beaucoup aujourd'hui
s'étonnent de comment un Dieu bon pourrait damner une personne pour toute
l’éternité, alors qu'une personne peut seulement pécher pour un court moment
dans sa vie? Ils voient cela comme une injustice de Dieu de punir les hommes si
sévèrement. Mais le fait est que c'est nous les hommes qui choisissons
de penser à nous-mêmes soit en tant qu'être immortel, soit en tant qu'être
temporel. Nous sommes des êtres immortels, car l'âme est comme une ange dans un corps d'homme, et quand nous péchons, nous
péchons dans l'éternité, car nous sommes des être
immortels. Quand nous péchons, nous péchons tant sur le plan spirituel que
temporel. Si nous les hommes choisissons de penser à nos actions comme
seulement commises dans ce monde visible, temporel, charnel plutôt qu'aussi
dans le monde éternel, spirituel et dans l’éternité, c'est de notre propre
faute. Un péché mortel est un mal infini commis premièrement et principalement
contre Notre infiniment Saint Dieu, et seulement en second contre nos
prochains. “Les théologiens affirment que chaque péché mortel est en soi un mal
infini, et est un affront infini à la divine majesté. C'est une offense d'une
telle ampleur que ni la langue des anges ni celles des hommes ne peut la
décrire.” (Père Martin Von Cochem, The Four Last Things)
Notre intention et
volonté avec ce livre est que vous, lecteur, lisiez environ 15 minutes chaque
jour sur l'Enfer, le Jugement, la Mort, jusqu'à l'heure de votre mort. Ce livre
est long, et donc, le lecteur devrait lire au moins 15 minutes de ce livre (ou
d'autres livres qui traitent des mêmes sujets) par jour afin de nourrir sa
crainte de Dieu et de l'Enfer. Méditer sur ces sujets est crucial pour votre
salut, et c'est pourquoi nous vous exhortons à penser sur ces choses 3 fois par
jour. Une fois le matin, une fois le midi, et une fois le soir. Lisez 5 minutes
ou plus de ce livre 3 fois par jour, afin de garder la pensée de l'Enfer à
l'esprit toute la journée. Si quelqu'un ne peut pas lire autant, il faudrait au
moins lire et méditer une fois par jour sur l'Enfer et la mort, car l'une des
plus grandes raisons pour laquelle les gens tombent dans le péché est parce
qu'ils ne pensent pas assez à l'Enfer. De nombreuses personnes au début pensent
beaucoup à l'Enfer et à la mort, mais après un certain temps, ils se pensent follement
en sécurité, et cessent alors de craindre l'enfer, et cessent de lire et de
méditer à propos de l'enfer, de la mort, et du jugement. Il n'est pas
nécessaire de penser un long moment chaque jour à ces sujets, bien que nous
exhortons certainement les gens à méditer souvent sur ces sujets et même plus
que 3 fois par jour, mais la personne devrait méditer sur ce qu'elle vient de
lire dans ce livre, et essayer d'adapter sa méditation à ces sujets. Lisez
aussi 4 chapitres des Révélations
de Sainte Brigitte chaque jour, car ces révélations sont un
très bon moyen d'empêcher quelqu'un de retourner à une vie de pécheur, et ces
révélations ont aussi de nombreux chapitres qui décrivent très bien ce que sera
l'enfer.
Une bonne méditation
peut prendre juste une minute ou même moins, mais elle est bien faite quand la
peur saisi cœur, et que nous tremblons de peur, puisque Saint Paul et la Bible
nous disent que nous devons faire: “notre salut avec crainte et
tremblement” (Phil. 2:12) et parce que c'est “par la crainte du Seigneur
que l'on se détourne du mal” (Proverbes 16:6). Il faut une bonne
imagination pour s'imaginer dans différentes situations telles qu'être torturé
en Enfer, endurer différents tourments terrestres, ou être proche de mourir, et
de vraiment sentir que l'on y est, ou de penser à ce que ce serait d'être dans
une telle situation. La simple pensée de la mort est gravée en nous pour
produire la peur, car nous savons instinctivement que quelque chose de très
effrayant vient après la mort, et que c'est pour cela que nous la craignons
autant. Si nous pensions que la mort ne produite que le sommeil, ou que nous
cesserions juste d'exister, on ne la craindrait pas du tout, mais Dieu a gravé
une crainte de la mort pour que nous puissions penser à ce qui vient après
cette vie, et quand cette crainte de la mort est ajoutée à la crainte de Dieu,
du jugement, et de l'Enfer, cette méditation est plus puissante qu'aucune autre
pour nous aider à vaincre les différentes tentations de ce monde.
Notre-Seigneur Jésus-Christ est très clair dans la Bible sur le fait que nous
devrions craindre Dieu et l'Enfer en cette vie: “Ne craignez point ceux qui
peuvent tuer le corps et ne peuvent tuer l'âme; mais craignez plutôt celui qui
peut précipiter l'âme et le corps dans la géhenne.” (Matthieu 10:28)
LE PETIT NOMBRE DES ÉLUS PAR
SAINT LÉONARD DE PORT-MAURICE
Saint Léonard de
Port-Maurice était un moine Franciscain des plus saints qui vivait au monastère
de Saint Bonaventure à Rome. Il a été l’un des plus grands missionnaires de
l’histoire de l’Église. Il a prêché à des milliers de gens sur les places de
chaque ville et village où les églises ne pouvait pas
contenir ses auditeurs. Si brillante et sainte était son éloquence, qu’une
fois, quand il effectua une mission de deux semaines à Rome, le Pape et le
Collège des cardinaux sont venus pour l’entendre. L’Immaculée Conception de la
Bienheureuse Vierge, l’adoration du Saint-Sacrement et la vénération du
Sacré-Cœur de Jésus étaient ses croisades. Il ne fut pas peu responsable de la
définition de l’Immaculée Conception faite un peu plus de cent ans après sa
mort. Il nous a aussi donné les Divines louanges, que l’on dit à la fin de la
Bénédiction. Mais l’œuvre la plus célèbre de Saint-Léonard était sa dévotion
pour le Chemin de Croix. Il est mort d’une mort des plus saintes dans sa
soixante-cinquième année, après vingt-quatre années de prédication ininterrompue.
L’un des plus
célèbres sermons de saint Léonard de Port-Maurice était celui du “Petit Nombre
des Élus”, pour la conversion des grands pécheurs. Dans ce sermon – qui fut
soumis à examen canonique, comme ses autres écrits, au cours du procès de canonisation
–, il passe en revue les différents états de vie des Chrétiens et conclut au
petit nombre de ceux qui se sauvent, par rapport à la totalité des hommes.
Le lecteur qui méditera lui-même sur ce texte remarquable saisira la solidité de l'argumentation qui a mérité l'approbation de l’Église. Voici donc le sermon vibrant et émouvant du grand missionnaire.
Introduction
Grâce à Dieu, le
nombre des disciples du Rédempteur n’est pas si petit que la malignité des
scribes et des pharisiens doive en triompher. Quoiqu’ils s’efforçassent de
calomnier l’innocence et de tromper la foule par leurs sophismes perfides, en
discréditant la doctrine et le caractère de Notre-Seigneur, trouvant des taches
jusque dans le soleil, beaucoup reconnurent en Lui le vrai Messie, et, sans
craindre ni les châtiments ni les menaces, embrassèrent ouvertement Son parti.
Malgré les impostures de Ses ennemis : "Mais beaucoup d'entre le peuple
crurent en Lui". Tous ceux qui suivirent le Christ L’ont-ils suivi jusque
dans la gloire ? Oh ! c’est ici que, révérant ce
profond mystère, j’adore en silence les abîmes des décrets divins, plutôt que
de décider avec témérité un si grand point ! C’est un grave sujet que celui que
je dois traiter aujourd’hui ; il a fait trembler les colonnes mêmes de l’Église,
rempli de terreur les plus grands saints et peuplé d’anachorètes les déserts.
Cette instruction, dans laquelle il s’agit de décider si le nombre des
Chrétiens qui se sauvent est plus grand ou moins grand que le nombre des
Chrétiens qui se perdent, vous inspirera, je l’espère, une crainte salutaire
des jugements de Dieu.
Mes frères, je
voudrais, à cause de l’amour que je vous porte, pouvoir vous rassurer par les
pronostics d’un bonheur éternel, en disant à chacun de vous : le paradis vous
est assuré ; le plus grand nombre des Chrétiens se sauvent, vous vous sauverez
donc aussi. Mais comment puis-je vous donner cette douce assurance, si, ennemis
de vous-mêmes, vous vous révoltez contre les décrets de Dieu ? J’aperçois en
Dieu un sincère désir de vous sauver, mais je vois en vous une inclination
décidée à vous perdre. Que ferai-je donc aujourd’hui si je parle clairement ?
Je vous déplairai. Si je ne parle pas, je déplais à Dieu.
Je partagerai donc
ce sujet en deux points : dans le premier, pour vous épouvanter, je laisserai
les théologiens et les Pères de l’Église décider la question, et prononcer que
la plus grande partie des Chrétiens adultes se damnent ; et, adorant en silence
ce terrible mystère, je tiendrai caché mon propre sentiment. Dans le second
point, j’essaierai de venger contre les impies la bonté de Dieu, en vous
prouvant que ceux qui se damnent se damnent par leur propre malice, parce
qu’ils ont voulu se damner. Voici donc deux vérités très importantes. Si la
première vous effraie, ne vous en prenez pas à moi, comme si je voulais
resserrer pour vous le chemin du ciel. Car je veux être neutre dans cette
question : prenez-vous en plutôt aux théologiens et
aux Pères de l’Église, qui, à force de raisons, vous imprimeront cette vérité
dans le cœur. Si vous êtes détrompés par la seconde, rendez-en grâce à Dieu,
qui ne veut qu’une chose, c’est que vous Lui donniez entièrement vos cœurs.
Enfin si vous me forcez à dire clairement ce que je pense, je le ferai pour
votre consolation.
L'Enseignement des Pères de l’Église
Ce n’est pas une
vaine curiosité, mais une précaution salutaire, de faire retentir du haut de la
chaire certaines vérités qui servent merveilleusement à réprimer l’insolence
des libertins, lesquels, parlant toujours de la miséricorde de Dieu et de la
facilité de se convertir, vivent plongés dans toute sorte de péchés et dorment
en assurance dans le chemin de la perdition. Pour les détromper et les
réveiller de leur torpeur, examinons aujourd’hui cette grande question : le
nombre des Chrétiens qui se sauvent est-il plus grand que celui des Chrétiens
qui se perdent?
Ce sermon a
uniquement pour but de réprimer l’orgueil de ces libertins qui, chassant de
leur cœur la sainte crainte de Dieu, se liguent avec le démon, lequel, au
sentiment d’Eusèbe, perd les âmes en les rassurant. Pour résoudre ce doute,
mettez d’un côté tous les Pères de l’Église, tant grecs que latins, de l’autre
les théologiens les plus savants, les historiens les plus érudits et placez au
milieu la Bible exposée au regard de tous. Écoutez donc, non ce que je vais
vous dire, car je vous ai déclaré que je ne voulais pas prendre moi-même la
parole ni décider la question, mais ce que vous diront ces grands esprits, qui
servent comme de phares dans l’Église de Dieu, pour éclairer les autres afin
qu’ils ne manquent pas le chemin du ciel. De cette manière, guidés par la
triple lumière de la foi, de l’autorité et de la raison, nous pourrons résoudre
sûrement cette grave question.
Remarquez bien qu’il
ne s’agit pas ici du genre humain tout entier, ni de tous les Catholiques sans
distinction, mais seulement des Catholiques adultes, qui, ayant le libre
arbitre, peuvent coopérer à la grande affaire de leur salut. Consultons d’abord
les théologiens dont on reconnaît qu’ils examinent les choses de plus près et
n’exagèrent pas dans leur enseignement ; écoutons deux savants cardinaux,
Cajetan et Bellarmin : ils enseignent que la plus grande partie des Chrétiens
adultes se damnent et, si j’avais le temps de vous exposer les raisons sur lesquelles
ils s’appuient, vous en seriez convaincus vous-même. Je me contenterai de citer
ici Suarez qui, après avoir consulté tous les théologiens, après avoir étudié
attentivement la question, a écrit ces mots : "Le sentiment le plus
commun tient que parmi les Chrétiens il y a plus de réprouvés que de
prédestinés".
Que si, à l’autorité
des théologiens, vous voulez joindre celle des Pères grecs et latins, vous
trouverez que presque tous disent la même chose. C’est le sentiment de saint
Théodore, de saint Basile, de saint Ephrem, de saint Jean Chrysostome. Bien
plus, au rapport de Baronius, c’était une opinion
commune parmi les Père Grecs que cette vérité avait été expressément révélée à
saint Siméon Stylite et que c’était pour assurer l’affaire de son salut qu’il
s’était décidé, par suite de cette révélation, à vivre debout pendant quarante
ans sur une colonne, exposé à toutes les injures du temps, modèle pour tous de
pénitence et de sainteté. Consultez maintenant les pères latins, et vous
entendrez saint Grégoire vous dire en termes clairs : "Beaucoup
parviennent à la foi, mais peu au royaume céleste." "Il en est peu
qui se sauvent", dit saint Anselme, et saint Augustin dit plus
clairement encore : "Il en est donc peu qui se sauvent en comparaison
de ceux qui se perdent." Le plus terrible cependant est saint Jérôme
qui, sur la fin de sa vie, en présence de ses disciples, prononça cette
épouvantable sentence : "Sur cent mille, dont la vie a toujours été
mauvaise, vous en trouverez un à peine qui mérite l’indulgence".
Témoignages de la Sainte Écriture
Mais pourquoi
chercher les opinions des Pères et des théologiens, lorsque la Sainte Écriture
tranche si clairement la question ? Parcourez l’Ancien et le Nouveau Testament,
et vous y trouverez une multitude de figures, de symboles et de paroles qui
font ressortir clairement cette vérité : il en est très peu qui se sauvent. Au
temps de Noé, tout le genre humain fut submergé par le déluge, et huit
personnes seulement furent sauvées dans l’arche. "Or, cette arche,
dit saint Pierre, était la figure de l’Église", "et ces
huit personnes qui se sauvent, reprend saint Augustin, signifient qu’il
y a très peu de Chrétiens de sauvés, parce qu’il en est très peu qui
renoncent sincèrement au monde, et que ceux qui n’y renoncent que de parole
n’appartiennent point au mystère représenté par cette arche". La Bible
nous dit encore que deux Hébreux seulement sur deux millions entrèrent dans la
terre promise après la sortie d’Égypte ; que quatre personnes seulement
échappèrent à l’incendie de Sodome et des autres villes infâmes qui périrent
avec elle. Tout cela signifie que le nombre des réprouvés, qui doivent être
jetés au feu comme de la paille, l’emporte de beaucoup sur celui des élus que
le Père céleste doit ramasser un jour comme un froment précieux dans ses
greniers.
Je n’en finirais
point, s’il me fallait exposer ici toutes les figures par lesquelles les Livres
Saints confirment cette vérité : contentons-nous d’écouter l’oracle vivant de
la Sagesse Incarnée. Que répondit Notre-Seigneur à ce curieux de l’Évangile qui
Lui demandait : "Seigneur, y en aura-t-il peu
à se sauver ?" Garda-t-Il le silence ? répondit-Il, en hésitant ? dissimula-t-Il sa pensée, dans la crainte d’effrayer la
foule ? Non : interrogé par un seul, Il s’adresse à tous ceux qui étaient
présents. "Vous me demandez, leur dit-Il, s’il en est peu qui se
sauvent." Voici ma réponse : "Efforcez-vous d’entrer par la porte
étroite, car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront."
Qui parle ici ! C’est le Fils de Dieu, la Vérité Éternelle, qui dit plus
clairement encore dans une autre occasion : "Beaucoup sont appelés,
mais peu sont élus." Il ne dit pas : tous sont appelés, et entre tous
les hommes peu sont élus. Mais il dit : Beaucoup sont appelés, c’est-à-dire,
comme l’explique saint Grégoire, qu’entre tous les hommes, beaucoup sont
appelés à la vraie foi, mais parmi eux il en est peu qui se sauvent. Ces
paroles, mes frères, sont de Notre-Seigneur Jésus-Christ ; sont-elles claires ?
Elles sont vraies. Dites-moi maintenant s’il est possible d’avoir la foi dans
le cœur, et de ne pas trembler.
Salut dans les Différents États de Vie
Ah ! je m’aperçois qu’en parlant ainsi de tous en général, je
manque mon but : appliquons donc cette vérité aux divers états, et vous
comprendrez qu’il faut ou renoncer à la raison, à l’expérience, au sens commun
des fidèles, ou confesser que le plus grand nombre des Catholiques se perd. Y a-t-il au monde un état plus favorable à l’innocence, où le
salut semble plus facile, et dont on ait une plus haute idée que celui des
prêtres, qui sont les lieutenants de Dieu ? Qui ne croirait, au premier abord,
que la plupart d’entre eux sont non seulement bons, mais encore parfaits ; et
cependant je suis saisi d’horreur, lorsque j’entends un saint Jérôme avancer
que, quoique le monde soit plein de prêtres, il en est à peine un sur cent qui
vive d’une manière conforme à son état ; lorsque j’entends un serviteur de Dieu
attester qu’il a appris par révélation que le nombre de prêtres qui tombent journellement
en enfer est si grand, qu’il ne lui semblait pas possible qu’il en restât
autant sur la terre : lorsque j’entends saint Chrysostome s’écrier les larmes
aux yeux : "Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de prêtres qui se
sauvent, mais je crois au contraire, que le nombre de ceux qui se perdent est
bien plus grand."
Regardez plus haut
encore ; voyez les prélats de la Sainte Église, les curés ayant charge d’âmes :
le nombre de ceux qui se sauvent parmi eux est-il plus grand que le nombre de
ceux qui se perdent ? Écoutez Cantimpré ; il vous
racontera un fait, ce sera à vous d’en tirer les conséquences. Un synode se
tenait à Paris : un grand nombre de prélats et de curés à charge d’âmes s’y
trouvèrent ; le roi et les princes vinrent encore ajouter par leur présence à
l’éclat de cette assemblée. Un célèbre prédicateur fut invité à prêcher ; et
pendant qu’il préparait son sermon, un horrible démon lui apparut, et lui dit :
"Laisse de côté tous tes livres ; si tu veux faire un sermon utile à
ces princes et à ces prélats, contente-toi de leur dire de notre part : «Nous,
princes des ténèbres, nous vous rendons grâce, à vous princes, prélats et
pasteurs des âmes, de ce que, par votre négligence, le plus grand nombre des
fidèles se perd; aussi nous nous réservons de vous récompenser de cette faveur,
quand vous serez avec nous en Enfer»."
Malheur à vous qui
commandez aux autres : s’il en est tant qui se damnent par votre faute, que
sera-ce de vous ? Si parmi ceux qui sont les premiers dans l’Église de Dieu il
en est peu qui se sauvent, que deviendrez-vous ? Prenez tous les états, tous
les sexes, toutes les conditions, maris, femmes, veuves, jeunes filles, jeunes
gens, soldats, marchands, artisans, riches, pauvres, nobles, plébéiens ; que
dirons-nous de tous ces gens qui vivent si mal d’ailleurs ? Saint Vincent
Ferrier vous montrera par un fait ce que vous devez en penser. Il rapporte
qu’un archidiacre de Lyon, ayant renoncé à sa dignité et s’étant retiré dans un
désert pour y faire pénitence, mourut le même jour et à la même heure que saint
Bernard. Apparaissant à son évêque après sa mort, il lui dit : "Sachez,
Monseigneur, qu’à l’heure même ou j’ai expiré trente-trois
mille personnes sont mortes. Sur ce nombre, Bernard et moi nous
sommes montés au ciel sans délai, trois sont entrés au Purgatoire, et tous
les autres sont tombés en Enfer".
Nos chroniques
racontent un fait plus épouvantable encore. Un de nos religieux, célèbre par sa
doctrine et sa sainteté, prêchant en Allemagne, représenta avec tant de force
la laideur du péché impur qu’une femme tomba morte de douleur à la vue de tout
le monde. Puis, revenant à la vie, elle dit : "Lorsque j’ai été
présentée au Tribunal de Dieu, soixante mille personnes y arrivaient en
même temps de toutes les parties du monde ; sur ce nombre, trois ont été
sauvées en passant par le purgatoire, et tout le reste a été damné".
O abîme des
jugements de Dieu ! De trente-trois mille, cinq seulement se sauvent ! De
soixante mille il n’y en a que trois qui vont au ciel ! Pécheurs qui m’écoutez,
de quel nombre serez-vous ?... Que dites-vous ?... Que pensez-vous ?...
Je vois que presque
tous vous baissez la tête, saisis d’étonnement et d’horreur. Mais déposez votre
stupeur, et au lieu de nous flatter, tâchons de retirer de notre crainte
quelque avantage. N’est-il pas vrai qu’il y a deux voies qui conduisent au
ciel, l’innocence et le repentir ? Or, si je vous démontre qu’il en est très
peu qui prennent l’une de ces deux routes, vous conclurez en hommes
raisonnables qu’il en est très peu qui se sauvent. Et pour en venir aux
preuves, quel âge, quel emploi, quelle condition trouverez-vous où le nombre
des méchants ne soit pas cent fois plus considérable que celui des bons, et de
qui l’on puisse dire : "Les Bons y sont rares et les méchants très
nombreux ?"On peut dire de notre temps ce que saint Salvien disait du
sien : il est plus facile de trouver une multitude innombrable de pécheurs
plongés dans toute sorte d’iniquités que quelques innocents. Combien y en a-t-il, parmi les serviteurs, qui soient entièrement
.probes et fidèles dans leur office ? Combien, parmi les marchands, qui soient
justes et équitables dans leur commerce ? Combien, parmi les artisans, qui
soient exacts et véridiques ? Combien, parmi les négociants, qui soient
désintéressés et sincères ? Combien, parmi les gens de loi, qui ne trahissent
pas l’équité ? Combien de soldats qui ne foulent pas aux pieds l’innocence ?
Combien de maîtres qui ne retiennent pas injustement le salaire de ceux qui les
servent ou qui ne cherchent pas à dominer leurs inférieurs ? Partout les bons
sont rares et les méchants nombreux. Qui ne sait qu’aujourd’hui il y a tant de
libertinage parmi les jeunes gens, tant de malice parmi les hommes mûrs, tant
de liberté parmi les jeunes filles, de vanité chez les femmes, de licence dans
la noblesse, de corruption dans la bourgeoisie, de dissolution dans le peuple,
tant d’impudence chez les pauvres, que l’on peut dire ce que David disait de
son temps : "Tous ensemble se sont égarés... Il n’en est pas qui fasse
le bien, pas même un seul".
Parcourez les rues
et les places, les palais et les maisons, les villes et les campagnes, les
tribunaux et les cours, les temples de Dieu même : où trouverez-vous la vertu ?
"Hélas !" dit saint Salvien, "à l’exception d’un très
petit nombre qui fuient le mal, qu’est-ce que l’assemblée des Chrétiens, sinon
une sentine de tous les vices ?" On ne trouve partout qu’intérêt,
ambition, gourmandise et luxe. La plus grande partie des hommes n’est-elle pas
souillée par le vice impur, et saint Jean n’a-t-il
pas raison de dire que "le monde entier", si l’on peut appeler
ainsi quelque chose d’aussi immonde, "est tout entier posé dans le mal"
? Ce n’est pas moi qui vous le dis, c’est la raison qui vous force à croire que
parmi tant de gens qui vivent si mal, il en est très peu qui se sauvent.
Mais la pénitence,
dites-vous, ne peut-elle pas réparer avec avantage la perte de l’innocence ?
C’est vrai, j’en conviens : mais je sais aussi que la pénitence est si
difficile dans la pratique, qu’on en a tellement perdu l’usage, ou qu’on en
abuse tellement parmi les pécheurs que cela seul suffit pour vous convaincre
qu’il en est peu qui se sauvent par cette voie. Oh ! que
ce chemin est escarpé, étroit, semé d’épines, horrible à voir, dur à monter !
On y voit partout des traces sanglantes, et des choses qui rappellent de
tristes souvenirs. Combien défaillent rien qu’à le voir ! Combien se retirent
dès le commencement ! Combien tombent de fatigue au milieu, combien
s’abandonnent misérablement à la fin ! Et qu’il en est peu qui y persévèrent
jusqu’à la mort ! Saint Ambroise déclare qu’il est plus facile de trouver des
hommes qui aient gardé l’innocence, que d’en trouver qui aient fait une
pénitence convenable.
Si vous considérez
la pénitence comme sacrement, que de confessions tronquées, que d’excuses
étudiées, que de repentirs trompeurs, que de promesses mensongères, que de
propos inefficaces, que d’absolutions nulles ! Regarderez-vous comme valide la
confession de celui qui s’accuse de péchés déshonnêtes dont il garde auprès de
lui l’occasion, ou de celui qui s’accuse d’injustices manifestes sans avoir
l’intention de les réparer autant qu’il le peut ; ou de celui qui, à peine
confessé, retombe dans les mêmes iniquités ? Oh ! abus
horribles d’un si grand sacrement ! L’un se confesse pour éviter
l’excommunication, l’autre pour se donner la réputation d’un pénitent. Celui-ci
se débarrasse de ses péchés pour calmer ses remords, celui-là les cache par
honte ; l’un les accuse imparfaitement par malice, l’autre les découvre par
habitude. Celui-ci ne se propose point la véritable fin du sacrement ;
celui-là manque de la douleur nécessaire ; un autre du ferme propos. Pauvres
confesseurs, que d’efforts ne vous faut-il pas pour amener la plus grande
partie des pénitents à ces résolutions, à ces actes, sans lesquels la
confession est un sacrilège, l’absolution une condamnation et la pénitence une
illusion !
Où sont maintenant
ceux qui croient que le nombre des élus parmi les Chrétiens est plus grand que
celui des réprouvés, et qui, pour autoriser leur opinion, raisonnent ainsi la
plus grande partie des Catholiques adultes meurent dans leurs lits, munis des sacrements
de l’Église, donc la plupart des Catholiques adultes sont sauvés ? Oh ! quel beau raisonnement ! Il faut dire tout le contraire. La
plupart des Catholiques adultes se confessent mal pendant leur vie, donc à plus
forte raison ils se confessent mal à la mort, donc la plupart sont damnés. Je
dis : "à plus forte raison", parce qu’un moribond qui ne s’est pas
bien confessé pendant qu’il était en santé aura beaucoup plus de peine encore à
le faire lorsqu’il sera au lit, le cœur oppressé, la tête chancelante, la
raison assoupie ; lorsqu’il sera combattu en plusieurs manières par les objets
encore vivants, par les occasions encore fraîches, par les habitudes
contractées, et surtout par les démons qui cherchent tous les moyens de le
précipiter en enfer ? Or si à tous ces faux pénitents vous ajoutez tant
d’autres pécheurs qui meurent à l’improviste dans le péché, ou par l’ignorance
des médecins, ou par la faute des parents, qui meurent empoisonnés ou ensevelis
dans un tremblement de terre, ou frappés d’apoplexie, ou dans une chute ou sur
un champ de bataille, ou dans une rixe, ou pris dans un piège, ou frappés de la
foudre, ou brûlés, ou noyés, n’êtes-vous pas forcé de conclure que la plupart
des Chrétiens adultes sont damnés ? C’est le raisonnement de saint Chrysostome.
La plupart des Chrétiens, dit ce saint, ne marchent-ils pas toute leur vie dans
le chemin de l’enfer. Pourquoi donc vous étonner que le plus grand nombre aille
en enfer ? Pour arriver à la porte il faut prendre le chemin qui y mène.
Qu’avez-vous à répondre à une raison si forte ?
La réponse, me
direz-vous, c’est que la miséricorde de Dieu est grande. Oui, pour celui qui le
craint : "Sa miséricorde dure à jamais pour ceux qui Le craignent",
dit le Prophète ; mais Sa justice est grande pour celui qui ne le craint pas,
et elle réprouve tous les pécheurs opiniâtres : "Retirez-vous de Moi, vous
tous, ouvriers d'iniquité."
Mais alors, me
direz-vous, pour qui est donc le paradis, s’il n’est pas pour les Chrétiens ?
Il est pour les Chrétiens, sans doute, mais pour ceux qui ne déshonorent pas
leur caractère, et qui vivent en Chrétiens. Et d’ailleurs, si au nombre des
Chrétiens adultes qui meurent dans la grâce de Dieu vous ajoutez cette foule
innombrable d’enfants qui meurent après le baptême, avant d’avoir atteint l’âge
de raison, vous ne vous étonnerez plus que l’Apôtre saint Jean ait dit en
parlant des élus : "J’ai vu une grande foule que personne ne pouvait
compter".
Et c’est là ce qui
trompe ceux qui prétendent que le nombre des élus parmi les Catholiques est
plus grand que celui des réprouvés. Il est certain que, si vous prenez tous les
Catholiques ensemble, la plus grande partie se sauve, parce que, d’après les
observations qui ont été faites, la moitié des enfants environ meurent après le
baptême, avant l’âge de raison. Or, si à ce nombre vous ajoutez les adultes qui
ont conservé la robe de l’innocence, ou qui, après l’avoir souillée, l’ont
lavée dans les larmes de la pénitence, il est certain que le plus grand nombre
est sauvé ; et c’est là ce qui explique les paroles de l’Apôtre saint Jean :
"J’ai vu une grande foule", et ces autres de Notre-Seigneur :
"Beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident, et se reposeront avec
Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux", et les autres
figures que l’on a coutume de citer en faveur de cette opinion. Mais si l’on
parle des Chrétiens adultes, l’expérience, la raison, l’autorité, la convenance
et l’Écriture s’accordent à prouver que le plus grand nombre se damne. Ne
croyez pas pour cela que le paradis soit désert ; c’est au contraire un royaume
très peuplé ; et si les réprouvés sont "aussi nombreux que les sables
de la mer", les élus le sont "autant que les étoiles du
firmament", c’est-à-dire que les uns et les autres sont innombrables,
quoiqu’en des proportions très différentes.
Saint Jean
Chrysostome, prêchant un jour dans la cathédrale de Constantinople et
considérant cette proportion, ne put s’empêcher de frémir d’horreur : "Combien,
dit-il, parmi ce peuple si nombreux croyez-vous qu’il y aura d’élus ?"
Et sans attendre la réponse, il ajouta : "Parmi tant de milliers de
personnes ou n’en trouverait pas cent qui se sauvent, et pour ce cent je doute
encore". Quelle chose épouvantable ! Le grand saint croyait que dans
un peuple si nombreux il y en avait à peine cent qui dussent se sauver, et
encore n’était-il pas sûr de ce nombre. Qu’arrivera-t-il de vous qui m’écoutez
? Grand Dieu ? je n’y puis penser sans frémir. C’est
une chose bien difficile, mes frères, que l’affaire du salut ; car selon la
maxime des théologiens, quand une fin exige de grands efforts, peu seulement
l’atteignent.
C’est pour cela que
le Docteur Angélique saint Thomas, après avoir, avec son immense érudition,
pesé toutes les raisons pour et contre, conclut à la fin que le plus grand nombre
des Catholiques adultes est damné : "La béatitude éternelle dépassant
l’état de nature, surtout depuis qu’elle est privée de la grâce originelle,
c’est le petit nombre qui se sauve."
Ôtez-vous donc des
yeux ce bandeau dont vous aveugle l’amour-propre, et qui vous empêche de croire
une vérité aussi évidente, en vous donnant les idées les plus fausses sur la
justice de Dieu. "Père juste ! le monde ne
Vous connaît point", dit Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il ne dit pas
"Père tout-puissant, Père très bon, miséricordieux", Il dit :
"Père juste", pour nous faire entendre que de tous les
attributs de Dieu, il n’en est aucun qui soit moins connu que Sa justice, parce
que les hommes refusent de croire ce qu’ils craignent d’éprouver. Ôtez donc le
voile qui vous bouche les yeux, et dites avec larmes : Hélas ! le plus grand nombre des Catholiques, le plus grand nombre
des habitants de ce lieu, et peut-être même de cet auditoire, sera damné. Quel
sujet mérite plus vos larmes ?
Le roi Xerxès,
voyant du haut d’une colline son armée composée de cent mille soldats rangés en
ordre de bataille et considérant que de tout cela il n’y aurait pas un seul
homme vivant dans cent ans, ne put retenir ses larmes. N’avons-nous pas bien
plus de raison de pleurer en pensant que, de tant de Catholiques, le plus grand
nombre sera damné ? Cette pensée ne devrait-elle pas tirer de nos yeux des
ruisseaux de larmes ou du moins exciter dans nos cœurs ce sentiment de
compassion qu’éprouva autrefois le vénérable Marcel de saint Dominique, religieux
Augustin ? Comme il méditait un jour sur les peines éternelles, le Seigneur lui
montra combien d’âmes allaient en ce moment en enfer et lui fit voir un chemin
très large ou vingt-deux mille réprouvés couraient vers l’abîme, se heurtant
les uns les autres. A cette vue, le serviteur de Dieu, stupéfait, s’écria :
"Oh ! quel nombre ! quel
nombre ! et encore il en vient d’autres. O Jésus ! O
Jésus ! quelle folie !" Laissez-moi donc
répéter avec Jérémie : "Qui donnera de l’eau à ma tête et une source de
larmes à mes yeux, et je pleurerai ceux que la fille de mon peuple a perdus."
Pauvres âmes !
Comment courez-vous si empressées vers l’enfer ? Arrêtez-vous de grâce,
écoutez-moi un instant. Ou vous comprenez ce que veut dire se sauver et se
damner pendant toute l’éternité, ou bien vous ne comprenez pas. Si vous le
comprenez, et si malgré cela vous ne vous décidez pas aujourd’hui à changer de
vie, à faire une bonne confession, à fouler le monde aux pieds, en un mot, à
faire tous vos efforts pour être du petit nombre de ceux qui se sauvent, je dis
que vous n’avez pas la foi. Si vous ne le comprenez pas, vous êtes plus
excusables ; car il faut dire que vous avez perdu le sens. Se sauver pour
toute l’éternité ! se damner pour toute l’éternité ! et ne pas faire tous ses efforts pour éviter l’un et
s’assurer l’autre, c’est une chose qui ne se peut concevoir.
La Bonté de Dieu
Peut-être ne
croyez-vous pas encore les vérités terribles que je viens de vous enseigner.
Mais ce sont les théologiens les plus considérables, les Pères les plus
illustres qui vous ont parlé par ma bouche. Comment pouvez-vous donc résister à
des raisons fortifiées par tant d’exemples, par tant de paroles de l’Écriture ?
Si malgré cela, vous hésitez encore, et si votre esprit penche vers l’opinion
opposée, cette seule considération ne suffit-elle pas pour vous faire trembler
? Ah ! vous faites voir par là
que vous avez peu de souci de votre salut ? Dans cette affaire importante, un
homme de sens est plus frappé par le moindre doute du danger qu’il court que par l’évidence d’une ruine complète dans les
autres affaires où l’âme n’est point intéressée. Aussi un de nos religieux, le
bienheureux Gilles, avait coutume de dire que, si un seul homme eût dû se
damner, il aurait fait tout son possible pour s’assurer que ce n’était pas lui.
Que devons-nous donc faire nous qui savons que, non seulement parmi tous les
hommes, mais encore parmi les Catholiques, le plus grand nombre sera damné ?
Ce que nous devons
faire ? Prendre la résolution d’appartenir au petit nombre de ceux qui se
sauvent. Si le Christ, dites-vous, voulait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au monde ? Tais-toi, langue téméraire : Dieu n’a
créé personne pour les damner ; mais quiconque se damne, se damne parce qu’il
le veut bien. Je veux donc entreprendre maintenant de défendre la bonté de mon
Dieu, et de la venger de tout reproche : ce sera le sujet du second point.
Avant d’aller plus
loin, ramassez d’un côté tous les livres et toutes les hérésies de Luther et de
Calvin, de l’autre les livres et les hérésies des Pélagiens, des semi-Pélagiens
et mettez-y le feu. Les uns détruisent la grâce, les autres la liberté, et tous
sont remplis d’erreurs ; jetez-les donc au feu. Tous les réprouvés portent
gravé sur leur front l’oracle du Prophète Osée : "Ta perte vient de toi",
afin qu’ils puissent comprendre que quiconque se damne, se damne par sa propre
malice, et parce qu’il veut se damner.
Prenons d’abord pour
base ces deux vérités incontestables : "Dieu veut que tous les hommes se
sauvent." "Tous ont besoin de la grâce de Dieu." Or,
si je vous démontre que Dieu a la volonté de sauver tous les hommes, et que
pour cela Il leur donne à tous Sa grâce, avec tous les autres moyens
nécessaires pour obtenir cette fin sublime, vous serez forcés de convenir que
quiconque se damne doit l’imputer à sa propre malice, et que, si le plus grand
nombre des Chrétiens sont réprouvés, c’est parce qu’ils le veulent. "Ta
perte vient de toi ; en Moi seulement est ton secours".
Dieu Veut que Tous les Hommes soient
Sauvés
Que Dieu ait
vraiment la volonté de sauver tous les hommes, Il nous le déclare en cent
endroits des livres saints. "Je ne veux pas la mort du pécheur, mais
plutôt qu’il se convertisse et qu’il vive. ... Je vis, dit le Seigneur. Je ne
veux pas la mort de l’impie – convertissez-vous et vivez." Lorsque
quelqu’un désire beaucoup une chose, on dit qu’il en meurt de désir, c’est une
hyperbole. Mais Dieu a voulu, et veut encore, si fortement notre salut qu’Il en
est mort de désir, et Il a souffert la mort pour nous donner la vie. Cette
volonté de sauver tous les hommes n’est donc pas en Dieu une volonté affectée,
superficielle et apparente, c’est une volonté vraie, effective et bienfaisante,
car Il nous fournit tous les moyens les plus propres pour nous sauver, Il nous
les donne, non pour qu’ils n’aient point leur effet et parce qu’Il voit qu’ils
ne l’auront point ; mais Il nous les donne avec une volonté sincère, avec
l’intention qu’ils obtiennent leur effet, et, s’ils ne l’obtiennent pas, Il s’en
montre affligé et offensé. Il ordonne aux réprouvés eux-mêmes de les employer à
faire leur salut, Il les y exhorte, Il les y oblige, et s’ils ne le font pas,
ils pèchent. Ils peuvent donc le faire et se sauver
ainsi.
Bien plus, Dieu,
voyant que sans Son aide nous ne pourrions pas même nous servir de Sa grâce,
nous donne d’autres secours et s’ils restent quelquefois inefficaces, la faute
en est à nous ; parce que, avec ces mêmes secours dont l’un abuse et avec
lesquels il se damne, un autre peut faire le bien et se sauver ; il le pourrait
même avec des secours moins puissants. Oui, il peut se faire que l’un abuse
d’une grâce plus grande et se perde, tandis que l’autre coopère à une moindre
grâce et se sauve.
"Si donc
quelqu’un s’écarte de la justice, s’écrie saint Augustin, il est emporté
par son libre arbitre, entraîné par sa concupiscence, trompé par sa propre
persuasion." Mais pour ceux qui n’entendent pas la théologie, voici ce
que j’ai à leur dire : Dieu est si bon que, lorsqu’Il voit un pécheur courir à
sa perte, Il court après, l’appelle, le prie et
l’accompagne jusqu’aux portes de l’enfer ; et que ne fait-Il pas, pour le
convertir ? Il lui envoie de bonnes inspirations, de saintes pensées, et s’il
n’en profite pas, Il se fâche, Il s’indigne, Il le poursuit. Va-t-Il le frapper
? Non : Il vise en l’air et lui pardonne. Mais le pécheur ne se convertit pas
encore : Dieu lui envoie une maladie mortelle. Tout est fini pour lui sans
doute. Non, mes frères, Dieu le guérit ; le pécheur s’opiniâtre dans le mal, Dieu
cherche dans Sa miséricorde quelque nouveau moyen ; Il lui donne encore un an,
et, l’année finie, Il lui en accorde une autre.
Mais si malgré tout
cela le pécheur veut se jeter en enfer, que fait Dieu ? L’abandonne-t-Il ? Non
: Il le prend par la main ; et pendant qu’il a un pied en enfer et l’autre
dehors, Il le prêche encore, Il le supplie de ne pas abuser de Ses grâces. Or,
je vous le demande, si cet homme se damne, n’est-il pas, vrai qu’il se damne
contre la volonté de Dieu et parce qu’il veut se damner ? Venez me dire
maintenant : si Dieu voulait me damner, pourquoi m’a-t-Il
mis au monde ?...
Pécheur ingrat,
apprenez aujourd’hui que si vous vous damnez, ce n’est point à Dieu qu’il faut
l’imputer, mais à vous et à votre propre volonté. Pour vous en convaincre,
descendez jusqu’aux portes de l’abîme : là je vous ferai venir quelqu’un de ces
malheureux réprouvés qui brûlent en enfer, afin qu’il vous explique cette
vérité. En voici un : "Dis-moi,
qui es-tu ? –. Je suis un pauvre idolâtre, né dans une terre inconnue ; je n’ai
jamais entendu parler ni du ciel ni de l’enfer, ni de ce que je souffre
maintenant. – Pauvre malheureux ! va-t-en
; ce n’est pas toi que je cherche." Qu’un autre vienne ; le voici ; "Qui
es-tu ? – Je suis un schismatique des derniers confins de la Tartarie, j’ai
toujours vécu dans l’état sauvage, sachant à peine qu’il y a un Dieu. – Ce
n’est pas toi que je demande, retourne en enfer ». En voici un autre. "Et
toi, qui es-tu ? – Je suis un pauvre hérétique du Nord. Je suis né sous le pôle,
sans avoir jamais vu ni la lumière du soleil, ni celle de la foi – Ce n’est pas
toi encore que je demande, retourne en enfer." Mes frères,
j’ai le cœur brisé en voyant parmi les réprouvés ces malheureux qui n’ont
jamais rien connu de la véritable foi. Sachez pourtant que la sentence de
condamnation a été prononcée contre eux, on leur a dit : Ta Perte vient de toi.
Ils se sont damnés parce qu’ils l’ont voulu. Que de secours ils ont reçus de
Dieu pour se sauver ! Nous ne les connaissons pas, mais ils le savent bien, et
ils s’écrient maintenant : "Vous êtes juste, Seigneur, et Vos jugements
sont équitables."
Vous devez savoir,
mes frères, que la loi la plus ancienne est la Loi de Dieu, que nous
la portons tous écrite en notre cœur, qu’elle s’apprend sans maître,
et qu’il suffit d’avoir la lumière de la raison pour connaître tous les
préceptes de cette Loi. C’est pour cela que les barbares eux-mêmes se
cachent pour commettre leurs péchés parce qu’ils savent le mal qu’ils font ; et
ils sont damnés pour n’avoir pas observé la Loi Naturelle qu’ils avaient gravée
dans le cœur : car s’ils l’avaient observée, Dieu aurait fait un miracle plutôt
que de les laisser se damner ; il leur aurait envoyé quelqu’un pour les
instruire et leur aurait donné d’autres secours dont ils se sont rendus
indignes en ne vivant pas conformément aux inspirations de leur propre
conscience qui n’a jamais manqué de les avertir et du bien qu’il fallait faire,
et du mal qu’il fallait éviter. Aussi c’est leur conscience qui les a accusés
au Tribunal de Dieu, c’est elle qui leur dit continuellement en enfer : "Ta
Perte vient de toi." Ils ne savent que répondre et sont forcés de
confesser qu’ils ont mérité leur sort. Or, si ces infidèles n’ont point
d’excuse, y en aura-t-il pour un Catholique, qui a eu
à sa disposition tant de sacrements, tant de sermons, tant de secours ? Comment
ose-t-il dire : "si Dieu devait me damner, pourquoi m’a-t-Il mis au monde ?" Comment ose-t-il parler
ainsi, lorsque Dieu lui donne tant de secours pour se sauver ? Achevons donc de
le confondre.
Répondez, vous qui
souffrez dans ces abîmes. Y a-t-il des catholiques
parmi vous ? "S’il y en a ! Et combien !" Que l’un d’eux
vienne donc ici. "C’est impossible, ils sont trop bas, et, pour les
faire venir, il faudrait bouleverser tout l’enfer ; il est plus facile
d’arrêter un de ceux qui y tombent." Je m’adresse donc à toi qui vis
dans l’habitude du péché mortel, dans la haine, dans la fange du vice impur et
qui chaque jour t’approches davantage de l’enfer. Arrête-toi, retourne en
arrière ; c’est Jésus qui t’appelle et qui, par Ses plaies, comme par autant de
voix éloquentes, te crie : "Mon fils, si tu te damnes, tu n’as à te
plaindre que de toi : 'Ta Perte vient de toi'. Lève les yeux, et
vois de combien de grâces Je t’ai enrichi, afin d’assurer ton salut éternel. Je
pouvais te faire naître dans une forêt de la Barbarie ; Je l’ai fait pour tant
d’autres, mais pour toi, Je t’ai fait naître dans la foi catholique ; Je t’ai fait
élever par un si bon père, par une mère excellente, au milieu des instructions
et des enseignements les plus purs ; si malgré cela tu te damnes, à qui sera la
faute ? A toi, Mon fils, à toi 'Ta Perte vient de toi'.
"Je pouvais te
précipiter en enfer après le premier péché mortel que tu as commis, sans
attendre le second : Je l’ai fait avec tant d’autres, mais J’ai pris patience
avec toi ; Je t’ai attendu pendant de longues années, Je t’attends encore
aujourd’hui à la pénitence. Si malgré tout cela tu te damnes, à qui la faute ?
A toi, Mon fils, à toi : 'Ta Perte vient de toi'. Tu sais combien sont
mort en réprouvés sous tes yeux : c’était un avertissement pour toi ; tu sais
combien d’autres J’ai remis dans la bonne voie pour te donner le bon exemple.
Te rappelles-tu ce que t’a dit cet excellent confesseur ? C’est Moi qui le lui
faisais dire. Ne t’engagea-t-il pas à changer de vie, à faire une bonne
confession ? C’est Moi qui le lui inspirais. Souviens-toi de ce sermon qui te
toucha le cœur, c’est Moi qui t’y ai conduit. Et ce qui s’est passé entre Moi
et toi dans le secret de ton cœur, tu ne le saurais oublier."
"Ces
inspirations intérieures, ces connaissances si claires, ces remords continuels
de ta conscience, tu oserais les nier ? Tout cela, c’était autant de secours de
Ma grâce, parce que Je voulais te sauver. Je les ai refusés à tant d’autres et
Je te les ai donnés à toi, parce que Je t’aimais tendrement. Mon fils, Mon
fils, combien d’autres, si Je leur parlais aussi tendrement que Je te parle
aujourd’hui, se remettraient dans la bonne voie ! et
toi, tu Me tournes le dos. Écoute ce que Je vais te dire, ce seront Mes
dernières paroles : tu m’as coûté Mon sang ; si malgré ce sang que J’ai versé
pour toi, tu veux te damner, ne te plains pas de Moi, n’accuse que toi, et
pendant toute l’éternité n’oublie pas que si tu te damnes, tu te damnes malgré
Moi, tu te damnes parce que tu veux te damner : 'Ta Perte vient de toi'."
Ah ! mon bon Jésus, les pierres elles-mêmes se fendraient à de si
douces paroles, à des expressions si tendres. Y a-t-il
ici quelqu’un qui veuille se damner avec tant de grâces et de secours ? S’il en
est un, qu’il m’écoute, et qu’il résiste ensuite s’il le peut.
Baronius rapporte que Julien l’apostat, après son infâme apostasie, conçut une haine si vive contre le Saint Baptême, qu’il cherchait jour et nuit les moyens de l’effacer. Il fit pour cela préparer un bain de sang de chèvres et se mit dedans, voulant, avec ce sang impur d’une victime consacrée à Vénus, effacer de son âme le caractère sacré du Baptême. Cette conduite vous paraît abominable : mais si Julien avait pu réussir dans son dessein, il est certain qu’il aurait souffert beaucoup moins en enfer.
Pécheurs, le conseil
que je veux vous donner vous paraîtra sans doute étrange ; et cependant, à le
bien prendre, il est au contraire inspiré par une tendre compassion pour vous.
Je vous conjure donc à genoux, par le sang de Jésus-Christ et par le Cœur de
Marie, de changer de vie, de vous remettre dans la voie qui conduit au ciel, et
de faire tout votre possible pour appartenir au petit nombre des élus.
Vous êtes saisis
d’horreur à cette pensée. Jetez-vous donc aux pieds de Jésus-Christ, et
dites-Lui, les larmes aux yeux et le cœur contrit : "Seigneur, je
confesse que jusqu’ici je n’ai point vécu en chrétien, je ne suis pas digne
d’être compté parmi Vos élus, je reconnais que j’ai mérité la damnation, mais
Votre miséricorde est grande : et plein de confiance en Votre grâce, je vous
proteste que je veux sauver mon âme, dussé-je sacrifier ma fortune, mon
honneur, ma vie même, pourvu que je me sauve. Si jusqu’ici j’ai été infidèle,
je m’en repens, je déplore, je déteste mon infidélité, je vous en demande
humblement pardon. Pardonnez-moi, mon bon Jésus, et fortifiez-moi en même
temps, afin que je me sauve. Je ne Vous demande ni les richesses, ni les
honneurs, ni la prospérité ; je ne demande qu’une chose, c’est de sauver mon
âme."
Et Vous, ô Jésus ! que dites-Vous ? Voici la brebis errante qui revient à Vous,
ô Bon Pasteur ; embrassez ce pécheur repentant, bénissez ses larmes et ses
soupirs, ou plutôt bénissez ce peuple si bien disposé et qui ne veut plus
chercher autre chose que son salut. Protestons, mes frères, aux pieds de
Notre-Seigneur, que nous voulons coûte que coûte, sauver notre âme. Disons-Lui
tous, les larmes aux yeux : "Bon Jésus, je veux sauver mon âme," O
larmes bénies, ô bienheureux soupirs !
La doctrine de saint
Léonard de Port-Maurice a sauvé et sauvera d’innombrables âmes jusqu’à la fin
des temps. Voici ce que dit l’Eglise dans la prière de l’Office Divin, Sixième
Leçon, parlant de l’éloquence céleste de Saint Léonard: À l’entendre, même
les cœurs de fer et d’airain étaient puissamment enclins à la pénitence, en
raison de l’efficacité étonnante du sermon et du zèle brûlant du prédicateur.
Et dans la prière liturgique, nous demandons au Seigneur: Donnez le pouvoir de plier
les cœurs des pécheurs endurcis par les œuvres de la prédication.
Ce sermon de saint
Léonard de Port-Maurice a été prêché pendant le règne du pape Benoît XIV, qui a
tant aimé le grand missionnaire.
Le livre
chef-d’œuvre du Père Martin Von Cochem “The Four
Last Things” (i.e. Les Quatre Fins dernières, qui
traite spécifiquement des sujets de l’Enfer, de la crainte de Dieu, de la mort
et du jugement), explique la terrible vérité des paroles de Notre-Seigneur dans
l’Évangile de combien peu
de personnes sur cette terre trouvent en réalité le chemin vers le Ciel même ne
serait-ce qu'une fois en vivant sur cette terre, et beaucoup moins y
persévèrent jusqu’à leur mort:
“Permettez-moi de
vous demander, ô lecteur, quelle proportion pensez-vous de tous ceux qui vivent
sur cette terre seront sauvés? La moitié? ou un tiers?
ou peut-être un quart? Hélas, je crains, et non sans
raison, que le nombre ne sera pas aussi grand. Jésus-Christ, qui est la Vérité
éternelle, Ses saints apôtres, et les Pères de l’Église, tous nous disent qu'il
en sera ainsi.
“Qu’est-ce que le Christ dit à propos du nombre des élus
? Ses paroles sont celles-ci : "Beaucoup sont appelés, mais peu sont
élus." Il répète ces mots quand il parle de l’invité qui n’avait pas
revêtu un habit de noce: "Liez-lui les mains et les pieds, et jetez-le
dans les ténèbres extérieures. Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu
d’élus." S'il n'y avait rien de plus à trouver à cette intention dans
toute l’Écriture, ce passage ne pourrai échouer à nous alarmer. Mais il y en a
beaucoup d’autres semblables, dont je vais en citer un ou deux. Dans l’Évangile
selon saint Matthieu, nous lisons que Notre-Seigneur a dit: "Entrez par la
porte étroite, car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la
perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là,
étroite est la porte et étroit est le chemin qui mènent à la vie, et peu
nombreux sont ceux qui le trouvent." (Matt. 7:3). Ces paroles ne
sont-elles pas calculées pour nous inspirer l’inquiétude et l’appréhension?
Puissions-nous ne pas être parmi ceux qui vont par la porte large, qui marchent
sur la large route qui se termine en perdition éternelle? Pour que vous
puissiez mieux apprécier la signification des paroles de Notre-Seigneur, et
percevoir plus clairement combien peu sont les élus, observez que le Christ n’a
pas dit que ceux-là étaient peu nombreux qui marchaient sur le chemin vers le
Ciel, mais qu’il n’y en avait que quelques-uns [trop peu] qui trouvaient ce
chemin étroit. "Combien étroite est la porte qui mène à la vie, et peu
nombreux sont ceux qui le trouvent." C’est comme si le Sauveur voulait
dire: Le chemin qui mène au ciel est si étroit et si rude, il est tellement
envahi, si sombre et difficile à discerner, qu’il y a beaucoup de gens qui,
toute leur vie, ne le trouveront jamais. Et ceux qui le trouvent sont exposés
en permanence au danger d’en dévier, de confondre leur chemin à leur insu
errant loin de lui, parce qu’il est tellement irrégulier et envahi. C’est ce
que Saint Jérôme dit, dans son commentaire sur le passage en question. Encore
une fois, il y en a certains qui quand ils sont sur la bonne voie, se hâtent de
la quitter, car elle est si raide et pénible. Il y en a aussi beaucoup qui sont
incités à quitter le chemin étroit par les ruses et les tromperies du diable,
et donc, presque imperceptiblement pour eux-mêmes, sont conduits vers le bas en
enfer.” (Père Martin Von Cochem, The Four Last Things, pp. 212-213)
Si seulement
les gens pouvaient ouvrir leurs yeux charnels et commencer à voir avec leurs
yeux spirituels combien sont courtes cette vie et la convoitise de la chair,
tout le monde deviendrait immédiatement chaste et pure, mais personne ne veut
aujourd’hui contempler ou méditer la fin de toute chair, qui est la mort et la
décomposition dans la tombe. Ils se comportent comme des malades mentaux qui
oublient volontairement qu’ils doivent mourir et être jugés par notre Seigneur
Jésus-Christ. La pensée de la mort est en effet puissante pour vaincre tout
péché et occasion de péché, mais alors que les gens savent qu’ils doivent
mourir, ils choisissent délibérément d’oublier ce fait, car la pensée de la
mort et le changement est contraire à leurs êtres charnels, et directement
associés avec la pensée d’être jugés par Dieu pour leurs péchés. Et donc, ils
choisissent d’oublier qu’ils doivent mourir et être jugés par Dieu afin de ne
pas avoir à en sentir toute la détresse, peur ou le remord de leur mauvaise
conscience à chaque fois qu’ils pèchent.
Mais le temps
viendra où – debout dans la honte et l’ignominie devant le monde entier au jour
du jugement – ils seront obligés contre leur volonté de se rappeler et de
confesser le moindre de leurs actes pécheurs et lubriques qu’ils ont commis
depuis le moment où ils ont atteint l’âge de raison jusqu’à leur dernier
souffle, puis, après leur juste condamnation , leur punition éternelle va
commencer. Leur âme sera séparée de leur corps pécheur et pourrissant par leurs
affections et convoitises viles et honteuses et sera jetée dans le feu éternel
“dans l’étang brûlant de feu et de soufre, qui est la seconde mort” (Apocalypse
21:8)
LA RÉALITÉ DE L'ENFER: HISTOIRES DE
PERSONNES QUI ONT VISITÉ L'ENFER ET APPARITIONS DE DAMNÉS
La Réalité
de l'Enfer
Un des grands
dangers de ce siècle, et donc l’un des grands triomphes de Satan, est
l’incrédulité croissante en l’existence de l’Enfer. Pour beaucoup, l”Enfer est devenu une fable, un mythe, une survivance
désuète du “Dieu de l’Ancien Testament, de feu, de soufre et de jugement”.
Poussés par de fausses doctrines et un besoin de croire qu’il ne peut y avoir
rien de tel qu’un châtiment éternel pour les torts sérieux “quand Jésus est un
Dieu d’amour et de bonté”, beaucoup ont jeté l’Enfer par la fenêtre – avec la
préoccupation du péché. Après tout, s’il n’y a pas d’Enfer, alors pourquoi
devrait-on se préoccuper du péché? Malheureusement, ils oublient que “Je suis
le Seigneur et je ne change pas” (Malachie 3:6). L’Enfer ne s’est pas soudainement
évaporé parce que nous le préférerions. Combien Satan est subtil en ces temps.
Par ses ruses il prend de plus en plus de gens dans sa toile en déguisant son
existence même. Il veut que vous baissiez la garde. S’il vous plaît ne soyez
pas trompés. L’Enfer, la punition éternelle pour les péchés graves, existe.
L’Ecriture, l’Eglise et les rapports des visionnaires des temps modernes
confirment tous que l’Enfer est une réalité – une réalité sans fin pour ces
âmes qui doivent y résider avec Satan et tous les autres damnés pour toujours,
parce que, par leur propre volonté et leur choix, ils ont rejeté Dieu en étant
sur terre et se sont exclus de la communion avec Lui.
La Bible et
l'Enfer
Il y a plus de
trente références répétées de l’existence de l’Enfer dans l’Ancien Testament
seul. Par exemple: “Les douleurs de la mort m’ont environné, et les périls de
l’enfer m’ont atteint” (Psaume 114:3). “Car le Seigneur Tout-Puissant se
vengera d’eux, et les visitera au jour du jugement. Et Il répandra du feu et
des vers dans leur chair, afin qu’ils brûlent et qu’ils le sentent
éternellement” (Judith 16:20-21 ). “Retire-toi de moi, ne m’approche pas, parce
que tu es impur; ceux-là seront une fumée dans ma fureur, un feu brûlant tout
le jour” (Isaïe 65:5). “Un feu s’est allumé dans ma fureur, et il brûlera
jusqu’aux extrémités de l’enfer…J’assemblerai sur eux [les transgresseurs de Ma
Loi] les maux, et j’épuiserai mes flèches sur eux” (Deutéronome 32:22-23).
“C’est un amas d’étoupes que l’assemblée des pécheurs, leur fin sera une flamme
de feu” (Ecclésiastique 21:10). “Il expiera tout ce qu’il a fait, et cependant
il ne sera pas consumé;…il sera oppressé et étouffé de chaleur, et toute sorte
de douleurs fondront sur lui…Toutes sortes de ténèbres sont fermées à ses
caches [caché dans ses lieux secrets]; un feu qui ne s’allume point le
dévorera” (Job 20:18,22,26).
Dans les Évangiles,
Jésus parle de l’Enfer plus que du ciel. Dans l’Évangile selon saint Matthieu,
Jésus dit : “Mais je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère,
sera dans le danger du jugement…Et quiconque lui dira, imbécile, doit être dans
le feu de la géhenne” (St. Matt. 5:22). “Le Fils de l’homme enverra ses anges,
ils recueilleront et arracheront de son royaume tous ceux qui causent d’autres
de pécher et tous les méchants. Ils les jetteront dans la fournaise ardente, où
il y aura des pleurs et des grincements de dents” (St. Matt. 13:41-42). Dans
l’Évangile selon saint Marc, Jésus avertit: “Et si ta main est pour toi une
occasion de chute, coupe-la,
il est préférable pour toi d’entrer manchot dans la vie que d’avoir deux mains
et d’aller dans la géhenne, dans le feu inextinguible...” (St. Marc 9:42).
Une description du
jugement dernier dans le Livre de l’Apocalypse fait clairement le point : “Et
je vis les morts, les grands et petits, se tenant en présence du trône, et les
livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert, qui était le livre de
vie. Et les morts furent jugés par les choses qui étaient écrites dans les
livres, selon leurs œuvres. Et la mer rendit les morts qui étaient en elle, la
mort et l’enfer laissèrent leurs morts qui étaient en eux ; et ils ont été
jugés chacun selon leurs œuvres. Et l’enfer et la mort furent jetés dans
l’étang de feu. Ceci est la seconde mort. Quiconque ne fut pas trouvé écrit
dans le livre de vie fut jeté dans l’étang de feu” (Apoc.
20:12-15).
Jésus décrit, dans
l’Évangile selon Matthieu, le jugement dernier comme Sa séparation de la brebis
(ceux qui ont l’amour de Dieu et du prochain) des chèvres (ceux qui ne l’ont
pas). Pour les chèvres, Jésus dit que son acte d’accusation sera:
“Éloignez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel préparé pour le
diable et ses anges…Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la
vie éternelle” (St Matt. 25:41,46). Jésus-Christ ne pouvait pas être plus clair
sur le fait que chacun de nous, par nos choix et notre conduite, risquons un
châtiment éternel après la mort – l’Enfer.
Apparitions
des Damnés de l'Enfer
Dans le chapitre 16
de l’Évangile selon saint Luc, Jésus dit une parabole sur l’Enfer. Un homme
riche qui est mort et est en Enfer plaide avec Dieu pour que le pauvre Lazare,
qui est allé au ciel, revienne d’entre les morts pour avertir ses cinq frères
que l’Enfer existe vraiment. Dieu répond : “S’ils n’ont pas écouté Moïse et les
prophètes, ils ne croiront pas si quelqu’un ressuscite d’entre les morts”.
Cependant, Dieu est si miséricordieux, qu’Il aurait permis à certains des
damnés de l'Enfer ainsi que certains saints et saintes personnes de revenir sur
terre pour témoigner aux autres qu’il y a vraiment un lieu de souffrance
éternelle – l’Enfer – pour ceux qui désobéissent à Dieu et Ses commandements.
Voici quelques exemples de beaucoup de ces événements – documentés dans les
annales de révélations privées.
Description
de l'Enfer par Sœur Josefa Menendez
(1890-1923)
Cette jeune sœur
Espagnole a vécu une courte vie religieuse de grande souffrance. Plus d’une
fois, elle a été emmenée en Enfer pour témoigner et ressentir directement la a
souffrance. Elle relève aussi les accusations dont ces malheureuses âmes se
couvrent elles-mêmes: "Quelques-uns rugissent à cause du martyre qu’ils
éprouvent dans leurs mains. Je pense qu’ils ont volé, car ils disent: 'Où est
ce que tu as pris ?... Maudites mains !... Pourquoi cette ambition d’avoir ce
qui n’était pas à moi, puisque je ne pouvais le garder… que quelques jours ?'
... D’autres accusent leur langue, leurs yeux… chacun, ce qui a été le motif de
son péché: 'Bien payées sont à présent les délices que tu te donnais, mon corps
!... et c’est toi qui l’as voulu !...'" (2 avril 1922).
"J’ai vu tomber
plusieurs âmes. Parmi elles, une enfant de quinze ans qui maudissait ses
parents parce qu’ils ne lui avaient pas enseigné la crainte de Dieu ni appris
qu’il y a un enfer ! Elle disait que sa vie, quoique si courte, avait été
pleine de péchés, car elle s’était accordée toutes les
satisfactions que son corps et ses passions exigeaient d’elle. Elle s’accusait
surtout d’avoir lu de mauvais livres…" (22 mars 1923).
"Mon âme se laissa
tomber dans un abîme dont le fond ne peut pas se voir, car il est immense! ...
Alors je fus poussée dans cette niche enflammée et pressée comme entre des
planches brûlantes, et comme si des fers et des pointes rougies au feu
s’enfonçaient dans mon corps. J’ai senti comme si on voulait, sans pouvoir y
arriver, m’arracher la langue, ce qui me réduisait à l’extrémité dans une
douleur atroce, les yeux semblent sortir de l’orbite, je crois que c’est à
cause du feu qui les brûle tellement ! il n’y a pas
jusqu’à un seul ongle qui ne souffre un horrible tourment. On ne peut même pas
remuer un doigt pour chercher quelque soulagement, ni changer de position, le
corps est comme aplati et replié en deux. Les oreilles sont accablées par ces
cris de confusion qui ne cessent pas un seul instant. Une odeur nauséabonde et
répugnante asphyxie et envahit tout, c’est comme de la chair en putréfaction
qui brûle avec de la poix, du souffre … un mélange qui ne peut se comparer à
rien au monde ... bien que ces tourments soient terribles, ce ne serait rien si
l’âme ne souffrait pas ... Tout ce que j’écris – conclut-elle – n’est rien
qu’une ombre à côté de ce que l’âme souffre, car il n’y a pas de mots qui
puissent expliquer un semblable tourment." (4 septembre 1922).
"D’autres accusent
leur langue, leurs yeux… chacun, ce qui a été le motif de son péché: 'Bien
payées sont à présent les délices que tu te donnais, mon corps !... et c’est
toi qui l’as voulu !...'" (2 avril 1922). (C'est-à-dire, les délices
illégitimes).
"Il me semble que
les âmes s’accusent surtout de péchés contre la pureté, de vols, de négoces
injustes, et que la plus part des damnés le sont pour cela." (6 avril
1922).
"J’ai vu
beaucoup de personnes du monde tomber dans cet abîme et l’on ne peut ni
expliquer, ni comprendre le cri qu’elles jetaient et comment elles rugissaient
aussitôt d’une manière effrayante: 'Malédiction éternelle !... je me suis
trompée, je me suis perdue… je suis ici pour toujours… il n’y a plus de remède…
malédiction à toi !...'"
"Et les unes
accusaient telle personne, les autres, telle circonstance, et toutes,
l’occasion de leur chute." (Septembre 1922).
"Aujourd’hui,
j’ai vu tomber en enfer un grand nombre d’âmes, je crois que c’était des
personnes du monde. Le démon criait: 'Maintenant, le monde est à point pour
moi… Je sais le meilleur moyen de saisir les âmes !... c’est d’exciter en elles
le désir de jouir… Non !... moi la première… moi avant tout !...surtout pas
d’humilité, mais jouir ! voilà ce qui m’assure la
victoire, ce qui les fait tomber ici en abondance!'" (4 octobre 1922).
"J’entendis le
démon, auquel une âme venait d’échapper, forcé de confesser son impuissance:
'Confusion ! confusion !... comment tant d’âmes
s’échappent-elles ? elles étaient miennes !... (et il énumérait leurs péchés…) Je travaille sans repos et
cependant elles m’échappent… C’est qu’il y a quelqu’un qui souffre et répare
pour elles !...'" (15 janvier 1923). ("Répare," c'est-à-dire,
"faire réparation" pour elles).
"Cette nuit, je
n’ai pas été en enfer, mais j’ai été transportée dans un lieu où il n’y avait
aucune lumière, mais au centre, une sorte de feu ardent et rouge. Je fus
étendue et liée sans pouvoir faire un seul mouvement. Tout autour de moi, se
tenaient sept ou huit personnages sans vêtements [des démons] et dont les corps
noirs étaient éclairés par les seuls reflets du feu, ils étaient assis et
parlaient. L’un disait: 'il faut prendre grande précaution afin que l’on ne
connaisse pas notre main, car facilement nous sommes découverts.'"
"Le démon répondait: 'Vous pouvez entrer par le sentiment de l’indifférence… oui, je crois que ceux-ci, vous pouvez, en vous dissimulant afin qu’ils ne s’en aperçoivent pas, les rendre indifférents au bien et au mal et, peu à peu, incliner leur volonté vers le mal. Les autres, tentez-les d’ambition, qu’ils ne cherchent plus que leur intérêt… que l’accroissement de leur fortune, sans s’inquiéter si c’est licitement ou non. Ceux-là excitez en eux l’amour du plaisir, la sensualité. Qu’ils s’aveuglent dans le vice!'(Ici, il disait des paroles obscènes.)"
"'Ces autres
encore !... entrez par le cœur… vous savez où s’inclinent ces cœurs… allez…
allez ferme… qu’ils aiment ! qu’ils
se passionnent !... Faites bien votre travail, sans repos, sans pitié, il faut
perdre le monde… et que ces âmes ne m’échappent pas !'
"Et les autres
répondaient de temps à autre: 'Nous sommes tes esclaves… nous travaillerons
sans repos. Oui, beaucoup nous font la guerre, mais nous travaillerons nuit et
jour sans arrêt. Nous reconnaissons ta puissance!'
"Ainsi, tous
parlaient et celui qui, je crois, est le démon, disait des paroles horribles.
J’entendis dans le lointain comme un bruit de coupes ou de verres et il criait
: 'Laissez-les se gaver !... ensuite tout nous sera facile… Qu’ils terminent
leur banquet, eux qui aiment tant jouir !... C’est la porte par où vous
entrerez.'
"Il ajouta des
choses si affreuses qu’elles ne se peuvent ni dire ni
écrire. Ensuite, comme s’engouffrant dans la fumée, ils disparurent." (3
février 1923).
"Le démon
criait avec rage parce qu’une âme lui échappait: 'Excitez en elle la crainte ! désespérez-la. Ah ! si elle se
confie en la Miséricorde de ce… (et il blasphémait
Notre-Seigneur), je suis perdu ! Mais non ! remplissez-la
de crainte, ne la laissez pas un instant et surtout désespérez-la.'
"Alors l’enfer
se remplit d’un seul cri de rage, et, quand le démon me jeta hors de cet abîme,
il continua à me menacer. Il disait entre autres choses: 'Est-ce possible ?...
serait-ce vrai que de faibles créatures aient plus de pouvoir que moi qui suis
si puissant ! Mais je me cacherai pour passer inaperçu… le plus petit coin me
suffit pour y placer la tentation : derrière une oreille, dans les feuillets
d’un livre, sous un lit… quelques-unes ne font pas cas de moi, mais moi, je
parle… je parle… et à force de parler, quelques mots restent… Oui, je me
cacherai là où l’on ne me découvrira pas !'" (7-8 février 1923).
Elle écrit encore:
"Des âmes maudissaient la vocation qu’elles avaient reçue et à laquelle
elles n’avaient pas correspondu… la vocation qu’elles avaient perdue parce
qu’elles n’avaient pas voulu vivre inconnues et mortifiées… » (18 mars 1922).
"Une fois où
j’ai été en enfer, j’ai vu beaucoup de prêtres, de religieux, de religieuses
qui maudissaient leurs Vœux, leur Ordre, leurs Supérieurs, et tout ce qui
aurait pu leur donner la lumière et la grâce qu’ils ont perdues…
"J’ai vu aussi
des prélats… L’un s’accusait lui-même d’avoir usé illégitimement de biens qui
n’étaient pas à lui…" (28 septembre 1922).
"Des prêtres
maudissaient leur langue qui a consacré, leurs doigts qui ont tenu
Notre-Seigneur, les absolutions qu’ils ont données sans savoir se sauver
eux-mêmes, l’occasion qui les a fait tomber en Enfer." (6 avril 1922).
"Un prêtre
disait: 'J’ai mangé le venin, je me suis servi de l’argent qui ne m’appartenait
pas… et il s’accusait d’avoir usé de l’argent donné pour des messes sans les
dire.'
"Un autre
disait qu’il appartenait à une Société secrète dans laquelle il avait trahi
l’Église et la religion et que, pour de l’argent, il avait facilité d’horribles
profanations et sacrilèges.
"Un autre
disait qu’il s’était damné pour avoir assisté à des spectacles profanes après
lesquels il n’aurait pas dû célébrer la messe… et qu’il avait ainsi vécu près
de sept ans."
Josefa notait que
la plupart des âmes religieuses plongées dans l’abîme s’accusaient de péchés
affreux contre la chasteté… de péchés contre le Vœu de Pauvreté… d’usages
illégitimes des biens de la Communauté… de passions contre la Charité
(jalousie, rancune, haine, etc…), de relâchement et de tiédeur… de commodités
qu’elles s’étaient accordées et qui les avaient entraînées à des fautes plus
graves… de mauvaises confessions par respect humain, manque de courage et de
sincérité, etc.
"La méditation
de ce jour était sur le jugement particulier de l’âme religieuse. Mon âme ne
pouvait se séparer de cette pensée malgré l’oppression qu’elle éprouvait.
Soudain, je me sentis liée et accablée d’un tel poids, qu’en un instant, je
connus avec plus de clarté que jamais, ce qu’est la Sainteté de Dieu et comme
Il abhorre le péché.
"Je vis en un
éclair toute ma vie devant moi depuis ma première confession jusqu’à ce jour.
Tout était présent : mes péchés, les grâces que j’ai reçues, le jour de mon
entrée en religion, ma Prise d’Habit, mes Vœux, les lectures, les exercices,
les conseils, les paroles, tous les secours de la vie religieuse. Il n’y a pas
d’expression qui puisse dire la confusion terrible que l’âme éprouve en ce
moment: 'Maintenant, tout est inutile, je me suis perdue pour toujours!'"
Comme dans les
descentes précédentes en enfer, Josefa n’accuse aucun
péché en elle qui ait pu la conduire à un tel malheur. Notre-Seigneur veut
seulement qu’elle en éprouve les conséquences comme si elle-même les avait
méritées. Elle poursuit:
"Instantanément,
je me trouvai en enfer, mais sans y être traînée comme les autres fois. L’âme
s’y précipite d’elle-même, s’y jette comme si elle désirait disparaître de la
vue de Dieu pour pouvoir Le haïr et Le maudire!
"Mon âme se
laissa tomber dans un abîme dont le fond ne peut pas se voir, car il est
immense!... Aussitôt, j’entendis d’autres âmes se réjouir en me voyant dans ces
mêmes tourments. Déjà, c’est un martyre d’entendre ces cris horribles, mais je
crois que rien n’est comparable en douleur à la soif de malédiction qui saisit
l’âme, et plus on maudit, plus s’accroît cette soif! Je n’avais jamais éprouvé
cela. Autrefois, mon âme était saisie de douleur en face de ces terribles
blasphèmes, bien qu’elle-même ne pût produire aucun acte d’amour. Mais aujourd’hui, c’était tout le contraire!
"J’ai vu
l’enfer comme toujours, les longs corridors, les cavités, le feu… j’ai entendu
les mêmes âmes crier et blasphémer, car - je l’ai déjà écrit plusieurs fois –
bien qu’on ne voie pas de formes corporelles, les tourments se sentent comme si
les corps étaient présents et les âmes se reconnaissent. Elles criaient : 'Oh
là! te voilà ici!... Toi comme nous! nous étions libres de faire ou non ces Vœux!... mais
maintenant!...' Et elles maudissaient leurs Vœux.
"Alors je fus
poussée dans cette niche enflammée et pressée comme entre des planches
brûlantes, et comme si des fers et des pointes rougies au feu s’enfonçaient
dans mon corps."
Ici, Josefa redit les tourments multiples dont pas un membre
n’est exclu:
"J’ai senti
comme si on voulait, sans pouvoir y arriver, m’arracher la langue, ce qui me
réduisait à l’extrémité dans une douleur atroce, les yeux semblent sortir de
l’orbite, je crois que c’est à cause du feu qui les brûle tellement! il n’y a pas jusqu’à un seul ongle qui ne souffre un
horrible tourment. On ne peut même pas remuer un doigt pour chercher quelque
soulagement, ni changer de position, le corps est comme aplati et replié en
deux.
"Tout cela, je l’ai senti comme les autres fois et bien que ces tourments soient terribles, ce ne serait rien si l’âme ne souffrait pas. Mais elle souffre d’une manière qui ne peut se dire. Jusqu’à présent, quand je descendais en enfer, j’avais une intense douleur parce que je croyais être sortie de la religion et damnée pour cette cause. Mais cette fois, non. J’étais en enfer avec un signe spécial de religieuse, celui d’une âme qui a connu et aimé son Dieu, et je voyais d’autres âmes de religieux et de religieuses qui portaient ce même signe. Je ne saurai pas dire à quoi il se reconnaît, peut-être à ce que les autres damnés et les démons les insultent d’une façon spéciale… beaucoup de prêtres aussi! Je ne puis expliquer ce qu’a été cette souffrance, très différente de celle que j’ai éprouvée d’autres fois, car si le tourment d’une âme du monde est terrible, il n’est rien cependant à côté de celui d’une âme religieuse. Sans cesser un instant, ces trois mots : Pauvreté, Chasteté, Obéissance s’impriment dans l’âme comme un remords poignant.
"Pauvreté: Tu
étais libre et tu as promis ! Pourquoi alors te procurais-tu ce bien être ? –
Pourquoi restais-tu attachée à cet objet qui n’était pas à toi ? – Pourquoi
donnais-tu cette commodité à ton corps ? – Pourquoi prenais-tu cette liberté de
disposer des choses qui étaient le bien de la Communauté ? – Ne savais –tu pas
que tu n’avais plus aucun droit de posséder ? que tu y
avais renoncé toi-même librement ? – Pourquoi ces murmures quand quelque chose
te manquait ou qu’il te semblait être traitée moins bien que d’autres ?...
Pourquoi ?
"Chasteté:
Toi-même tu en as fait le Vœu, librement et en pleine connaissance de ce qu’il
exigeait… Toi-même tu t’es obligé… toi-même tu l’as voulu… Et après, comment
l’as-tu gardé?... Pourquoi alors n’être pas restée là où tu pouvais t’accorder
jouissances et plaisirs?
"Et l’âme
répond sans cesse dans une torture inexprimable: 'Oui, j’ai fait ce Vœu et
j’étais libre… j’aurais pu ne pas le faire, mais moi-même je l’ai fait et
j’étais libre !...' Il n’y a pas de parole qui puisse exprimer le martyre de ce
remords – écrit Josefa – joint aux insultes des
autres damnés!
"Obéissance:
Toi-même tu t’es obligée à obéir à ta Règle, à tes Supérieurs librement. Alors
pourquoi jugeais-tu ce qu’on t’ordonnait? – Pourquoi désobéissais-tu à la voix
du règlement? – Pourquoi te dispensais-tu de cette obligation de la vie
commune?... Rappelle-toi la suavité de ta Règle… et tu n’en as pas voulu!... Et
maintenant, rugissent les voix infernales, tu dois nous obéir à nous, et non
pour un jour, non pour un an, non pour un siècle… mais pour toujours… pour
l’éternité!... C’est toi qui l’as voulu : tu étais libre!
"L’âme se
souvient sans cesse qu’elle avait choisi son Dieu pour Époux et qu’elle
L’aimait au-dessus de tout… que pour Lui elle avait renoncé aux plaisirs les
plus légitimes et à tout ce qu’elle avait de plus cher au monde, qu’au début de
sa vie religieuse elle avait goûté les douceurs, la force et la pureté de cet
Amour divin, et maintenant, pour une passion désordonnée… elle doit haïr
éternellement ce Dieu qui l’avait élue pour L’aimer!
"Cette
nécessité de haïr est une soif qui la consume. Pas un souvenir qui puisse lui
donner le plus léger soulagement.
"Un de ses
tourments les plus grands – ajoute-t-elle – c’est la honte qui l’enveloppe. Il
semble que toutes les âmes damnées qui l’entourent lui crient sans cesse: 'Que
nous nous soyons perdues, nous qui n’avions pas les mêmes secours que toi, quoi
d’extraordinaire?... Mais toi! que te manquait-il? Toi
qui vivais dans le Palais du Roi… toi qui mangeais à la Table des choisis…'
Tout ce que j’écris
– conclut-elle – n’est rien qu’une ombre à côté de ce que l’âme souffre, car il
n’y a pas de mots qui puissent expliquer un semblable tourment. (4 septembre
1922).
St. François
Jérôme et le Pécheur Obstiné
En l’an 1707, Saint
François Jérôme prêchait, comme à son habitude, dans un quartier de la ville de
Naples. Il parlait de l’Enfer et des châtiments terribles qui attendent les
pécheurs obstinés. Une courtisane effrontée (une prostituée), qui vivait là,
troublée par un discours qui avait suscité ses remords, chercha à l’entraver
par des plaisanteries et des cris, accompagnés d'instruments bruyants. Comme
elle se tenait près de la fenêtre, le Saint cria: "Méfiez-vous, ma fille,
de résister à la grâce; avant huit jours, Dieu vous punira." La
malheureuse n’en a été que plus bruyante. Huit jours se sont écoulés, et le
saint prédicateur se trouva à nouveau devant la même maison. Cette fois, elle
se tut; les fenêtres étaient fermées. Les auditeurs, avec consternation sur
leurs visages, dirent au Saint que Catherine (qui était le nom de la mauvaise
femme) quelques heures avant était décédée subitement. "Morte!" a t-il répété. "Eh bien, laissez-la nous dire
maintenant ce qu’elle a gagné en riant de l’Enfer. Demandons-lui." Il
prononça ces mots d’un ton inspiré, et tout le monde attendit un miracle. Suivi
par une foule immense, il monta à la chambre de la défunte, et là, après avoir
prié un instant, il découvrit le visage du cadavre, et dit d’une voix forte:
"Catherine, dites-nous, où êtes-vous maintenant.". A cette
convocation, la femme morte leva la tête, tout en ouvrant ses yeux sauvages;
son visage empreint de couleur, ses traits prirent une expression de désespoir
horrible, et d’une voix dolente, elle prononça ces mots: "En Enfer; je
suis en Enfer." Et immédiatement, elle retomba de nouveau dans la
condition d’un cadavre.
"J’étais
présent à cet événement", dit l’un des témoins, "mais je ne pourrais
jamais donner l’impression que cela a produit sur moi et les passants, ni ce
que je ressens encore chaque fois que je passe devant cette maison et regarde
cette fenêtre. A la vue de cette demeure malheureuse, j’entends encore le cri
pitoyable retentir: 'Dans l’enfer, je suis en enfer'". Opérez votre salut
avec crainte et tremblement (Philippiens 2:12)."
Les Enfants
de Fatima voient l'Enfer
En 1917, pendant la
Première Guerre Mondiale, "l’enfer sur terre", la Vierge Marie est
apparue à trois enfants à Fatima, au Portugal, le 13 du mois de Mai jusqu'en
Octobre. Lors de son apparition, le 13 juillet 1917, elle a montré une vision
de l’Enfer aux trois jeunes enfants âgés de 7 à 10 ans. Lucia, la plus âgée des
trois enfants, raconte que la Vierge Marie a ouvert ses mains, et que "des
rayons de lumière semblaient pénétrer la terre, et nous avons vu, pour ainsi
dire, une mer de feu. Plongés dans cet incendie il y avait des démons, et des
âmes en forme humaine, comme des braises transparentes, noires ou bronze
polies, flottant dans cet incendie, qui étaient soulevées en l’air par les
flammes qui sortaient d’elles-mêmes, avec des nuages de fumée, et retombaient
de tous côtés comme des étincelles dans d’immenses incendies, sans poids ni
équilibre, au milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir,
qui nous ont horrifiés et nous ont fait trembler de peur. (Cela doit avoir été
un spectacle qui m’a fait crier, car les gens disent qu’ils m’ont entendue).
Les démons se distinguaient par leur formes horribles et
dégoûtantes d’animaux épouvantables et inconnus, noirs et transparents
comme des charbons ardents. Terrifiés et comme pour demander de l’aide, nous
avons levé les yeux vers Notre-Dame, qui nous dit si tristement: "Vous
avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Ainsi, quand vous dites
le chapelet, dites après chaque mystère: O mon bon Jésus, pardonnez-nous nos
péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au ciel toutes les âmes,
surtout celles qui ont le plus besoin de votre sainte miséricorde." Après
cette vision, les enfants ont vécu des vies dramatiques de sacrifice et de
pénitence pour que les pécheurs puissent être convertis et sauvés des feux de
l’Enfer que Dieu leur avait montré par Sa Prophétesse céleste.
Enfant
Ressuscité des Morts par Saint Jean Bosco
Un garçon de quinze ans à Turin était sur le point de mourir. Il demanda à voir Don Bosco, mais le saint ne fut pas en mesure de venir à temps. Un autre prêtre entendit la confession du garçon et le garçon mourut. Lorsque Don Bosco revint à Turin, il partit aussitôt voir le garçon. Quand on lui dit que le garçon était mort, il souligna que c’était "juste un malentendu." Après un moment de prière dans la chambre de l’enfant mort, Don Bosco s'écria soudainement: "Charles! Lève-toi!" À la grande stupéfaction de tous les présents, le garçon agité, ouvrit les yeux, et se redressa. Voyant Don Bosco, ses yeux s’illuminèrent.
"Père, je
devrais maintenant être en enfer!" haletait le garçon. "Il y a deux
semaines je me trouvais avec un mauvais compagnon qui m’a conduit dans le péché
et à ma dernière confession, je craignais de tout dire… Oh, je viens d’un rêve
horrible! Je rêvais que je me tenais sur le bord d’un énorme four entouré par
une horde de démons. Ils étaient sur le point de me jeter dans les flammes
quand une belle Dame est apparue et les arrêta. 'Il y a encore de l’espoir pour
toi, Charles,' me dit-elle. 'Vous ne l’avez pas encore fait jugé!
A ce moment, je vous ai entendu m’appeler. Oh, Don Bosco! Quelle joie de vous
revoir! Voulez-vous s’il vous plaît me confesser?""
Après avoir entendu
la confession de l’enfant, Don Bosco dit au garçon, "Charles, maintenant
que les portes du Ciel sont grandes ouverte pour vous, souhaitez-vous plutôt y
aller ou rester ici avec nous?" Le garçon détourna les yeux un instant et
ses yeux se mouillèrent de larmes. Un silence impatient tomba dans la pièce.
"Don Bosco", dit-il enfin, "je préfère aller au Ciel." Les
personnes en deuil regardèrent avec étonnement comment Charles se pencha en
arrière sur les oreillers, ferma les yeux, et s’installa une fois de plus dans
le silence de la mort.
Le Vieux
Général et Le Comte
En Russie, peu de
temps avant l'horrible campagne militaire entre Napoléon et la Russie en 1812,
deux militaires de haut rang, l'un Comte et Gouverneur Militaire de Moscou et
l’autre un Général, se moquaient autour d’un verre de l’existence de Dieu, de
la vie après la mort et de l’Enfer. Ils firent un "engagement
d’honneur" moqueur: s’il y avait un Enfer, le premier viendrait en
informer l’autre. Quelques semaines plus tard, le Général partit pour le front.
Un matin, alors que le Comte était couché dans son lit, le Général lui apparu soudainement, pâle, avec sa main droite sur sa
poitrine, en déclarant: "Que faisons-nous maintenant? Il y a un Enfer et
j'y suis! Que faisons-nous maintenant?" Puis il disparu.
Le Comte courut chez des amis, les yeux hagards, les cheveux sur la tête, et
s’écria sur ce qui venait d’arriver. Deux semaines plus tard, le mot était reçu
à Moscou que le Général était mort au combat – le même jour et à l’heure même
où il apparaissait au Comte. Il avait gardé sa parole d’honneur: L’Enfer
existe.
Le Jeune
Seigneur et sa Maîtresse
À Londres au cours
de l’hiver 1847-1848, une jeune veuve riche dans la fin de sa vingtaine se
trouva tout à coup dans une relation illicite avec un jeune seigneur. Une nuit,
alors qu’elle tombait endormie, une lueur commença à grandir et à s'étendre à
sa porte. À son grand étonnement la porte commença à s’ouvrir lentement, et il
y avait le jeune seigneur. Il approcha, lui saisit le poignet gauche, et
siffla: "Il y a un Enfer." La douleur dans son poignet était si
grande qu’elle perdit connaissance. Quand elle revint à elle-même, elle avait
une brûlure terrible au poignet jusqu’à l’os. Le tapis était également brûlé là
où ses pas étaient venues et disparues. Le lendemain,
elle apprit que la veille, son seigneur avait été trouvé ivre et était mort
dans les bras de ses serviteurs. Elle vécu
apparemment le reste de sa vie avec sa cicatrice carbonisée comme un rappel.
Une Âme de
l'Enfer
Une veuve qui était une sordide marchand de sommeil et de porno depuis 30 ans
est devenue un pilier de la crainte de Dieu dans la société du jour au
lendemain – après que son mari lui ait rendu une visite de l’Enfer! "Je
suis une femme changée", a déclaré tremblante Sophia Neri,
53 ans, aux journalistes à Rome, Italie. "J’ai eu un aperçu de l’Enfer à
travers les yeux de mon mari, et je ferai tout pour empêcher de le rejoindre
là-bas."
Avant sa rencontre
étrange, la veuve exploitait un petit empire d’appartements de bidonvilles
infestés de rats en dehors de Rome et un réseau souterrain de porno qui
produisait des magazines à vendre à l’étranger. "Mon mari Sal et moi avons
tenu les affaires ensemble avant sa mort l’année dernière," a rappelé
Sophia. "Nous vivions dans le style, mais nous vivions loin de la misère
et des appétits des autres. Après que Sal soit mort, j’ai repris l’ensemble de
l’opération et moi-même ai été heureuse avec la vie que je menais."
Mais tout cela
changea le jour où Sal apparut dans la chambre de Sophia. Ses yeux brûlants
comme des braises. "Il se tenait devant moi, l’âme brisée, rétréci, si
différent de l’homme arrogant, confiant que je connaissais depuis 30 ans,"
déclara la reine du porno réformée aux journalistes. "Il m’a dit qu’il avait
été condamné à une vie en Enfer. Il a dit que c'était bien pire que tout ce
qu’il avait imaginé – et il m’avertit que j’irais le rejoindre si je ne
m’amende pas. 'Vivre en enfer c’est avoir un corps qui est constamment en feu',
disait-il. Puis il appuya la paume de sa main contre une lourde porte en bois
et sa paume a brûlé dans le bois comme un fer rouge. Un moment plus tard, il
disparut laissant son empreinte de main derrière comme un rappel de son
avertissement. Mais croyez-moi, ce message terrifiant s’est gravé dans mon
esprit aussi clairement que son empreinte de main a brûlé dans la porte. Je ne
suis pas prête de l’oublier."
Cette nuit-là,
Sophia vit un prêtre pour confesser ses péchés et demander pardon. "Elle
m’emmena chez elle et me montra l’empreinte de main sur la porte"
[maintenant au Musée du Purgatoire à Rome], dit le Père Angelo Macchi. "Après avoir vu cela et avoir entendu son
histoire, je ne doute pas que son mari lui ait rendu une visite de
l’Enfer." Le lendemain, la dame secouée démantela son réseau de
pornographie illégale et commença à transformer son immeuble délabré en
appartements de luxe, qu’elle donna à la ville pour être utilisés comme
logements sociaux pour les pauvres.
"Sophia a fait une confession complète de ses activités à la police," a déclaré le Père Macchi. "Mais jusqu’à présent, rien ne lui est arrivé d’elle parce qu’elle vit la vie d’un citoyen modèle. Elle a donné son argent pour des œuvres caritatives et vit dans un minuscule appartement juste à côté de mon église. Elle est une femme qui a vraiment trouvé Dieu – et probablement juste à temps."
Révélations
de Sainte Thérèse d'Avila, Mystique
"Un jour, étant
en oraison, je me trouvai en un instant, sans savoir de quelle manière,
transportée dans l’enfer. Je compris que Dieu voulait me faire voir la place
que les démons m’y avaient préparée, et que j’avais méritée par mes péchés.
Cela dura très peu; mais quand je vivrais encore de longues années, il me
serait impossible d’en perdre le souvenir.
"L’entrée de ce
lieu de tourments me parut semblable à une de ces petites rues très longues et
étroites, ou, pour mieux dire, à un four extrêmement bas, obscur, resserré. Le
sol me semblait être une eau fangeuse, très sale, d’une odeur pestilentielle,
et remplie de reptiles venimeux. A l’extrémité s’élevait une muraille, dans
laquelle on avait creusé un réduit très étroit où je me vis enfermer. Tout ce
qui, jusqu’à ce moment, avait frappé ma vue, et dont je n’ai tracé qu’une
faible peinture, était délicieux en comparaison de ce que je sentis dans ce
cachot. Il n'y a pas d’exagération dans ce que je dis.
"Nulle parole
ne peut donner la moindre idée d’un tel tourment, il est incompréhensible. Je
sentis dans mon âme un feu dont, faute de termes, je ne puis décrire la nature,
et mon corps était en même temps en proie à d’intolérables douleurs. J’avais
enduré de très cruelles souffrances dans ma vie, et, de l’aveu des médecins,
les plus grandes que l’on puisse endurer ici-bas; j’avais vu tous mes nerfs se
contracter à l’époque où je perdis l’usage de mes membres; en outre, j’avais
été assaillie par divers maux dont quelques-uns, comme je l’ai dit, avaient
Satan pour auteur. Tout cela, néanmoins, n’est rien en comparaison des douleurs
que je sentis alors; et ce qui y mettait le comble, c’était la vue qu’elles
seraient sans interruption et sans fin.
"Mais ces
tortures du corps ne sont rien à leur tour auprès de l’agonie de l’âme. C’est
une étreinte une angoisse, une douleur si sensible, c’est en même temps une si
désespérée et si amère tristesse, que j’essaierais en vain de les dépeindre. Si
je dis qu’on se sent continuellement arracher l’âme, c’est peu; car dans ce
cas, c’est une puissance étrangère qui semble ôter la vie, mais ici, c’est
l’âme qui se déchire elle-même. Non, jamais je ne pourrai trouver d’expression
pour donner une idée de ce feu intérieur et de ce désespoir, qui sont comme le
comble de tant de douleurs et de tourments. Je ne voyais pas qui me les faisait
endurer, mais je me sentais brûler et comme hacher en mille morceaux: je ne
crains pas de le dire, le supplice des supplices, c’est ce feu intérieur et ce
désespoir de l’âme.
"Toute
espérance de consolation est éteinte dans ce pestilentiel séjour; on ne peut ni
s’asseoir ni se coucher, car l’espace manque dans cette sorte de trou pratiqué
dans la muraille; et les parois elles-mêmes, effroi des yeux, vous pressent de
leurs poids. Là, tout vous étouffe; point de lumière; ce ne sont que ténèbres
épaisses; et cependant, ô mystère! sans qu’aucune
clarté brille, on aperçoit tout ce qui peut être pénible à la vue.
"Il ne plut pas
à Notre-Seigneur de me donner alors une plus grande connaissance de l’enfer. Il
m’a montré depuis, dans une autre vision, des choses épouvantables, des
châtiments encore plus horribles à la vue, infligés à certains vices; mais
comme je n’en souffrais point la peine, mon effroi fut moindre. Dans la
première vision, au contraire, ce divin Maître voulut que j’éprouvasse
véritablement ces tourments et cette peine dans mon esprit, comme si mon corps
les eût soufferts. J’ignore la manière dont cela se passa, mais je compris bien
que c’était une grâce insigne, et que le Seigneur avait voulu me faire voir, de
mes propres yeux, de quel supplice Sa miséricorde m’avait délivrée. Car tout ce
qu’on peut entendre dire, de l’Enfer, ce que j’en avais lu ou appris dans mes
propres méditations, quoique j’aie assez rarement approfondi ce sujet, la voie
de la crainte ne convenant pas à mon âme, tout ce que les livres nous disent
des déchirements et des supplices divers que les démons font subir aux damnés,
tout cela n’est rien auprès de la peine, d’un tout autre genre, dont j’ai
parlé; il y a entre l’un et l’autre la même différence qu’entre un portrait
inanimé et une personne vivante; et brûler en ce monde est très peu de chose,
en comparaison de ce feu où l’on brûle dans l’autre.
"Je demeurai
épouvantée, et quoique six ans à peu près se soient écoulés depuis cette
vision, je suis en cet instant saisie d’un tel effroi en l’écrivant, que mon
sang se glace dans mes veines. Au milieu des épreuves et des douleurs, j’évoque
ce souvenir, et dès lors tout ce qu’on peut endurer ici-bas ne me semble plus
rien, je trouve même que nous nous plaignons sans sujet. Je le répète, cette
vision est à mes yeux une des plus grandes grâces que Dieu m’ait faites; elle a
contribué admirablement à m’enlever la crainte des tribulations et des
contradictions de cette vie; elle m’ a donné du
courage pour les souffrir; enfin, elle a mis dans mon cœur la plus vive
reconnaissance envers ce Dieu qui m’a délivrée, comme j’ai maintenant sujet de
le croire, de maux si terribles et dont la durée doit être éternelle.
"Depuis ce
jour, encore une fois, tout me parait facile à supporter, en comparaison d’un
seul instant à passer dans le supplice auquel je fus alors en proie. Je ne puis
assez m’étonner de ce qu’ayant lu tant de fois des livres qui traitent des
peines de l’enfer, j’étais si loin de m’en former une idée juste, et de les
craindre comme je l’aurais dû. A quoi pensais-je alors, et comment pouvais-je
goûter quelque repos dans un genre de vie qui m’entraînait à un si effroyable
abîme? O mon Dieu, soyez-en éternellement béni! Vous avez montré que Vous
m’aimiez beaucoup plus que je ne m’aime moi-même. Combien de fois m’avez-Vous
délivrée de cette prison si redoutable, et combien de fois n’y suis-je point
rentrée contre Votre Volonté!
"Cette vision a
fait naître en moi une indicible douleur à la vue de tant d’âmes qui se
perdent, et en particulier de ces luthériens que le Baptême avait rendus
membres de l’Église. Elle m’a donné en outre les plus ardents désirs de
travailler à leur salut: pour arracher une âme à de si horribles supplices, je
le sens, je serais prête à immoler mille fois ma vie. Je m’arrête souvent à
cette pensée: nous sommes naturellement touchés de compassion quand nous voyons
souffrir une personne qui nous est chère, et nous ne pouvons
nous empêcher de ressentir vivement sa douleur quand elle est grande.
Qui pourrait donc soutenir la vue d’une âme en proie pour une éternité à un
tourment qui surpasse tous les tourments? Quel cœur n’en serait déchiré? Émus d’un commisération si grande pour des souffrances qui
finiront avec la vie, que devons-nous sentir pour des douleurs sans terme? Et
pouvons-nous prendre un moment de repos, en voyant la perte éternelle de tant
d’âmes que Satan entraîne chaque jour avec lui dans l’Enfer?
"Je puise
encore là un désir non moins ardent: c’est que l’affaire si importante de notre
propre salut nous occupe tout entiers. Non, point de réserve: faisons tout ce
qui dépend de nous, et ne cessons de demander à cette fin à Notre-Seigneur le
secours de Sa Grâce."
Cher frères
Chrétiens, le Père Lombardi, dans son débat public avec le leader communiste italien
Velio Spano à Cagliari le 4
Décembre 1948, a déclaré, "Je suis frappé d’horreur à l’idée que si vous
continuez de cette manière, vous serez condamné à l’enfer." Spano répondit, "Je ne crois pas à l’enfer." Le
Père Lombardi répondit, "Justement, si vous continuez, vous serez
condamné; car pour éviter d’être condamné, il faut croire à l’enfer."
L’Enfer est une réalité qui tombe facilement dans l’oublie
dans la société d’aujourd’hui, sans Dieu et apathique. C’est une raison de plus
pour laquelle nous devrions craindre pour notre salut et faire tout ce que nous
pouvons pour veiller à être un des élus. Saint Léonard de Port Maurice a dit, "Se
sauver pour toute l’éternité ! se damner pour toute
l’éternité ! et ne pas faire tous ses efforts pour
éviter l’un et s’assurer l’autre, c’est une chose qui ne se peut
concevoir." Ne laissez pas votre vie passer avant qu’il ne soit
trop tard; concentrez-vous sur le salut de votre âme à l’exclusion de toutes
les autres choses, de peur que vous ne vous retrouviez pour toujours dans les
feux éternels après votre jugement. O mon bon Jésus, pardonnez-nous nos péchés,
préservez-nous du feu de l’Enfer, et conduisez au Ciel toutes les âmes, surtout
celles qui ont le plus besoin de votre Sainte Miséricorde. Amen.
CRI D'UNE ÂME PERDUE ET LA LECON
QU'ELLE ENSEIGNE
Clara et Annette,
Catholiques célibataires dans la vingtaine, travaillaient ensemble comme
employées d’une entreprise commerciale en Allemagne. Bien qu’elles ne furent jamais des amies très proches, elles partageaient un
respect mutuel courtois qui les conduisait à un échange d’idées et,
éventuellement, de confidences. Clara se professait ouvertement religieuse, et
estimait être e son devoir d’instruire et d’exhorter Annette lorsque celle-ci
lui apparaissait trop décontractée ou superficielle dans les questions
religieuses.
En temps voulu,
Annette se maria et quitta l’entreprise. L’année était 1937. Clara passa
l’automne de cette année en vacances au lac de Garde. Vers le milieu de
Septembre, elle reçut une lettre de sa mère. "Pense un peu, Annette N. est
morte! Elle s'est tuée dans un accident d'automobile. On l'a enterrée hier au Waldfriedhof"
Clara fut effrayée
car elle savait que son amie n’était pas très religieuse. Était-elle prête à
paraître devant Dieu? Une mort subite, que lui était-il arrivé ?
Le lendemain, elle
assista à la Messe, elle reçut la Sainte Communion, et pria avec ferveur pour
son amie. La nuit suivante, dix minutes après minuit, la vision eut lieu…
"Clara, ne prie
pas pour moi! Je suis damnée. Si je te le fais savoir et t'en parle assez
longuement, ne crois pas que ce soit par amitié. Ici nous n'aimons personne. Je
le fais contre mon gré. En vérité, je voudrais te voir toi aussi aboutir à cet
état, où j'ai désormais jeté l'ancre pour toujours."
"Ne te fâche
pas de cette intention. Ici nous pensons tous de la même manière. Notre volonté
est pétrifiée dans le mal - ce que vous appelez précisément 'le mal'. Même
lorsque nous faisons quelque chose de 'bien', comme moi en ce moment en
t'ouvrant les yeux sur l'enfer, ce n'est pas avec une bonne intention."
"Te souviens-tu
encore qu'il y a quatre ans nous nous sommes connues à (...) ? Tu avais alors
23 ans et cela faisait déjà six mois que tu étais là-bas lorsque j'y arrivai.
Tu m'as tirée de quelques embarras; comme à une débutante tu me donnas de
"bons" conseils. Mais que veut dire "bons"? J'admirais
alors ton "amour du prochain". Ridicule! Ton aide était vanité pure,
ce que d'ailleurs je soupçonnais déjà. Ici nous ne reconnaissons rien de bon.
Chez personne."
"Je n'ai pas
été 'désirée', et n'aurais même pas dû exister: je fus "un accident".
Mes deux sœurs avaient 14 et 15 ans lorsque je vis le jour."
"Si seulement je n'avais jamais existé! Si je pouvais maintenant m'anéantir, échapper à ces tourments! Aucune volupté ne pourrait égaler celle d'abandonner mon existence, comme une robe cendrée qui se perd dans le néant. Mais il faut que j'existe. Je dois exister comme je me suis faite moi-même: avec une existence gâchée."
"Lorsque papa
et maman, encore jeunes, ont émigré de la campagne à la ville,
l'un et l'autre avaient perdu le contact avec l'Église. C'était mieux comme
cela. Ils fréquentèrent des gens irréligieux à l'Église. Ils s'étaient connus à
une soirée dansante et six mois après 'durent' se marier."
"Lors de la
cérémonie nuptiale ils reçurent tellement d'eau bénite que Maman s'est mise à
assister à la Messe deux fois par an. Mais elle ne m'a jamais appris à prier
vraiment. Elle se noyait dans les soucis de la vie quotidienne, quoique nous ne
fussions pas dans la gêne."
"Les mots
prier, messe, eau bénite, église, je les écris avec une répugnance intérieure
sans égale. J'ai horreur de tout cela, comme j'ai horreur de ceux qui
fréquentent l'Église et en général de tous les hommes et de tous les
êtres."
"Tout nous tourmente. Chaque connaissance reçue à l'article de la mort, chaque souvenir de choses vécues ou connues est pour nous un feu dévorant. Et tous nos souvenirs manifestent la grâce que nous avons méprisée. Quel tourment! Nous ne mangeons pas, ne dormons pas, ne marchons pas avec les pieds. Spirituellement enchaînés, nous regardons hébétés 'avec des pleurs et des grincements de dents' la vie que nous avons gâchée: haïssants et torturés! Tu entends? Nous, ici, nous buvons la haine comme de l'eau. Même entre nous. Surtout, surtout, nous haïssons Dieu. Je dois t'éclairer là-dessus."
"Les
bienheureux au ciel ne peuvent que l'aimer, parce qu'ils le voient sans voile,
dans son éblouissante beauté. Cela les béatifie à un point qu'il est impossible
de décrire. Nous, nous le savons et cette connaissance nous rend fous. Les
hommes sur la terre, qui connaissent Dieu à la lumière de la nature et de la
Révélation, peuvent l'aimer, mais ils n'y sont pas contraints. Le croyant
(j'écris cela en grinçant des dents) qui médite et contemple le Christ en
croix, les bras étendus, finira par L'aimer."
"Mais celui à
qui Dieu se présente seulement dans la tempête, comme Le Juste Vengeur qui fut
un jour rejeté par Lui (et c'est notre cas), celui-là ne peut que Le haïr. Avec
toute la violence de sa volonté mauvaise. Éternellement. En vertu de sa libre
décision d'être séparé de Dieu: décision dans laquelle, en mourant, nous avons
rendu l'âme et que même maintenant nous ne renions pas; et n'aurons jamais
l'intention de renier. Comprends-tu maintenant pourquoi l'Enfer dure
éternellement? Parce que notre obstination ne nous quittera jamais. Contre mon
gré, j'ajoute que Dieu est miséricordieux même envers nous. Je dis bien 'contre
mon gré'. Car, même si j'écris volontairement cette lettre, il ne m'est pas
pour autant permis de mentir, comme je le voudrais tant. Je mets sur le papier
beaucoup de choses contre ma volonté. Même la fureur des injures que je
voudrais vomir, je dois l'étouffer."
"Dieu fut
miséricordieux en ne nous laissant pas vivre sur terre jusqu'au bout de notre
mauvaise volonté, comme nous étions prêts à le faire. Cela aurait augmenté nos
fautes et nos peines. II nous fit mourir avant l'heure, comme moi, ou fit
intervenir d'autres circonstances adoucissantes. Maintenant, il se montre
miséricordieux en ne nous obligeant pas à nous rapprocher de Lui plus que nous
ne le sommes dans ce lieu infernal et lointain; cela diminue nos tourments.
Chaque pas qui me rapprocherait de Dieu me causerait une souffrance plus grande
que s'il me rapprochait d'un brasier."
"Tu as eu peur
un jour, lorsque pendant une promenade je te racontai les paroles de mon père
un peu avant ma première Communion: "Ma petite Annette, tâche de te faire
offrir une belle robe, le reste est du bluff et de l'imposture." Devant ta
peur, j'ai failli avoir honte. Maintenant j'en ris."
"La seule chose
intelligente dans cette imposture, c'était de ne pas admettre les enfants à la
communion avant l'âge de douze ans. A ce moment-là, j'avais eu le temps de
prendre goût au poison des divertissements du monde, je mettais sans trop de
scrupules les choses religieuses dans un placard et n'attachais pas grande
importance à la première Communion. Que beaucoup d'enfants aujourd'hui fassent
leur première communion à sept ans nous met en fureur. Nous faisons tout pour
faire croire aux gens que les enfants n'ont pas une connaissance suffisante.
Notre but est qu'ils commettent d'abord quelques péchés mortels. Alors la
pastille blanche ne fait plus en eux les grands dégâts qu'elle accomplit
lorsque leurs cœurs vivent encore dans la foi, l'espérance et la charité
(Pouah! ces trucs!) reçues au baptême."
"Mme K. et toi
m'avez poussée à entrer dans 'l'Association des Jeunes'. Les jeux m'amusaient.
Comme tu le sais, j'ai tout de suite eu un rôle d'animatrice, cela me
convenait. Les promenades aussi me plaisaient. Je me laissai même entraîner
quelquefois à me confesser et à communier."
"Un jour, tu me
lanças cet avertissement: 'Annette, si tu ne pries plus, tu vas à ta perte!'
Effectivement je ne priais guère, et seulement avec répugnance. Aujourd'hui je
sais que malheureusement tu avais raison. Tous ceux qui brûlent en enfer n'ont
pas prié, ou pas assez."
"La prière est
le premier pas vers Dieu, le pas décisif. Spécialement la prière à la Mère du
Christ, dont nous, nous ne prononçons jamais le nom. La dévotion envers Elle
arrache au Diable d'innombrables âmes, que le péché lui aurait livrées
infailliblement."
"Je continue ce
récit en écumant de colère, et sous la contrainte. Prier est la chose la plus
facile que l'homme puisse faire sur la terre. Et c'est justement à cette chose
très facile que Dieu a lié le salut de chacun."
"A celui qui
prie avec persévérance, Il donne petit à petit tant de lumière, le fortifie
d'une telle manière, qu'à la fin même le pécheur le plus embourbé peut se
relever définitivement. Même s'il est enfoncé dans la vase jusqu'au cou. Dans
les dernières années de ma vie je n'ai plus prié comme j'aurais dû, et ainsi je
me suis privée des grâces sans lesquelles personne ne peut être sauvé. Ici nous
ne recevons plus aucune grâce. Et même si Dieu nous en offrait, nous les
refuserions avec cynisme. Toutes les fluctuations de l'existence terrestre ont
pris fin dans cette autre vie. Depuis des années je vivais loin de Dieu. A
cause de cela, au moment du dernier appel de la Grâce, je me décidai contre
Lui."
"Je n'ai jamais
cru à l'influence du diable. Aujourd'hui je témoigne de sa puissante influence
sur les personnes qui se trouvent dans la condition où je me trouvais. Seules
beaucoup de prières, celles des autres et les miennes, avec des sacrifices et
des souffrances, auraient pu m'arracher à lui. Et seulement petit à petit. S'il
y a peu de possédés visibles, les possédés invisibles sont légion. Le démon ne
peut pas ôter la liberté à ceux qui se mettent sons son influence, mais en
châtiment de leur apostasie méthodique, Dieu permet que le diable pénètre en
eux."
"Je hais aussi
le démon. Pourtant il me plaît, parce qu'il cherche à vous faire tomber: lui et
ses satellites, les esprits tombés avec lui à l'origine. Ils se comptent par
millions. Ils errent par toute la terre, aussi denses qu'un essaim de
moucherons, et vous ne vous en rendez même pas compte. Ce n'est pas à nous les
réprouvés de vous tenter; c'est le rôle des esprits déchus. En fait cela
augmente encore plus leur tourment, chaque fois qu'ils entraînent en enfer une
âme humaine. Qu'est-ce que la haine ne fait pas faire!"
"Au fond
j'étais en pleine révolte contre Dieu. Tu ne le compris pas; tu me croyais
encore Catholique. D'ailleurs je revendiquais ce titre, je payais le denier du
culte. Une certaine "contre-assurance", pensais-je, ne peut pas
nuire. Parfois, peut-être, tes réponses ont fait mouche. Mais elles n'avaient
pas de prise, parce qu'il ne fallait pas qu'elles en aient. A cause de ces
relations faussées, la souffrance de notre rupture fut légère lorsque nous nous
séparâmes au moment de mon mariage. Avant la cérémonie, je me confessai et
communiai encore une fois. C'était obligatoire. Mon mari et moi pensions sur ce
point de la même façon: pourquoi ne pas accomplir cette formalité comme les
autres?"
"Notre vie
conjugale se passait en général en parfaite harmonie. Nous étions du même avis
sur tout. Même sur le refus du fardeau des enfants. Mon mari aurait bien voulu
en avoir un, pas plus: je sus l'en dissuader. Vêtements, meubles de luxe, thés,
sorties, voyages en auto et distractions de ce genre comptaient plus que
tout... Ce fut une année de plaisirs terrestres, entre mon mariage et ma mort
subite. Intérieurement, bien s0r, je ne me sentis jamais heureuse, même si
extérieurement je riais. Il y avait toujours en moi quelque chose
d'indéfinissable qui me rongeait."
"J'héritai à
l'improviste de la tante Lotte. Par ailleurs, mon mari réussit dans son
travail, et fut très bien payé. Je pus arranger ma nouvelle maison d'une
manière charmante. La religion n'envoyait plus que de loin une lumière pâle,
faible et incertaine."
"Je donnais
libre cours à ma mauvaise humeur, en particulier devant les représentations
médiévales de l'enfer, où le démon rôtit les âmes dans des braises rouges et
incandescentes, tandis que ses compagnons aux longues queues lui amènent de
nouvelles victimes. Clara! L'enfer, on peut se tromper en le dessinant, mais on
n'exagère jamais."
"Moi, je te dis: le feu dont parle la Bible ne signifie pas le 'tourment de la conscience'. Le feu, c'est du feu! Il faut prendre à la lettre ce que Lui-même a dit: 'Loin de moi, maudits, dans le feu éternel!' A la lettre! 'Comment l'esprit peut-il être atteint par un feu matériel?' demanderas-tu. Comment ton âme peut-elle souffrir lorsque tu te brûles les doigts? L'âme ne brûle pas, et pourtant quelle douleur!"
"Mais notre
plus grand tourment consiste à savoir avec certitude que nous ne verrons jamais
Dieu.
"Comment cela peut-il nous tourmenter tellement, alors que sur terre cela
nous laissait indifférents? Tant que le couteau reste sur la table, il nous
laisse indifférent: on voit bien qu'il est affilé, mais on ne le sent pas.
Plonge ce couteau dans la chair et tu te mettras à hurler."
"Maintenant nous sentons la perte de Dieu; avant nous la pensions
seulement. Toutes les âmes ne souffrent pas également. Plus on a péché avec une
méchanceté systématique, plus lourdement pèse la perte de Dieu, et plus on est
opprimé par la créature dont on a abusé. Les Catholiques souffrent plus que les
autres, parce qu'ils ont reçu et foulé aux pieds plus de grâces et de lumières.
Celui qui a su davantage souffre davantage que celui qui savait moins. Celui
qui pécha par malice souffre d'une manière plus aiguë que celui qui tomba par
faiblesse. Mais personne ne souffre plus que ce qu'il a mérité. Ah! si seulement ce n'était pas vrai, j'aurais un motif de
haïr!"
"Voici
maintenant le récit de ma mort."
"Il y a une
semaine (selon votre temps, car pour la souffrance je pourrais dire que je
brûle depuis dix ans), nous fîmes une sortie le dimanche - ma dernière sortie.
Le jour était radieux, jamais je ne m'étais sentie aussi bien. Je fus envahie
par un sinistre sentiment de bonheur qui dura toute la journée. Au retour, mon
mari fut aveuglé à l'improviste par une voiture arrivant à toute vitesse. Il
perdit le contrôle."
" 'Jesses' (Jésus en allemand), ce cri sortit de ma bouche
avec un frisson. Non pas une prière, mais un cri. Une douleur déchirante m'envahit
(une bagatelle comparé à ma douleur actuelle). Puis je
perdis conscience. Comme c'est étrange! Ce matin-là était née en moi, d'une
manière inexplicable, cette pensée: 'Tu pourrais aller encore une fois à la
messe.' Elle résonnait comme une imploration."
"Clair et
résolu, mon 'non' trancha net le fil de ces pensées: 'II faut en finir une fois
pour toutes avec ces choses. Je prends sur moi toutes les conséquences.'
Maintenant je les subis. Ce qui arriva sur terre après ma mort, tu le sais. Le
destin de mon mari, celui de ma mère, ce qui arriva à mon cadavre et le
déroulement de mes obsèques me sont connus dans tous leurs détails au moyen des
connaissances naturelles que nous avons ici. Ce qui se passe sur la terre, nous
ne le voyons que d'une manière nébuleuse: mais ce qui nous touche de près de
quelque manière, nous le connaissons. Ainsi je vois même le lieu où tu
séjournes."
"Je sortis du
noir brusquement à l'instant du trépas. Je me vis inondée par une lumière
éblouissante, à l'endroit même où gisait mon cadavre. Cela se passe comme au
théâtre lorsqu'on éteint la salle: le rideau s'ouvre sur une scène
imprévisible, affreusement lumineuse - la scène de ma vie."
"Comme dans un
miroir, je vis mon âme, je vis les grâces foulées aux pieds, depuis ma jeunesse
jusqu'au dernier 'non' à Dieu. Je me sentis comme un assassin auquel on
présenterait sa victime, exsangue: 'Me repentir? Jamais! - Avoir honte?
Jamais!'"
"Cependant je
ne pouvais pas résister au regard de ce Dieu que j'avais rejeté. Il ne me
restait qu'une seule chose à faire: fuir. Comme Caïn s'enfuit d'Abel, ainsi mon
âme fut chassée au loin à la vue de cette horreur."
"Ce fut le
jugement particulier. Le Juge invisible dit: 'Loin de moi!'. Alors mon âme,
comme une ombre jaune de soufre, se précipita dans le lieu de l'éternel
tourment."
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Il est à espérer que
l’histoire ci-dessus entraînera le lecteur à prendre plus au sérieux le salut
de son âme. ("La plus grande partie des hommes choisissent d'être
damnés." St. Alphonse de Liguori) Ceci est
cohérent avec l’enseignement de la Sainte Bible. "Entrez par la porte
étroite ; parce que large est la porte et spacieuse la voie qui conduit à la
perdition; et nombreux sont ceux qui entrent par elle. Combien est étroite la
porte et resserrée la voie qui conduit à la vie, et qu’il en est peu qui la trouvent."
(Matt. 7:13, 14) L’Église Catholique est la seule véritable Église. L’histoire
de toutes les nations, de toutes les personnes, témoignent que l’Église
Catholique est la plus ancienne, la première, celle établie par Notre-Seigneur
et Sauveur, Jésus-Christ. Maintenant, si vous prenez vraiment sérieux le salut
de votre âme, vous devez adopter la Foi Catholique puisqu'il n’y a pas de salut
hors de l’Église Catholique. Cela a été défini dogmatiquement par trois papes
différents, même avant le début de l’existence de l’église Protestante.
Promouvez la foi.
Distribuez cet article. Priez et travaillez pour le salut des âmes. Si nous
sommes responsables du salut d’une âme, nous assurons aussi le salut de la
nôtre. (St. Jacques 5: 19-20)
LA MORT ET LE MOMENT DE VÉRITÉ: COMMENT
MEURENT LES ATHÉES, LES INFIDELES ET LES PÉCHEURS MORTELS
Bien que beaucoup d’athées et d’infidèles veuillent prolonger leur mort et continuer à vivre au mépris des lois de Dieu, Dieu a mis une limite précise sur toutes les actions de l’humanité afin que même les athéistes et infidèles les plus ignoble et menteurs soient aidés par la peur de la mort pour devenir honnêtes et encore une fois considérer les preuves de l’existence de Dieu. Les terrifiantes dernières paroles ci-dessous, qui témoignent de différentes sortes d’athées, d'infidèles et de pécheurs célèbres qui changèrent d’avis sur l’existence de Dieu sur leurs lits de mort, devraient dégriser tout esprit, et les aider à regarder une fois de plus l'évidence avec une sincère honnêteté et sans aucun parti pris. Cette vie est terriblement courte, tandis que l’éternité est terriblement longue, et donc, tout esprit rationnel devrait sérieusement envisager que bien qu’ils puissent agir comme si Dieu n’existait pas, ils mourront tôt ou tard. Un homme peut vivre dans le mensonge, mais son lit de mort raconte la vérité. Les citations nous montrent comment les hommes mauvais (pourtant réputés ou instruis) ne rejettent volontairement l’existence de Dieu que jusqu’à ce qu’ils sachent qu’ils doivent Le rencontrer. Aristote a vraiment écrit que: "La mort est une chose terrible, car c’est la fin!" John Donne, l’auteur Anglais, a écrit: "La mort est un conflit sanglant et aucune victoire à la fin; une mer orageuse, et aucun port à la fin; une hauteur glissante et sans appui; une chute désespérée et pas de fond!" Rousseau s’écriait, "Aucun homme n’ose affronter la mort sans crainte."
Sir Francis Newport, chef d'un
club Athéiste Anglais à ceux qui étaient rassemblés autour de son lit de mort:
"Ne me dites pas qu'il n'y a pas de Dieu, car je sais qu'Il existe et que
je suis devant sa colère. Ne me dites pas qu'il n'y a pas d'enfer, car je sais
que mon âme est en train de se diriger dans ses feux ardents. Je sais que je
suis perdu pour toujours! Oh, ce feu! Oh, les douleurs insupportables de
l’Enfer! …Oh, si je pouvais demeurer pour mille ans dans le feu qui ne s’éteint
jamais, pour acheter la faveur de Dieu et pour Lui être à nouveau uni. Mais
c’est un désir vain. Des millions et des millions d’années ne me porteront pas
plus près de la fin de mes tourments qu’une pauvre petite heure. Oh, éternité,
éternité pour toujours et à jamais!, Oh, les douleurs insupportables de
l’Enfer!"
La mort horrible et
terrifiante de Sir Francis Newport nous montre clairement la différence entre
la vertu et l’injustice. Sir Francis Newport a été formé au début de sa vie pour
comprendre les grandes vérités de l’Évangile. Il est tombé dans des
fréquentations qui ont corrompues ses principes et ses mœurs. Il devint un
infidèle avoué, et une vie de dissipation le mena bien vite à une maladie qui
était incurable. Quand il sentit qu’il devait mourir, il se jeta sur son lit,
et après une courte pause, il hurla ce qui suit: "D’où vient cette guerre
dans mon cœur? Quel argument est là maintenant pour m’aider contre des
questions de fait? que Prétendrai-je qu’il n’y a pas
d’Enfer, alors que j’en sens un dans mon propre sein? Suis-je certain qu’il n’y
a pas de représailles après, quand je sens un jugement présent? Affirmerai-je
que mon âme est aussi mortelle que mon corps, quand elle languit, et est
vigoureuse comme jamais? O si quelqu'un pouvait me rétablir dans cette ancienne
dose de piété et d’innocence! Misérable que je suis, où fuirais-je loin de ce
sein? Que vais-je devenir?"
Un compagnon
infidèle essaya de dissiper ses pensées, à qui il répondit. "C’est qu’il y
a un Dieu, je le sais, parce que je ressens en permanence les effets de Sa
colère; qu’il y a un enfer, j'en suis également certain, après avoir déjà reçu
ici dans ma poitrine un gage de mon héritage; qu’il y a une conscience
naturelle, je le sens maintenant avec horreur et stupéfaction, étant
continuellement accusée par elle avec mes impiétés, et toutes mes iniquités, et
tous mes péchés portés à mon souvenir. Pourquoi Dieu m’a marqué comme un
exemple de Sa vengeance, plutôt que vous, ou quiconque de ma connaissance, je
suppose que c’est parce que j'ai été plus religieusement instruit, et que j'ai
rendu plus de dépit à l’Esprit de la grâce. Oh, si je pouvais demeurer pour
mille ans dans le feu qui ne s’éteint jamais, pour acheter la faveur de Dieu et
pour Lui être à nouveau uni. Mais c’est un désir vain. Des millions et des millions
d’années ne me porteront pas plus près de la fin de mes tourments qu’une pauvre
petite heure. Oh, éternité, éternité pour toujours et à jamais!, Oh, les
douleurs insupportables de l’Enfer!"
De peur que ses amis
le croient fou, il dit. "Vous m’imaginez mélancolique, ou distrait. Je
souhaiterai l'être; mais cela fait partie de mon jugement que je ne le soit pas. Non; mon appréhension des personnes et des choses
est plus rapide et vigoureuse qu’elle ne l’était quand j’étais en parfaite
santé; et c'est ma malédiction, parce que je suis de ce fait plus sensible de
l’état dans lequel je suis tombé. Voulez-vous savoir pourquoi je suis devenu un
squelette en trois ou quatre jours? Voyez maintenant. J’ai méprisé mon
Créateur, et refusé mon Rédempteur. Je me suis joint à l’athée et au profane,
et ai continué ce cours dans de nombreuses condamnations, jusqu’à ce que mon
iniquité soit mûre pour la vengeance, et le juste jugement de Dieu m’a surpris
quand ma sécurité était la plus grande, et que les contrôles de ma conscience
l’étaient le moins."
Comme sa détresse
mentale et sa maladie corporelle le hâtait dans l’éternité, il lui a été
demandé s’il y aurait une prière à faire en son nom; il tourna son visage et
hurla, "Tigres et monstres! Êtes-vous aussi devenus des démons pour me
tourmenter? Voudriez-vous me donner la perspective du ciel pour rendre mon
enfer plus insupportable?" Peu de temps après, sa voix défaillante,
et poussant un gémissement d’horreur indicible, il cria, "OH, LES DOULEURS
INSUPPORTABLES DE L’ENFER!" et mourut aussitôt, tombant dans l’enfer même
dont Dieu lui avait donné une telle sérieuse terreur, comme un avertissement
constant pour des multitudes de pécheurs négligents.
Voltaire, l’athée le
plus influent d’Europe de son époque, qui déclarait souvent que “Après moi, il
n'y aura plus une seule Bible exceptée celle recherchée par un antiquaire ”
hurla à son dernier souffle dans un désespoir horrible: "Je suis abandonné
de Dieu et de l'homme! Docteur, je vous donne la moitié de ce que je possède si
vous pouvez me prolonger la vie de six mois!" .
(Il dit cela au Dr. Fochin, qui lui dit qu’il ne
pouvait pas le faire.) "Dans ce cas, répondit Voltaire, j'irai en enfer,
et vous avec moi !". Son infirmière a dit: "Pour tout l’argent d'Europe je ne voudrais pas revoir un autre incroyant
[infidèle] mourir! Toute la nuit il implora le pardon."
Les Dernières Heures
sur Terre de l’Infidèle Français Susdit, Voltaire, devraient dégriser tout
esprit qui vit toujours dans le péché et qui refuse de méditer sur la mort, le
jugement et l’Enfer. Lorsque Voltaire sentait que la course qu’il avait
réalisée devait se terminer par la mort, il fut accablé de remords. Il envoya
aussitôt chercher le prêtre, et voulût être "réconcilié avec
l’Église." Ses flatteurs infidèles se hâtèrent dans sa chambre pour
empêcher sa rétractation; mais ce ne fut que pour assister à son ignominie et
la leur propre. Il les a maudits au visage; et, comme sa détresse était
augmentée par leur présence, il s'écria à plusieurs reprises à haute voix:
"Hors
d’ici! C’est vous qui m’avez porté à mon état actuel. Laissez-moi, dis-je; Hors
d’ici! Quelle misérable gloire est-ce que vous m’avez fait !"
Espérant apaiser son
angoisse par une rétractation écrite, il l’avait préparée, signée, et vue d’un
témoin. Mais tout cela était inutile. Pendant deux mois, il fut torturé par une
telle agonie que cela l’amenait parfois à grincer des dents d'une rage
impuissante contre Dieu et l’homme. À d’autres moments, par des accents
plaintifs, il plaidait : "O Christ! O Seigneur Jésus!" Puis, tournant
son visage, il criait: "Je dois mourir – abandonné de Dieu et des
hommes!"
Comme sa fin
approchait, son état devint tellement affreux que ses associés infidèles
avaient peur d’approcher son chevet. Pourtant, ils gardaient la porte, pour que
d’autres ne puissent pas savoir de quelle terrible manière un infidèle devait
mourir. Même son infirmière a dit à plusieurs reprises que, "Pour tout
l’argent d’Europe, elle ne voudrait pas voir un autre incroyant mourir."
Ce fut une scène d’une horreur au-delà de toute exagération. Telle est la fin
bien attestée de celui qui avait une souveraineté intellectuelle naturelle, une
excellente éducation, une grande richesse, et beaucoup d'honneur terrestre.
Sir Thomas Scott, Chancelier
d’Angleterre: "Jusqu’à ce moment, je pensais qu’il n’y avait ni Dieu ni
enfer. Maintenant je sais et je sens qu’il y a les deux à la fois, et je suis
condamné à la perdition par le juste jugement du Tout-Puissant."
Dans une interview
de Newsweek, Svetlana Staline, la fille du meurtrier de masse satanique Joseph Staline, que l'on estime
avoir assassiné plus de 50 millions de personnes, a dit de la mort de son père:
"Mon père est mort d’une mort difficile et terrible… Dieu accorde une mort
facile uniquement au juste… A ce qui semblait le dernier instant, il
ouvrit soudainement les yeux et jeta un coup d’?il sur
tout le monde dans la salle. C’était un regard terrible, fou ou peut-être en
colère et plein de peur de la mort… Sa main gauche s’est soulevée, comme s'il
voulait montrer quelque chose plus haut et apporta la malédiction sur nous
tous. Le geste était plein de menaces… Le moment suivant, il était mort."
Anton LaVey, auteur de la Bible Satanique et grand
prêtre de la religion dédiée au culte de Satan. Certaines de ses citations
célèbres sont: "Il est une bête dans l’homme qui doit être exercée, pas
exorcisée". Ses derniers mots furent: "Oh mon Dieu, oh mon Dieu, ce
que j’ai fait, il y a quelque chose de très mal… il y a quelque chose de très mal..."
Thomas Hobbes, le philosophe politique et sceptique qui a corrompu de
nombreux hommes d’Angleterre: "Si j'avais le monde entier, je donnerais
n’importe quoi pour vivre un jour. Je serai heureux de trouver un trou pour me
glisser hors du monde. Je suis sur le point de faire un saut terrifiant dans le
noir !
M.F. Rich: "Des horreurs terribles pèsent sur mon âme! J’ai donné mon
immortalité pour de l’or; et son poids m’enfonce dans un Enfer sans espoir,
sans secours!"
Thomas Paine, l'écrivain
infidèle majeur des colonies Américaines: "Reste avec moi, pour l’amour de
Dieu; je ne peux pas supporter d’être laissé seul, O Seigneur, aide-moi! O
Dieu, qu’ai-je fait pour tant souffrir? Que vais-je devenir ci-après? "Je
donnerais des mondes si je les avais, pour que Le Siècle de la Raison n'ait
jamais été publié. O Seigneur, aide-moi! Christ, aide-moi! …Non, ne partez pas;
restez avec moi! Envoyez même un enfant pour rester avec moi; car je suis seul
ici sur le bord de l’Enfer. Si jamais le Diable avait un agent, j’ai été
celui-là."
David Hume, philosophe
athée célèbre pour sa philosophie de l’empirisme et du scepticisme religieux,
cria fort sur son lit de mort "Je suis en feu!" Il est dit que son
"désespoir était une scène horrible".
David Strauss, principal
représentant du rationalisme Allemand, après avoir passé une vie à effacer la
croyance en Dieu de l’esprit des autres: "Ma philosophie me laisse tout à
fait désespéré! Je me sens comme pris dans les
mâchoires impitoyables d’une machine automatique, ne sachant pas à quel moment
un de ses grands marteaux peut m’écraser !»
Talleyrand (appelé
l’esprit le plus brillant d'Europe par ses dupes) lorsqu’on l’interrogea sur
son état de santé alors qu'il était sur son lit de mort répondit: “Je souffre
les affres des damnés.”
Sir Julian
Huxley, évolutionniste Anglais, biologiste et athée convaincu,
sur son lit de mort: “Alors c'est vrai après
tout, alors c'est vrai après tout.”
John Adams,
l’infidèle, a déclaré: “Je suis perdu, perdu, perdu. Je suis damné pour
toujours.” Son agonie fut si grande que lorsqu'il mourut, il arracha les
cheveux de sa tête.”
Christine
Hewitt, journaliste et artiste Jamaïcaine avait déclarée: “La
Bible est le pire livre jamais écrit.” Peu de temps après, en Juin 2006, elle a
été trouvée, brûlée au-delà de la reconnaissance dans son automobile.
Les
conversions sur le lit de mort sont extrêmement rares
La Bible qui
s’étend sur une période de six mille ans ne rapporte qu'un exemple de
conversion de dernière minute (le bon larron qui mourut à côté de Jésus sur la
croix). “Car qu'est-ce que votre vie? C'est une vapeur qui paraît pour un peu
de temps et qui ensuite sera dissipée.” (Jacques 4:15)
Aucun de
nous ne sait combien de temps il lui reste dans cette vie ou quelles seront les
circonstances sa mort. Nous pouvons mourir d’une manière soudaine et inattendue
qui empêcherait même la possibilité d’une conversion de dernière minute. La
seule option raisonnable est de se repentir et de croire en Jésus-Christ
aujourd’hui. Beaucoup de gens meurent sans connaître un supplément de temps sur
un lit de mort. Beaucoup de gens meurent instantanément et de façon inattendue,
sans possibilité de se repentir et demander à Dieu de pardonner leurs péchés.
Ci-dessous,
voici une citation intéressante de saint Alphonse concernant l’idée de la
conversion à la Foi Catholique à la fin de sa vie. Bien que ces types de
conversions soient possibles, elles sont extrêmement rares. Saint Alphonse
affirme que ces types de conversions procèdent hors de la nécessité, et qu’il
serait très difficile pour Dieu de pardonner à de telles personnes: “Celui qui
vit dans le péché jusqu’à la mort doit mourir dans le péché. “Vous mourrez dans
votre péché” (Jean 8:21). Il est vrai que, si en quelque heures
le pécheur se convertit, Dieu promet de lui pardonner, mais à aucun pécheur
Dieu n'a promis la grâce de la conversion à l’heure de la mort. “Cherchez
l’Éternel pendant qu’il se trouve.” (Isaïe 55:6). Ensuite, il est pour certains
pécheurs un moment où ils chercheront Dieu et ne le trouveront pas. “Vous me
chercherez, et vous ne me trouverez.” (Jean 7:34). Les malheureux iront se
confesser à l’heure de la mort, ils promettront et pleureront, et demanderont
la miséricorde de Dieu, mais sans savoir ce qu’ils font. Un homme qui se voit
sous les pieds d’un adversaire pointant un poignard à la gorge, va verser des
larmes, demander pardon, et donner la promesse de servir son ennemi comme un
esclave pendant le reste de sa vie. Mais, l’ennemi le croira-t-il? Non, il sera
convaincu que ses paroles ne sont pas sincères, que son but est d’échapper à
ses mains, et que, s’il devait être gracié, il deviendrait plus hostile que
jamais. De la même manière, comment Dieu peut-il pardonner le pécheur mourant,
quand il voit que tous ses actes de tristesse, et toutes ses promesses, ne
procèdent pas du cœur, mais d’une crainte de la mort et de l’approche de la
damnation.” (Sermon 38 : De la mort du pécheur, par. 8)
La meilleure des
statistiques est celle-ci – que tous et chacun meurent. “Et il est donné à
l’homme de mourir une fois, après quoi vient le jugement” (Hébreux 9:27). La
mort est une certitude pour laquelle nous devons nous préparer, ou bien en
subir les conséquences. Si nous pensons à ces DERNIERES PAROLES D'ATHEES,
D'INFIDELES ET DE PECHEURS, elles nous amènent tout naturellement à une
question importante. C'est une pensée prudente et pour certains même
terrifiante, mais qui doit être considérée de manière réfléchie et longuement
par chacun de nous. - QUEL SERA VOTRE DERNIER MOT ?
LES PEINES DE L'ENFER PAR SAINT ANTOINE
MARIE CLARET
"La sensation
de douleur en Enfer est essentiellement très terrible. Imagine-toi, mon âme,
par une nuit sombre sur le sommet d’une haute montagne. Sous toi se trouve une
vallée profonde, et la terre s’ouvre de sorte que tu peux regarder l’Enfer dans
la cavité. Imagine comme une prison, là, située au centre de la terre, de
nombreux bas niveaux, tous pleins de feu, cernés de manière impénétrable afin
que pour toute l’éternité la fumée ne puisse même pas s’échapper. Dans cette
prison les damnés sont emballés étroitement les uns sur les autres comme les
briques d’un four… Considérez la qualité de l’incendie dans lequel ils brûlent.
Tout d’abord, le feu
s'étend partout et torture tout le corps et l’âme tout entière. Une personne
damnée se trouve en Enfer pour toujours à la place, où elle a été affectée par
la justice divine, sans être en mesure de se déplacer, comme un prisonnier
enchaîné.
L’incendie, dans
lequel elle est totalement enveloppée, comme un poisson dans l’eau, brûle
autour d'elle, à sa gauche, à sa droite, au-dessus et au-dessous. Sa tête, sa
poitrine, ses épaules, ses bras, ses mains et ses pieds sont tout pénétrés de
feu, de sorte qu’elle ressemble complètement à un morceau de fer chaud
éclatant, qui vient d’être retiré d’un four. Le toit sous lequel la personne
damnée demeure est de feu; la nourriture qu’elle prend est du feu; la boisson
qu’elle goûte du feu; l’air qu’elle respire est du feu; tout ce qu’elle voit et
touche est tout de feu.…
Mais ce feu n'est
pas seulement en dehors d’elle; il passe également dans la personne condamnée.
Il pénètre son cerveau, ses dents, sa langue, sa gorge, son foie, ses poumons,
ses intestins, son ventre, son cœur, ses veines, ses nerfs, ses os, jusqu’à la
moelle, et même son sang.
"En
Enfer," selon saint Grégoire le Grand, "il y aura un feu qui ne peut
pas être mis dehors, un ver qui ne peut pas mourir, une puanteur qu’on ne peut
pas supporter, une obscurité qu’on peut sentir, une flagellation par des mains
sauvages, avec ceux présents désespérant de rien de bon."
Un fait plus
terrible est que par la puissance divine ce feu va jusqu’à travailler sur les
facultés mêmes de l’âme, les brûlants et les tourmentant. Supposons que je
doive être placé devant un four de forgeron de sorte que tout mon corps soit à
l’air libre, mais qu'un bras soit placé dans le feu, et que Dieu préserve ma
vie pendant mille ans dans cette position. Ne serait-ce pas une torture
insupportable? Que serait-ce donc d’être complètement pénétré et entouré par le
feu, qui affecterait non seulement un bras, mais même toutes les facultés de
l’âme?
Plus Terrible que l'Homme ne Peut l'Imaginer
Deuxièmement, ce feu
est beaucoup plus terrible que l’homme ne peut l'imaginer. Le feu naturel que
nous voyons au cours de cette vie a un grand pouvoir de brûler et de
tourmenter. Pourtant, ce n’est pas même l’ombre du feu de l’Enfer. Il y a deux
raisons pour lesquelles le feu de l’Enfer est plus terrible au-delà de toute
comparaison avec le feu de cette vie.
La première raison
est la justice de Dieu, que le feu sert comme un instrument afin de punir le
mal infini fait à sa majesté suprême, qui a été méprisé par une créature. Par
conséquent, la justice fournit cet élément avec une puissance de brûlure, qui
atteint presque l’infini….
La deuxième raison
est la malice du péché. Comme Dieu sait que le feu de ce monde ne suffit pas
pour punir le péché comme il le mérite, Il a donné au feu de l’Enfer une
puissance si forte qu’elle ne pourra jamais être comprise par aucun esprit
humain. Maintenant, combien puissamment ce feu brûle-t-il?
Il brûle si
puissamment, O mon âme, que, selon les maîtres ascétiques, si une simple
étincelle tombait sur une meule; elle la réduirait en un instant en cendre. Si
elle tombait sur une boule de bronze, elle la fondrait en un instant comme si
elle était de cire. Si elle atterrissait sur un lac gelé, elle le ferait
bouillir en un instant.
Arrête-toi
brièvement ici, mon âme, et répond à quelques questions que je vais poser. Tout
d’abord, je te demande: Si une fournaise spéciale avait été chauffé à bloc
comme on avait l’habitude de le faire pour tourmenter les saints martyrs, puis
que des hommes plaçaient devant toi toutes sortes de bonnes choses que le cœur
humain peut souhaiter, et ajoutaient l’offre d’un royaume prospère – si tout
cela t'avait été promis à condition que tu te place
dans le four seulement une demi-heure, que choisirais-tu?
Cents
Royaumes
"Ah!"
dirais-tu: "Si tu m’avais offert une centaine de royaumes je ne serais
jamais assez folle pour accepter les tortures, quelque grande que puisse être
ton offre, même si j’étais sûre que Dieu préserverait ma vie pendant ces
moments de souffrance."
Deuxièmement, je te demande:
Si vous aviez déjà la possession d’un grand royaume et nagiez dans une mer de
richesses de sorte que rien ne te manque, et que tu sois soudainement attaquée
par un ennemi, emprisonnée et mise en chaînes et obligée soit de renoncer à ton
royaume soit de passer une demi-heure dans une fournaise ardente, que
choisirais-tu ? "Ah!" dirais-tu, "Je préférerais passer toute ma
vie dans l’extrême pauvreté et me se soumettre à toute autre difficulté et
malheur, que de souffrir un tel grand tourment!"
Une Prison de Feu Éternel
Maintenant, tourne
tes pensées du temporel à l’éternel. Pour éviter le tourment d’un
fournaise ardente, qui durerait une demi-heure, tu souhaiterai renoncer à tous
tes biens, même les choses dont tu es le plus friand; tu souffrirai n'importe
quelle perte temporelle, si pénible soit-elle. Alors, pourquoi ne pense-tu pas
de la même manière quand tu traite des tourments
éternels? Dieu ne te menace pas seulement avec une demi-heure dans un four,
mais avec une prison de feu éternel. Pour y échapper, ne devrais-tu pas
renoncer à tout ce qu’Il a interdit, peu importe combien cela peut t'être
agréable, et volontiers embrasser tout ce qu’Il commande, même si cela est
extrêmement désagréable?
La chose la plus
terrible au sujet de l’Enfer est sa durée. Le condamné perd Dieu et Le perd
pour toute l’éternité. Maintenant, qu’est l’éternité ? O mon âme, jusqu’à
présent il n’y a pas eu d’ange qui ait été en mesure de comprendre ce qu’est
l’éternité. Alors, comment pourrais-tu le comprendre? Cependant, pour t'en
former quelque idée, considère les vérités suivantes:
L’éternité ne se
termine jamais. Ceci est la vérité qui fait que même les grands saints
tremblent. Le jugement final viendra, le monde sera détruit, la terre
engloutira ceux qui se perdent, et ils seront jetés en Enfer. Puis, avec Sa
main toute-puissante, Dieu les enfermera dans cette prison la plus malheureuse.
Dès lors, autant
d’années passeront qu’il y a de feuilles sur les arbres et de plantes sur toute
la terre, des milliers d’années autant qu’il y a de gouttes d’eau dans toutes
les mers et les rivières, autant de milliers d’années qu’il y a d’atomes dans
l’air, qu’il y a de grains de sable sur toutes les rives de toutes les mers.
Puis, après le passage de ce nombre incalculable d’années, qu’est-ce que sera
l’éternité? Jusque-là, il n’y en aura même pas eu un centième, ni un millième –
rien. Elle commence alors à nouveau et durera aussi longtemps encore, même
après ce qui a été répété mille fois et mille millions de fois encore. Et puis,
après une si longue période, pas même une moitié ne sera passée, pas même un
centième, ni un millième, pas même une partie de l’éternité. Pendant tout ce
temps il n’y a pas d’interruption dans les brûlures de ceux qui sont damnés, et
cela recommence.
Oh, profond mystère
en effet! Une terreur au-delà de toutes les terreurs! O éternité! Qui peut vous
comprendre?
Les Larmes
de Caïn
Supposons que, dans
le cas du malheureux Caïn, pleurant en Enfer, il ait versé tout
les mille ans seulement une larme. Maintenant, O mon âme, rassemble tes pensées
et supposons ce cas: Depuis six mille ans au moins Caïn a été en enfer et a
versé seulement six larmes, que Dieu conserve miraculeusement. Combien d’années
passeraient pour que ses larmes remplissent toutes les vallées de la terre et
inondent toutes les cités et villes et villages et couvrent toutes les
montagnes jusqu'à inonder la terre entière? Nous estimons la distance de la
terre au soleil comme étant de 150 millions de kilomètres. Combien d’années
seraient nécessaires pour que les larmes de Caïn remplissent cette immense
espace? De la terre au firmament, supposons une distance de 705 millions de
kilomètres.
Oh Mon Dieu !
Peut-on imaginer quel est le nombre d’années nécessaire pour remplir de ces
larmes cet immense espace? Et pourtant – O vérité si incompréhensible –
soyez-en sûr, car Dieu ne peut pas mentir – un temps arrivera où ces larmes de
Caïn seront suffisantes pour inonder le monde, pour atteindre même le soleil,
pour toucher le firmament, et pour remplir tout l’espace entre la terre et les
cieux des cieux. Mais ce n’est pas tout.
Si Dieu asséchait
toutes ces larmes jusqu’à la dernière goutte et que Caïn commençait à nouveau à
pleurer, il faudrait à nouveau remplir le même espace entier avec elles et le
remplir un millier de fois et un million de fois ensuite, et après toutes ces
innombrables années, pas même la moitié de l’éternité ne serait passée, pas
même une fraction. Après tout ce temps à brûler en Enfer, les souffrances de
Caïn commenceront seulement.
Cette éternité est
également sans secours. Ce serait en effet une petite consolation et de peu
d’utilité pour les personnes condamnées, d’être en mesure de recevoir un bref
répit une fois tous les mille ans.
Pas de
Secours
Imaginons en Enfer
un lieu où il y a trois réprouvés. Le premier est plongé dans un lac de feu
sulfurique, le second est enchaîné à un rocher et est tourmenté par deux
démons, dont un déverse continuellement du plomb fondu dans sa gorge tandis que
l’autre le déverse sur tout son corps, en le couvrant de la tête aux pieds. Le
troisième réprouvé est torturé par deux serpents, dont un s’enroule autour du
corps de l’homme et le ronge cruellement, tandis que l’autre entre dans le
corps et attaque le cœur. Supposons que Dieu soit ému de pitié et accorde un
répit de courte durée.
Le premier homme,
après le passage d’un millier d’années est tiré du lac et reçoit le soulagement
d’un verre d’eau fraîche, et au bout d’une heure est jeté à nouveau dans le
lac. Le second, après mille ans, est libéré de sa place et a permission de se
reposer, mais après une heure est de nouveau renvoyé au même tourment. Le
troisième, après mille ans, est délivré des serpents; mais après une heure de
soulagement, est de nouveau maltraité et tourmenté par eux. Ah, combien peu serait
cette consolation – souffrir mille ans et se reposer une heure seulement.
Cependant, l’Enfer
n’a même pas autant de soulagement. On brûle toujours dans ces flammes
terribles et on ne reçoit jamais de soulagement pour toute l’éternité. On est
toujours rongé et pris de remords, et on ne se reposera jamais pour toute
l’éternité. On souffrira toujours une soif très ardente et jamais on ne recevra
le rafraîchissement d’une gorgée d’eau pour toute l’éternité. On se verra
toujours abhorré par Dieu et on ne profitera jamais d’un seul tendre coup d’?il de Lui pour l’éternité. On se trouvera toujours maudit
par le ciel et l’Enfer, et on ne recevra jamais un seul geste d’amitié.
C’est un malheur
essentiel de l’Enfer que tout sera sans secours, sans remède, sans interruption,
sans fin, éternel.
La Douceur
de Sa Miséricorde
Maintenant je
comprends en partie, O mon Dieu, ce qu’est l’Enfer. C’est un lieu de douleur
extrême, de désespoir extrême. C'est où je mérite d’être pour mes péchés, où
j’aurais été confiné depuis quelques années déjà si votre immense miséricorde
ne m’avait pas délivrée. Je le répéterai mille fois: Le Cœur de Jésus m’a aimé,
sinon je serais maintenant en Enfer! La miséricorde de Jésus m’a pris en pitié,
car autrement je serais en Enfer! Le Sang de Jésus m’a réconcilié avec le Père
céleste, sinon mon lieu d’habitation serait l’Enfer. Ce sera l’hymne que je
veux chanter pour Vous, mon Dieu, pour toute l'éternité. Oui, à partir de
maintenant mon intention est de répéter ces mots autant de fois qu'il y a de
moments qui sont passés depuis cette heure malheureuse où je Vous ai offensé.
Quelle a été ma
gratitude envers Dieu pour sa miséricorde qu’Il m’a montrée? Il m’a délivré de
l’Enfer. O, immense charité! O, bonté infinie! Après si grand bénéfice,
n'aurai-je pas dû Lui donner tout mon cœur et l’aimer avec l’amour des plus
ardents Séraphins? N'aurai-je pas dû diriger toutes mes actions vers Lui et ne
chercher en tout que Son plaisir divin, en acceptant toutes les contradictions
avec joie, afin de Lui retourner mon amour? Pourrais-je faire moins que cela
que pour une bonté qui fut si grande? Et pourtant, qu’est-ce que j’ai fait? Oh,
ingratitude digne d’un autre Enfer! Je Vous ai mis de côté, ô mon Dieu! J'ai
réagis à Votre miséricorde en commettant de nouveaux péchés et offenses. Je
sais que j’ai fait le mal, ô mon Dieu, et je me repens de tout mon cœur. Ah,
puissé-je verser une mer de larmes pour une telle ingratitude scandaleuse! O
Jésus, aie pitié de moi; car je me résous maintenant à souffrir mille morts
plutôt que de Vous offenser à nouveau.
L'Urgence de
l'Enfer
Il est de foi que le
Ciel existe pour les bons et l’Enfer pour les méchants. La foi nous enseigne
que les peines de l’Enfer sont éternelles, et elle nous avertit également qu’un
seul péché mortel suffit pour condamner une âme à jamais à cause de la malice
infinie par laquelle il offense un Dieu infini. Avec ces principes les plus
positifs à l’esprit, comment puis-je rester indifférent quand je vois la
facilité avec laquelle les péchés sont commis, les péchés qui se produisent
aussi souvent que l’on prend un verre d’eau, des péchés et délits qui sont
commis par légèreté ou déviation? Comment puis-je me reposer quand tant de gens
sont vus vivre continuellement dans le péché mortel et se précipitant de cette
manière aveugle vers leur destruction éternelle? Non, vraiment, je ne peux pas
me reposer, mais je dois courir et les avertir. Si je voyais quelqu’un sur le
point de tomber dans une fosse ou un feu, ne me précipiterais-je pas pour
l’avertir, et ne ferais-je pas tout ce qui est en mon pouvoir pour l’empêcher
de tomber? Pourquoi ne devrais-je pas faire beaucoup pour empêcher les pécheurs
de tomber dans la fosse et les feux de l’Enfer ?
Je ne peux pas non
plus comprendre pourquoi les autres prêtres qui croient les mêmes vérités que
je crois, comme nous devons tous faire, ne prêchent ou n’exhortent pas
leur troupeau afin qu’ils puissent éviter cette éternité insupportable de
l'Enfer. C’est encore une source d’étonnement pour moi de comment les laïcs –
hommes et des femmes bénis par la Foi – ne donnent pas d’avertissement à ceux
qui en ont besoin. Si une maison prenait feu au milieu de la nuit, et si les
habitants de la même maison et les autres habitants de la ville étaient
endormis et ne voyaient pas le danger, ne serait-ce pas à celui qui l’a
remarqué le premier de crier et de courir le long des rues, en criant: "Au
feu! Au feu! dans cette maison là-bas!" Alors
pourquoi ne devrait-il pas y avoir d’avertissement d’un feu éternel pour
réveiller ceux qui dérivent dans le sommeil du péché de telle manière que quand
ils ouvriront leurs yeux, ils se retrouveront à brûler dans les flammes
éternelles de l’Enfer?"
Le zèle pour le
salut des âmes a poussé Saint Antoine Marie Claret à
prêcher environ 25.000 sermons, écrire 144 livres, à fonder trois ordres
religieux, à prêcher d’innombrables missions, et en six ans en tant qu'évêque,
à confirmer plus de 300.000 personnes et à valider plus de 9000 mariages.
Débutant en tant que missionnaire en Espagne et aux Îles Canaries, il fut
ensuite nommé Archevêque de Santiago de Cuba, et par la suite confesseur de la
Reine d’Espagne. Mais dans tout ce qu’il faisait, il œuvra si incessamment, si
infatigablement, et si fructueusement pour la cause du Christ et de Son Église
qu’il est simplement appelé un “Apôtre Moderne.”
Des miracles ont
entouré son œuvre, et il possédait les dons de prophétie et de lecture des
cœurs. Il vit souvent Notre-Seigneur et Notre-Dame (à qui il était spécialement
consacré), recevant d’eux instructions, encouragements et prophéties. Poussé
par la motivation écrasante de sauver les âmes immortelles de la damnation
éternelle, Saint Antoine Marie Claret dirigea tous
ses efforts à cette fin, trouvant tout autre but sans valeur en comparaison.
DU NOMBRE DES PÉCHÉS AU-DELÀ
DUQUEL DIEU NE PARDONNE PLUS
"Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu" –
Matt., 4:7
Sermon de saint
Alphonse-Marie de Liguori (1696-1787), Évêque et
Docteur de l’Église. Saint François Jérôme, quand il visita les parents de
saint Alphonse peu de temps après sa naissance, fit cette prophétie: "Cet
enfant sera béni de la longueur des jours; il ne doit pas voir la mort avant sa
quatre-vingt-dixième année; il sera évêque et fera de grandes choses pour
Jésus-Christ." Cette prophétie s'est certainement accomplie. L’un des plus
accompli de tous les saints est Alphonse de Liguori.
Il était avocat en droit civil et de l’Église avant de consacrer sa vie entière
au service de Dieu. Il a été le fondateur d’un ordre religieux, auteur de plus
d’une centaine de livres, à l’origine de la théologie moderne morale, célèbre
prédicateur et confesseur, évêque, compositeur de musique et peintre. Sur
l’ensemble de ses 91 années sur terre, il fut aussi un homme de prière et de profonde
sainteté personnelle. Il donne un exemple de la vraie vie Chrétienne que nous
ferions tous bien de suivre. Voici son sermon:
Dans l’Évangile de
ce jour, nous lisons que, ayant disparu dans le désert, Jésus-Christ permit au
diable de Le placer sur le sommet du temple et de Lui dire: "Si
tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas";
car les anges te préserveront de toute blessure. Mais le Seigneur répondit que
dans les Saintes Écritures, il est écrit: Tu ne tenteras pas le Seigneur ton
Dieu. Le pécheur qui s’abandonne au péché sans chercher à résister aux
tentations, ou sans au moins demander l’aide de Dieu pour les vaincre, et
espère que le Seigneur le tirera un jour du précipice, tente Dieu de faire des
miracles, ou plutôt de lui montrer une miséricorde extraordinaire non-étendue à
la généralité des Chrétiens.
Dieu, comme dit
l’Apôtre, "veut que tous les hommes soient sauvés" – I Tim. 2:4; mais
Il souhaite aussi que nous travaillions à notre propre salut, au moins en
adoptant les moyens de surmonter nos ennemis, et de Lui obéir quand Il nous
appelle à la pénitence. Les pécheurs entendent les appels de Dieu, mais ils les
oublient, et continuent de L’offenser. Mais Dieu ne les oublie pas. Il compte
les grâces qu’il dispense, ainsi que les péchés que nous commettons. Ainsi,
lorsque le temps qu’il a fixé arrive, Dieu nous prive de ses grâces, et
commence à infliger un châtiment. Je souhaite montrer dans ce discours que
lorsque les péchés atteignent un certain nombre, Dieu ne pardonne pas plus.
Soyez attentifs.
1. Saint Basile,
saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, saint Augustin et d’autres pères,
enseignent, que comme Dieu selon les paroles de l’Écriture, "Tu as ordonné
toutes choses avec mesure, nombre et poids" – Sagesse 11:21, a fixé pour
chaque personne le nombre des jours de sa vie, et les degrés de santé et le
talent qu’Il lui remettra, Il a donc également déterminé pour chacun le nombre
de péchés qu’il pardonnera; et lorsque ce nombre est complet, Il ne pardonnera
pas plus.
2. "Le Seigneur
m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur contrit" – Isaïe 61:1 Dieu est
prêt à guérir ceux qui souhaitent sincèrement modifier leurs vies, mais ne peut
pas prendre en pitié le pécheur obstiné. Le Seigneur pardonne les péchés, mais
Il ne peut pas pardonner à ceux qui sont déterminés à L’offenser. Nous ne
pouvons pas exiger de Dieu une raison pour laquelle il pardonne à l’un une
centaine de péchés, et prend la vie d’autres et les envoie en Enfer après trois
ou quatre péchés. Par son Prophète Amos, Dieu a dit: "À cause des trois et
même des quatre crimes de Damas, je ne le convertirai pas" – 1:3. En cela,
nous devons adorer les jugements de Dieu, et dire avec l’Apôtre: "Ô
profondeur des trésors de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses
jugements sont incompréhensibles!" – Rom. 11:33. Celui qui reçoit le
pardon, dit saint Augustin, est gracié par la pure miséricorde de Dieu; et ceux
qui sont châtiés, sont justement punis. Combien Dieu en a envoyé en Enfer pour
la première offense? Saint Grégoire rapporte, qu’un enfant de cinq ans, qui
était arrivé à l’usage de la raison, pour avoir prononcé un blasphème, a été
saisi par le diable et emporté en Enfer. La divine Mère a révélé à cette grande serviteur de Dieu, Bénédicte de Florence, qu’un
garçon de douze ans avait été condamné après le premier péché. Un autre garçon
de huit ans est décédé après son premier péché, et a été perdu. Vous dites: je
suis jeune ; nombreux sont ceux qui ont commis plus de péchés que moi. Mais
Dieu est-Il, sur ce compte, obligé d’attendre votre repentir si vous
l’offensez? Dans l’Évangile selon saint Matthieu (21:19), nous lisons que le
Sauveur maudit un figuier la première fois qu’il le vit sans fruits. "Que
jamais fruit ne naisse de toi désormais. Et à l’instant le figuier sécha."
Ainsi tremblez à l’idée de commettre un seul péché mortel, en particulier si
vous avez déjà été coupable de péchés mortels.
3. "Sur un
péché pardonné ne sois pas sans crainte, et n’ajoute pas péché sur péché"
– Eccl. 5:5. Ne dites pas, O pécheur: "Comme
Dieu m’a pardonné les autres péchés, Il me pardonnera celui-ci si je le
commets." Ne dites pas cela; car, si au péché qui a été pardonné vous en
ajoutez un autre, vous avez raison de craindre que ce nouveau péché soit uni à
votre ex-culpabilité, et que donc le nombre sera terminé, et que vous devrez
être abandonnés. Voici comment l’Écriture montre plus clairement cette vérité
dans un autre endroit. "Le Seigneur attend patiemment que le jour du
jugement soit venu, afin de les punir dans la plénitude de leurs péchés" –
II Mac. 6:14. Dieu attend avec patience jusqu’à ce qu’un certain nombre de
péchés soit commis mais, lorsque la mesure de la culpabilité est remplie, Il
n’attend plus, mais châtie le pécheur. "Vous avez scellé comme dans un sac
mes offenses" – Job 14:17. Les pécheurs multiplient leurs péchés sans
tenir aucun compte d’eux; mais Dieu les compte, afin que, lorsque la moisson
est mûre, c’est-à-dire lorsque le nombre de péchés est complété, Il puisse s'en
venger. "Mettez les faucilles dans le blé, parce que la moisson est
mûre" – Joël 3:13.
4. De cela, il en
existe de nombreux exemples dans les Écritures. Parlant des Hébreux, le
Seigneur dit à un endroit: "Tous les hommes qui M’ont déjà tenté par dix
fois … ne verront pas la terre" – Nombres 14:22-23. À un autre endroit, Il
dit qu’il retenait sa vengeance contre les Amorrhéens
parce que le nombre de leurs péchés n’était pas complet. "Car les
iniquités des Amorrhéens ne sont pas parvenues à leur
comble jusqu’au temps présent" – Genèse 15:16. Nous avons à nouveau l’exemple
de Saül qui, après avoir désobéi à Dieu une seconde fois, a été abandonné. Il
supplia Samuel d’intercéder devant le Seigneur en sa faveur. "Portez
[soyez indulgent avec], je vous prie, mon péché, et retournez avec moi, afin
que j’adore le Seigneur" – I Rois 15:25. Mais, sachant que Dieu avait
abandonné Saül, Samuel répondit: "Je ne retournerai pas avec vous, parce
que vous avez rejeté la parole du Seigneur, et que le Seigneur vous a
rejeté," etc. – 15:26. Saül, vous avez abandonné Dieu, et Il vous a abandonné.
Nous avons un autre exemple avec Balthassar, qui,
après avoir profané les vases du Temple, a vu une main écrire sur le mur, Mane, Thecel, Phares. Daniel
fut invité à exposer la signification de ces paroles. En expliquant le mot Thecel, il dit au roi: "Vous avez été pesé dans la
balance, et vous avez été trouvé ayant trop peu de poids" – Dan. 5:27. Par
cette explication, il voulut faire comprendre au roi que le poids de ses péchés
dans la balance de la justice divine, avait fait la descente de l’échelle,
"Dans la même nuit, fut tué Balthassar, roi de
Chaldée" – Dan. 5:30. Oh ! Combien de pécheurs ont rencontré le même sort!
Continuant à offenser Dieu jusqu’à ce que leurs péchés arrivent à un certain
nombre, ils ont été frappés à morts et envoyés en Enfer! "Ils passent
leurs jours dans le bonheur, et en un moment ils descendent dans les
Enfers" – Job 21:13. Tremblez, frères, que si vous commettez un autre
péché mortel, Dieu vous jette en Enfer.
5. Si Dieu châtiait
les pécheurs au moment où ils L’insultent, nous ne Le verrions pas si méprisé.
Mais, parce qu’Il ne punit pas instantanément leurs transgressions, et parce
que par la miséricorde Il retient sa colère et attend leur retour, ils sont
enclins à continuer de L’offenser. "Car, parce que la sentence n’est pas
portée promptement contre les méchants, les fils des hommes, sans aucune
crainte, commettent le mal" – Ecclés. 8:11. Mais il est nécessaire d’être
persuadé que, bien que Dieu soit indulgent avec nous, Il n’attend pas, ni ne
nous supporte pour toujours. S'attendant, comme en de précédentes occasions, à
échapper aux pièges des Philistins, Samson continua à se laisser leurrer par
Dalila. "Je sortirai, comme j’ai fait auparavant, et je me dégagerai"
– Juges 16:20. Mais "le Seigneur se retira de lui". Samson fut
finalement prit par ses ennemis, et perdit sa vie. Le Seigneur vous avertit de
ne pas dire: j’ai commis tant de péchés, et Dieu ne m’a pas châtié. "Et ne
dis pas: J’ai péché, et que m’est-il arrivé de triste? car
le Très-Haut, quoique patient, rend selon le mérite" – Eccl.
5:4. Dieu a de la patience pour une certaine durée, après quoi Il punit les
premiers et derniers péchés. Et plus grande a été Sa patience, plus sévère est
Sa vengeance.
6. Par conséquent,
selon saint Jean Chrysostome, Dieu est plus à craindre quand il est indulgent
avec les pécheurs que quand Il punit instantanément leur péché. Et pourquoi?
Parce que, dit saint Grégoire, ceux à qui Dieu a montré le plus miséricorde
sont, s’ils ne cessent pas de l’offenser, châtiés avec la plus grande rigueur.
Le saint ajoute que Dieu punit souvent ces pécheurs par une mort subite, et ne
leur laisse pas le temps de se repentir. Et plus grande est la lumière que Dieu
donne à certains pécheurs pour leur correction, plus grand est leur aveuglement
et leur obstination dans le péché. "Il eût mieux valu pour eux de ne pas
connaître la voie de la justice, que de l’avoir connue et de revenir ensuite en
arrière" – II Pierre 2:21. Misérables les pécheurs, qui, après avoir été
éclairés, reviennent à la vomissure. Saint Paul dit, qu’il est moralement
impossible pour eux d’être à nouveau convertis. "Car il est impossible à
ceux qui ont été une fois illuminés, qui ont goûté le don du ciel, … et qui,
après cela, sont tombés, d’être renouvelés par la pénitence" – Héb. 6:4, 6.
7. Écoute, donc, O
pécheur, l’exhortation du Seigneur: "Mon fils, as-tu péché? ne recommence pas de nouveau; mais prie pour tes fautes
anciennes, afin qu’elles te soient remises" – Eccl.
21:1. Fils, n’ajoute pas de péchés à ceux que tu as déjà commis, mais fais
attention à prier pour le pardon de tes péchés passés; sinon, si tu commets un
autre péché mortel, les portes de la miséricorde divine pourraient se fermer
pour toi, et ton âme pourrait être perdue à jamais. Quand donc, frères
bien-aimés, le diable vous tente à nouveau de céder au péché, dites-vous: Si
Dieu ne me pardonne pas plus, qu’advient-il de moi pour l’éternité? Si le
Diable en réponse, dit: ne craignez rien, Dieu est miséricordieux;
répondez-lui en disant: Quelle certitude ou quelle chance ai-je, que, si je
retourne de nouveau au péché, Dieu me montrera miséricorde ou m’accordera le
pardon? Voici la menace du Seigneur contre tous ceux qui méprisent Ses appels:
"Parce que j’ai appelé, et que vous avez refusé de m’entendre, … Moi
aussi, à votre mort, je rirai et je me moquerai, lorsque ce que vous craigniez
vous sera arrivé" – Prov. 1:24, 26. Remarquez
les paroles "Moi aussi"; elles veulent dire que, comme vous avez
raillé le Seigneur en le trahissant à nouveau après votre confession et vos
promesses d'amendement, de même Il se moquera de vous à l’heure de la mort. Je rirai et je me
moquerai. Mais, "on ne se rit point de Dieu" – Gal. 6:7.
"Comme le chien," dit le Sage, "qui retourne à son vomissement,
ainsi est l’imprudent [le fou] qui retourne à sa folie" – Prov. 26:11. Le Bx. Denis le
Chartreux donne un excellent exposé de ce texte. Il dit que, de même qu'un
chien qui mange ce qu’il a vomi est un objet de dégoût et d’abomination, de
même le pécheur qui revient aux péchés qu’il a détestés et avoués, devient
odieux aux yeux de Dieu.
8. O folie des
pécheurs! Lorsque vous achetez une maison, avec quel soins ne prenez-vous pas vos assurances, afin, comme on dit, de ne
pas jeter votre argent par la fenêtre; jamais vous ne prendrez une médecine,
sans vous être assuré qu’elle ne peut vous nuire; si vous passez sur une
rivière, vous vous tenez bien sur vos gardes afin de n’y pas tomber: et pour
une jouissance éphémère, pour la satisfaction de la vengeance, pour un plaisir bestial,
qui ne dure qu’un moment, vous risquez votre salut éternel, en disant: j’irai
à la confession après avoir commis ce péché. Et quand, je demande,
êtes-vous allé à la confession? Vous dites: Demain. Mais qui vous promet
demain? Qui vous assure que vous aurez le temps pour la confession, et que Dieu
ne vous privera pas de la vie comme Il en a privé tant d’autres, dans l’acte de
pécher? "Diem tenes", dit saint
Augustin, "qui horam non tenes".
Vous ne pouvez pas être certain de vivre une heure, et vous dites: j’irai à
la confession demain. Écoutez les paroles de saint Grégoire: "Celui
qui a promis le pardon aux pénitents, n’a pas promis demain aux pécheurs"
– Hom. 12 in Evan. Dieu a
promis le pardon à tous ceux qui se repentent; Mais Il n’a pas promis d’attendre
jusqu’à demain pour ceux qui L’insultent. Peut-être que Dieu vous donnera le
temps de vous repentir, peut-être qu’il ne le fera pas. Mais, ne devrait-il pas
rendre ce qui doit advenir pour votre âme? En attendant, pour l’amour d’un
plaisir misérable, vous perdez la grâce de Dieu et vous vous exposez au danger
d’être perdus à jamais.
9. Risqueriez-vous,
pour ces jouissances passagères, votre argent, votre honneur, vos biens, votre
liberté et votre vie? Non, vous ne le feriez pas. Comment se fait-il donc que,
pour une gratification misérable, vous perdiez votre âme, le Ciel, et Dieu?
Dites-moi: croyez-vous que le Ciel, l’Enfer, l’éternité, sont des vérités de
foi? Croyez-vous que, si vous mourez dans le péché, vous êtes perdu pour
toujours? Oh! Quelle témérité, quelle folie est-ce, de vous condamner
volontairement à une éternité de tourments avec l’espoir de renverser par la
suite la sentence de votre condamnation! "Nemo",
dit saint Augustin, "sub spe salutis vult
aegrotare". Personne ne peut être trouvé
assez fou pour prendre du poison avec l’espoir d’empêcher ses effets mortels en
adoptant les remèdes ordinaires. Et vous vous condamnerez à l’Enfer, en disant
que vous vous attendez à en être ensuite préservé. O folie! qui,
conformément aux menaces divines, en a emporté et en emporte chaque jour
tellement en Enfer. "Tu as eu confiance dans ta malice [méchanceté]… Il
viendra sur toi un malheur et tu ne sauras pas son origine" – Isaïe 47:10,
11. Vous avez péché, vous fiant témérairement dans la miséricorde divine: la
punition de votre culpabilité tombe tout à coup sur vous, et vous ne saurez pas
d’où elle vient. Que dites-vous? Quelle résolution faites-vous? Si, après ce
sermon, vous ne vous résolvez pas fermement de vous donner à Dieu, je pleure
sur vous et vous considère comme perdu.
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Pour le plus grand
honneur et gloire de Dieu et le salut des âmes, vous êtes encouragés à
distribuer ce sermon à aussi grande échelle que les
grâces de Dieu le permettent. Allez dans les églises et distribuez-le ou
placez-le sur des véhicules en stationnement pour le service d'église.
CEUX QUI NE SE REPENTENT ET NE SE
CONVERTISSENT PAS, DIEU LES PUNIRA CERTAINEMENT ÉTERNELLEMENT EN ENFER
Ceux qui ne
se repentent et ne se convertissent pas, Dieu les punira certainement
éternellement en Enfer, et quand, comme en un dernier recours, ils appelleront
finalement Dieu à l'aide, Il ne leur répondra pas parce qu’ils auront mis leur
foi dans le monde, dans la famille, et dans les amis au lieu de la mettre en
Lui, en les choisissant eux au lieu de Lui.
“Alors
ils crieront vers le Seigneur; mais et il ne les exaucera [entendra] pas;
et il leur cachera sa face en ce temps-là, à cause de la malice [méchanceté] de
leur invention.” (Michée 3:4)
“Cherchez
le Seigneur tandis qu’on peut le trouver.” (Isaïe 4:6)
“Vous me
chercherez et ne me trouverez pas; et où je suis vous ne pouvez venir.”
(Jean 7:34)
“Vous avez
méprisé tous mes conseils, et négligé mes réprimandes: Moi aussi, à votre mort,
je rirai et je me moquerai, lorsque ce que vous craigniez vous sera arrivé.
Lorsqu’une calamité arrivera tout d’un coup, et que la mort [destruction],
comme une tempête, fondra violemment sur vous; quand viendront sur vous la
tribulation et l’angoisse: Alors il m’invoqueront, et je ne les exaucerai
[entendrai] pas; dès le matin ils se lèveront, et ils ne me trouveront pas;
Parce qu’ils ont haï la discipline [l’instruction], et qu’ils n’ont pas reçu la
crainte du Seigneur, qu’ils n’ont pas acquiescé à mes conseils, qu’ils ont
déprécié [méprisé] toutes mes remontrances.
Aussi, ils mangeront les fruits de leur voie, et ils seront
rassasiés de leurs conseils.” (Proverbes 1:25-31)
[Note
Vulgate Pr. 1:31: Ils seront
rassasiés, etc: c’est-à-dire ils
recevront la récompense pleine et entière de leurs desseins, de leurs projets.]
Quand Dieu
leurs permettra d’être détruits, ils sauront, au bord de leur destruction,
l’inutilité totale d’avoir mis leur foi dans leurs familles et dans le monde
plutôt qu'en Dieu, lorsque leurs familles seront détruites devant eux, tout
comme Dieu avait permis à Babylone de détruire l’Égypte en laquelle les
Israélites infidèles avaient fait confiance au lieu de Dieu. Dieu a détruit
l’Égypte et les Israélites infidèles. Dieu ne change pas. Il reste éternellement
le même. Sa justice ainsi que Sa miséricorde sont parfaites et on ne se moque
pas de Dieu! Beaucoup ne peuvent pas voir Sa justice sur terre, parce qu’ils
sont aveugles et infidèles, mais ils la verront sûrement au jour de leur
jugement, car c’est une chose terrible que de tomber entre les mains de Dieu,
qui tue ou sauve, à la fois le corps et l'âme éternellement. “C’est une chose
terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant” (Héb. 10:31) Les membres de votre famille ne vous jugeront
pas au jour du jugement. C’est Dieu Tout-Puissant, Jésus-Christ la deuxième
Personne de la Divine, Sainte et Éternelle Trinité qui vous jugera, tandis que
votre âme se retrouva nue devant lui. Les membres de votre famille et vos amis
ne seront pas en mesure de vous consoler en enfer.
Sainte
Catherine de Sienne: “La volonté des Saints est tellement unie à Dieu qu’un
père ou une mère voyant leur fils, ou un fils qui voyant son père ou sa mère,
en Enfer, ne s’en préoccupent pas, et ils sont même contents de les voir punis
comme Ses ennemis.”
St. Jean
Eudes: “Pensez combien il y a des saints dans le Ciel qui voient leurs pères,
mères, frères, ou d’autres parents dans la damnation de l’Enfer, et, malgré
cela, ils adorent, ils aiment, ils bénissent de joie et de bonheur la plus
juste Volonté de Dieu parce qu’ils voient que tel est le décret de la Justice
Divine concernant ces parents… Pour les saints du Ciel, l’accomplissement de la
Volonté de Dieu est si complètement suffisante pour leur donner le bonheur et
la félicité céleste que beaucoup d’entre eux, même voyant leurs proches chers
punis en Enfer, se réjouissent de la manifestation de la justice éternelle de
Dieu.” (Lettres et œuvres plus Courtes )
Sainte
Thérèse d'Avila: “C’est une grande folie d’être prêt à violer l’amitié de Dieu
plutôt que la loi de l’amitié humaine .” (Marie
Auxiliatrice des Chrétiens, Père Bonaventure Hammer)
Les Catholiques
doivent aussi comprendre que peu sont sauvés. Notre-Seigneur Jésus-Christ a
révélé que le chemin du Ciel est étroit et resserré et que peu le trouve,
tandis que le chemin de l’Enfer est large et pris par la plupart (Mt. 7:13).
Matthieu 7:13-
“Entrez par la porte étroite; parce que large est la porte et spacieuse la voie
qui conduit à la perdition; et nombreux sont ceux qui entrent par elle. Combien
est étroite la porte et resserrée la voie qui conduit à la vie, et qu’il en est
peu ceux qui la trouvent! ”
Luc 13:24-
“Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ; car beaucoup, je vous le dis,
chercheront à entrer, et ne le pourront pas.”
L’Écriture enseigne
aussi que presque le monde entier est dans les ténèbres, à un point tel que
Satan est même appelé “prince” (Jean 12, 31) et “dieu” (2 Cor. 4, 3) de ce
monde.
1 Jean 5:19- “Nous
savons que nous sommes de Dieu ; et le monde est tout entier sous l’empire du
malin [est assis dans la méchanceté].”
2 Pierre 2:4- “Car
Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché; mais si chargés des chaînes de
l'enfer et précipités dans l'abîme, il les a livrés afin d'être tourmentés et
réservés pour le jugement.”
C’est la triste
réalité de l’histoire que la plupart des gens dans le monde sont de mauvaise
volonté et ne veulent pas la vérité. Voilà pourquoi presque le monde entier est
dans les ténèbres et sur le chemin de la perdition. Cela a été le cas depuis le
début. Ce fut le cas lorsque seulement huit âmes (Noé et sa famille) sur la
totalité de la population du monde ont échappé à la colère de Dieu dans le
déluge qui couvrit la terre entière, et lorsque les Israélites rejetèrent la
loi de Dieu et tombèrent dans l’idolâtrie, encore et encore. Seuls deux hommes
sur l’ensemble de la population des Israélites (Josué et Caleb) pénétrèrent en
Terre Promise car les gens s’étaient opposés à Dieu en ces temps, même s’ils
avaient vu des miracles comme le monde n’en avait jamais vu!
Vision de
l’Archidiacre de Lyon, qui mourut le même jour que Saint Bernard (1153):
"Sachez, Monseigneur, qu’à l’heure même ou j’ai
expiré trente-trois mille personnes sont mortes. Sur ce nombre, Bernard et moi
nous sommes montés au ciel sans délai, trois sont entrés au Purgatoire, et tous
les autres sont tombés en Enfer."(Dit à saint Vincent Ferrier)
Pensez que la quasi-totalité de l’Europe était entièrement Catholique et que
les royaumes interdisaient les fausses religions à cette époque, ce
qui rendait ces temps beaucoup plus bénéfiques spirituellement pour les âmes
que ce que nous voyons aujourd’hui! Si si peu ont été
sauvés en ce temps, combien sont sauvés maintenant? On ne peut que frémir et
pleurer à cette pensée!
Notre-Seigneur
Jésus-Christ lui-même confirme également cette doctrine selon laquelle le
nombre des sauvés est très faible en comparaison avec les damnés dans les Révélations
de Sainte Brigitte où il explique que les moines du monde au 14ème siècle
étaient esclaves du péché et qu’à peine un moine sur une centaine était sauvé
de l’enfer: “Ils sont en vérité des esclaves et il y a très peu qui sont
différents, oui si peu que vous pouvez à peine en trouver un sur une centaine!”
(Livre 6, Chapitre 35)
Si le Christ dit que
pas même un moine sur cent sera sauvé, combien pensez-vous que de gens
ordinaires seront sauvés eux qui ne cherchent même pas à renoncer au monde et à
ses plaisirs! Malheureusement, seul la mort et l'enfer serviront à réveiller la
majorité des personnes entendant cela! Vous lirez ceci et puis continuerez dans
votre paresse et votre mondanité, ou vous aurez une ferveur spirituelle
courtement vécue qui se refroidira avec le temps qui passe! Nous prions avec
les larmes que vous ne soyez pas un de ces Judas qui souffrira pour l’éternité
en enfer!
“L’Enfer est si
chaud à l’intérieur que si le monde entier et tout ce qu’il contient était en
feu, on ne pourrait pas le comparer à cette vaste fournaise. Les diverses voix
entendues dans la fournaise parlent toutes contre Dieu. Elles commencent et
terminent leur discours avec des lamentations. Les âmes ressemblent à des gens
dont les membres sont pour toujours étirés sans soulagement ou pause.” (Les
Prophéties et Révélations de sainte Brigitte, Livre 4, Chapitre 7)
“Nicolas de Nice, en
parlant du feu de l’Enfer, dit que rien sur terre ne pourrait en donner une
idée. Il ajoute que si tous les arbres des forêts avaient été coupés, entassés
dans un vaste tas et mis en feu, cette terrible pile ne serait pas une
étincelle de l’Enfer.”
“Le plus petit
péché, après avoir été convoité, est suffisant pour damner quiconque du royaume
des Cieux, qui ne se repent pas.” (Les Prophéties et Révélations de sainte
Brigitte, Livre 1 - Chapitre 32)
“Les autres Chrétiens ont accepté l'Enfer sur foi, parce que le Christ a dit à plusieurs reprises et avec un accent solennel qu’il y a un Enfer, mais Jacinta l’a vu; et une fois qu’elle avait saisi l’idée que la justice de Dieu est la contrepartie de Sa miséricorde, et qu’il doit y avoir un Enfer si l’on veut qu’il y ait un Paradis, rien ne semblait si important pour elle que de sauver autant d’âmes que possible des horreurs qu’elle avait entrevues sous les mains rayonnantes de la Reine du ciel. Rien ne pouvait être trop dur, rien trop petit ni trop grand pour renoncer.” (Our Lady of Fatima, p. 89)
Beaucoup de gens
aujourd’hui ne se soucient pas d’aider les autres âmes. Ils perdent leur temps
à regarder des mondanités comme la télévision, des séries, des films, à jouer à
des jeux vidéos et à rechercher des plaisirs
terrestres plutôt que de sauver leurs propres âmes et celles des autres
personnes. Ils ne passent pas même une heure par jour à essayer de sauver leurs
propres âmes et les autres du feu de l’enfer éternel. Ces pécheurs sans cœur
n’entreront pas au ciel car ils ne se soucient pas vraiment des âmes des autres
personnes mais seulement de ce qui sera leur prochain plaisir ou jouissance (Mt
12:30). Notre-Seigneur les jettera sûrement dans le feu éternel de l’enfer pour
leur manque de charité!
Imaginez voir votre ami ou un membre de votre famille être impitoyablement
torturé et que vous ne soyez pas en mesure de l’empêcher. La plupart des gens
feraient presque n’importe quoi pour empêcher cette situation de se produire.
Pourtant, c’est exactement ce qui se passera, sauf si vous faites un effort
pour sauver votre ami. (Mt. 7:13-14) Donc, si vous vous souciez vraiment de
votre famille et de vos amis, s’il vous plaît, parlez-leur de la Parole de Dieu
et des grandes Révélations de sainte Brigitte. Une seule âme a plus de valeur
qu’une quantité infinie d’univers, car l’univers matériel cessera d’exister,
mais l’âme de votre ami ne cessera jamais d’exister. Rappelez-vous toujours: Un
véritable ami est celui qui dit la vérité. En tant que catholique, on a
l'obligation de tenter de convertir amis et membres de famille. Ainsi, si
quelqu'un est complètement inconscient de ce que croit son ami, alors cette
personne n’évangélise pas de la façon dont il ou elle doit évangéliser. Par
conséquent, invitons tous les gens à la fête des noces de notre Seigneur comme
nous avons été invité à le faire par Lui! Si nous
sommes convaincus que nous avons la foi, et ne sommes pas zélés pour la
propager aux autres, comment pourrions-nous même attendre d'être sauvés?
UN APERÇU DES TOURMENTS DE L'ENFER
Alors que l’horreur
ou le tourment de l’enfer ne peuvent jamais être pleinement compris en ce
monde, le Christ nous donne un aperçu de ce qui attend presque toutes les
personnes de ce monde dans Les Révélations de Sainte Brigitte. Dans le
Livre 4, Chapitre 51, Dieu révèle combien le purgatoire est horrible, et
puisque le purgatoire est si terrifiant, on ne peut que frémir et pleurer à
l’idée de ce que sera l'enfer:
“Il me
semblait qu’une âme était comme présentée devant le Juge par le soldat et par
l’Éthiopien que j’avais vus ci-dessus, et il m’a été dit: “Tout ce que vous
voyez maintenant en ce chapitre, tout cela s’exécuta sur cette âme, dès qu’elle
fut séparée du corps.” L’âme, ayant été présentée devant le Juge, demeurait
seule, car elle n’était au mains d’aucun de ceux qui
la présentaient. Elle était aussi toute nue et toute dolente, ne sachant que
devenir. Après, il me semblait que toutes les paroles qui étaient écrites dans
ce livre répondaient d’elles-mêmes à tout ce que l’âme disait.
“Donc, en la
présence du Juge et en l’assistance de ses troupes, ce soldat armé parla en ces
termes: “Il n’est point de droit et de justice qu’on reproche en opprobre à
l’âme les péchés qu’elle a confessés.” En vérité, moi, qui voyais ceci, je
connus parfaitement le tout, et le soldat qui parlait connaissait toutes choses
en Dieu, mais il parlait, afin que je l’entendisse. Lors une réponse a été
faite du livre de justice, que quand l’âme faisait pénitence, elle n’avait pas
la contrition digne à tels péchés, ni une vraie satisfaction. C’est pourquoi
elle doit maintenant endurer, pour n’avoir pas amendé ses fautes quand elle le
pouvait. Ce qu’ayant été dit, l’âme fondit en larmes avec une telle abondance
qu’elle semblait s’y abîmer. Néanmoins, on ne voyait point les larmes et on
entendait point de voix.”
“Après, le
Roi parlait à l’âme, disant: “Que la conscience dise et déclare maintenant les
péchés dont vous n’avez pas fait digne satisfaction.” Alors, l’âme éleva si
haut la voix qu’elle pouvait être quasi ouïe par tout le monde, disant:
“Malheur à moi, car je n’ai pas fais et vécu selon
les commandements de Dieu, que j’ai ouïs et connus!” Et s’accusant elle-même,
elle ajouta: “Je n’ai pas craint les jugements de Dieu.” Il lui fut répondu du
livre: “C’est pourquoi maintenant vous devez craindre les diables.” Et soudain
l’âme, craignant et frémissant comme si elle était toute perdue, dit: “Je n’ai
eu quasi aucune charité envers Dieu, c’est pourquoi j’ai fait peu de bien.” Une
réponse parût aussitôt du livre: “C'est pourquoi il est juste pour vous
d'approcher plus près du diable que de Dieu, parce que le diable vous a trompé
et entraîné vers lui par ses tentations.”
“L'âme
répondit: “Je réalise à présent que tout ce que j'ai fait l'a été par les
inspirations du diable.” Il lui répliqua soudain du livre : “La justice veut , et le droit du diable est de vous rendre selon que
vous avez fait avec peine et tribulation.” L’âme dit: “Il n’y a rien en moi, de
la pointe des pieds jusqu’au sommet de la tête, que je ne l’ai revêtu de vanité
et de superbe, car j’ai inventé de nouveau quelques vains et superbes habits,
et j’ai suivi quelques autres selon la coutume du pays. J’ai aussi lavé mes
mains et ma face, non-seulement pour les avoir nettes, mais afin qu’on les
louât comme belles.” Il lui fut encore répondu du livre: La justice dit que
c’est le droit du diable de vous rendre selon ce que vous méritez, car vous
vous êtes ornée et habillée selon qu’il vous suggérait.”
“L’âme
répondit derechef: “Ma bouche était souvent ouverte aux cajoleries et
bouffonneries, car je voulais grandement plaire aux autres, et mon coeur désirait grandement toutes les choses d’où il
n’encourrait la honte de l’opprobre du monde.” On lui répondit encore du livre:
“C’est pourquoi votre langue et vos dents doivent être arrachées, et on doit
vous en appliquer d’autres qui vous déplairont beaucoup. On vous doit ôter tout
ce qui vous plaît.” L’âme dit: “Je me suis grandement réjouie de ce que
plusieurs imitent mes actions et mes mœurs.” On lui répondit encore du livre:
“C’est pourquoi la justice veut que celui qui sera pris entrain
de commettre le même péché duquel vous êtes punie, subisse les mêmes peines que
vous et soit amené à vous. Alors, quand quelqu’un arrivera où vous êtes, qui
aura suivi vos vaines inventions, vos peines augmenteront.”
“Ces choses
ayant été dites, il me semblait qu'une chaîne était attaché à la tête de l’âme,
comme une couronne qui serrait si fort que le devant et le derrière de la tête
se joignaient ensemble. Ses yeux étaient tombés de leur place, pendants par leur racines tout le long des joues. Les cheveux semblaient
avoir été brûlés par le feu.
“Son cerveau coulait par le nez et par les oreilles. On
lui étendait la langue et on lui cassait les dents; on lui serrait les os des
bras avec des cordes, et ses mains écorchées étaient liées au col. La poitrine
et le ventre étaient si fortement serrés et conjoints au dos que, les côtes
étant cassées, le cœur et toutes les parties intérieures se crevèrent. Les
cuisses pendaient aux côtés, et on tirait les os cassés comme on a coutume de
plier un fil délié en un peloton .”
En effet, puisque le
purgatoire est si terrifiant, combien plus l'Enfer doit-il
être infiniment plus terrifiant? Dans le Livre 4, Chapitre 52, cela nous est
expliqué en ces mots:
“Il est ici traité d’une vision terrible
que sainte Brigitte, épouse, eut d’un homme et d’une femme, et comment
l’explication spirituelle a été faite par l’ange, où sont contenues plusieurs
merveilles.
“Je voyais
un homme dont les yeux étaient arrachés et pendaient encore aux joues avec deux
petits nerfs. Il avait les oreilles comme un chien, le nez comme un cheval, la
bouche comme un loup farouche, ses mains comme de grands pieds d’un bœuf, et
ses pieds comme les serres d’un vautour. Je voyais aussi une femme qui était
auprès de lui, les cheveux de laquelle étaient comme un buisson d’épines; ses
yeux étaient au derrière de la tête, ses oreilles coupées; son nez était plein
de pourriture et de puanteur; ses lèvres étaient comme les dents du serpent. Il
y avait en sa langue un aiguillon vénéneux. Les mains étaient comme deux queues
de renard, ses pieds comme deux scorpions.
“Tandis que
je voyais ceci, non en dormant, mais en veillant, je dis: “Hélas! qu’est ceci?”
Et soudain une douce et mélodieuse voix me parla avec tant de consolation, que
toute la crainte et l’effroi se retirèrent de moi disant: “Vous qui voyez ceci,
que pensez-vous que ce soit là?” “J’ignore, dis-je, si ceux que je voie sont
diables, hommes ou bêtes, engendrés ainsi de quelque espèce de bête, ou des
hommes que Dieu ait formés de la sorte.” La voix me répondit: “Ce ne sont point
des diables, car ils n’ont pas de corps, comme vous voyez que ceux-ci ont, ni
ne sont des bête car ils sont de la race d’Adam; bien que Dieu ne les ait pas
créés de la sorte, mais ils apparaissent et sont faits ainsi difformes en leurs
âmes par le diable, et ils vous semblent tels corporellement. Je vous montrerai
qu’est-ce qu’ils signifient. spirituellement.
“Les yeux de
cet homme vous semblent arrachés et pendants par deux petit nerfs. Par les deux
nerfs, vous entendrez deux choses : 1° que cet homme a cru que Dieu vivait
éternellement; 2° il a cru aussi que son âme, après cette vie, vivrait
éternellement en bien ou en mal. Par les deux yeux, vous entendrez aussi deux
autre choses: 1° qu’il devait considérer comment il devait éviter les péchés;
2° comment il pouvait parfaire et accomplir les bonnes œuvres. Les deux yeux
sont pour cela arrachés, d’autant qu’il n’a pas fait de bonnes œuvres, à part
pour le désir de la gloire céleste, ni fui le péché que par la crainte des
supplices éternels. Il a aussi des oreilles de chien, car comme un chien, il ne
s’est non plus soucié du nom de Dieu ni d’autre que du sien propre, s’il
l’entendait nommer. C’est aussi en cette manière qu’il s’est moins soucié de
l’honneur de Dieu que de l’honneur de son propre nom.
“Il a aussi
un nez de cheval, car comme le cheval débridé, ayant jeté sa fiente, se plaît à
y approcher le nez, il en fait de même, car ayant commis le péché, qui est très
vil devant Dieu comme une fiente, il lui semble retirer quelque douceur
misérable de sa puanteur quand il y pense. Il a aussi la bouche comme un loup
farouche, qui ayant rempli son ventre et sa bouche, désire encore dévorer ce
qui est encore en vie. De même en fait celui-ci, car s’il possédait tout ce
qu’il a vu des yeux, il désirerait encore posséder tout ce qu’il entendait que
les autres possèdent.
“Il a aussi
les mains comme un bœuf très fort, qui étant courroucé, foule aux pieds celui
qu’il peut surmonter à cause de la véhémence de sa colère, ne se souciant ni
des intestins ni de la chair, pourvu qu’il lui puisse ravir la vie. De même en
fait celui-ci, car quand il est en colère, il ne se soucie point que l’âme de
son ennemi descende en enfer, ni que son corps endure quelque tourment que ce
fût, pourvu qu’il lui pût ôter la vie. Il y a aussi les pieds comme un vautour,
qui a quelque chose en ses griffes qui lui est à goût : il la serre tellement
avec son pied, que les forces manquant au pied à cause de la grande douleur, il
est contraint de laisser aller ce qu’il tenait. De même en fait celui-ci, car il
veut tenir injustement jusqu’à la mort ce qu’il a pris d’autrui, quand même les
forces lui manquent, et est contraint de lâcher prise quand il n’en peut plus.
Il a aussi les pieds comme un vautour, qui a quelque chose en ses griffes qui
lui est à goût: il la serre tellement avec son pied, que les forces manquant au
pied à cause de la grande douleur, il est contraint de laisser aller ce qu’il
tenait. De même en fait celui-ci, car il veut tenir injustement jusqu’à la mort
ce qu’il a pris d’autrui, quand même les forces lui manquent, et est contraint
de lâcher prise quand il n’en peut plus.
“Les cheveux
de sa femme ressemblaient à un buisson d’épines. Or, les cheveux, qui sont au
sommet de la tête, qui ornent la face, signifient la volonté qui désire
sommairement plaire à Dieu tout souverain, car cette volonté orne et enrichit
l’âme devant Dieu. Mais d’autant que la volonté de cette femme est portée à
plaire sommairement à ce monde plus qu’au Dieu souverain, c’est pourquoi ses
cheveux sont comme un buisson d’épines. Ses yeux paraissent au derrière de la
tête, car elle détourne les yeux de l’esprit de ce que Dieu lui a donné en la
créant, en la rachetant, et en la favorisant utilement en diverses sortes de
manières. Or, elle regarde fort attentivement les choses passagères, et
desquelles elle s’approche tous les jours, jusqu’à ce qu’elles se soient
évanouies de sa présence. Ses oreilles apparaissent coupées spirituellement,
d’autant qu’elle se soucie peu de la doctrine du saint Évangile, ou d’ouïr les
prédications.
“Son nez
sont pleines de pourriture, car comme par les narines on attire au cerveau la
suavité des odeurs, afin que par elles le cerveau soit fortifié, de même par
ses affections déréglées, elle attire toutes les pourritures qui plaisent au
corps, aux affections délectables et misérables. Ses lèvres sont comme les
dents du serpent, et en sa langue paraissait un aiguillon vénéneux, car quand
le serpent serre fortement les dents, de peur que son aiguillon ne soit rompu
par quelque accident, néanmoins l’écume s’écoule entre la séparation des dents.
De même elle serre les lèvres en la confession vraie, de peur de n’émousser la
délectation du péché, qui est l’aiguillon vénéneux de son âme. Néanmoins, la
laideur et la difformité du péché paraissent évidemment devant Dieu et devant
les saints .”
“EXPICATION
“Je vous ai
parlé d’un mariage qui avait été fait contre les décrets et arrêts de l’Église.
Maintenant, je vous en parlerai plus amplement. Or, vous avez vu les mains de
cette femme comme une queue de renard et ses pieds comme des scorpions. C’est
parce qu’elle était déréglée et désordonnée en toutes ses actions, membres et
affections; aussi poignait-elle l’âme de son mari par la légèreté de ses mains,
et par sa démarche débordée, qui provoquait sa chair aux voluptés, plus
durement et plus cruellement que la morsure du scorpion.”
“Et voici
qu’en même instant l’Éthiopien apparut ayant en sa main un trident
, et en l’un des pieds comme trois griffes aiguës , et criant et disant
: O juge , c’est maintenant mon heure . J’ai attendu ,
j’ai gardé le silence ; il est temps que j’agisse. Et soudain
, le Juge séant avec une milice innombrable , un homme et une femme nus
m’apparurent;
Et le Juge leur dit: “Dites tout ce que vous avez fait ,
bien que je le sache.”
Premièrement , l’homme répondit : “Nous avons ouï
parler du décret et de la défense que l’Église fait de tels mariages , mais
nous n’en avons pas tenu compte et l’avons méprisé”. Le Juge répondit :
“Puisque vous n’avez pas voulu suivre Dieu , la
justice veut que vous sentiez les peines des bourreaux”.
Et soudain l’Éthiopien enfonça son ongle dans le cœur de tous deux , et les pressa tellement qu’on aurait dit qu’ils
étaient dans une presse.
Et le juge dit : “Ma fille (Brigitte) , ceux-là
méritent telles choses qui s’éloignent de leur Créateur pour s’approcher de la
créature”.
Le Juge dit encore à tous deux : “Je vous ai donné un sac pour les remplir de
mes délices. Qu’est-ce que vous m’apportez maintenant?” La femme répondit: “O Juge , nous n’avons cherché que les délices du ventre , et
nous n’emportons que la confusion misérable”. Lors le Juge dit au bourreau :
“Rendez ce qui est juste”. Le bourreau , dès l’instant
, enfonça son ongle dans le ventre de tous deux , et les blessa si fortement
que tous les intestins furent déchirés. Et le Juge dit : “Voilà ce que méritent
les violateurs et les infracteurs de mes commandements ,
et qui au lieu de médecine , désirent le venin”.
Et il leur dit encore : “Ou est le trésor que je vous avais prêté pour le faire
gagner?” Tous deux répondirent : “Nous l’avons foulé aux pieds
, car nous avons cherché un trésor terrestre , et non un trésor
éternel”. Lors le Juge dit au bourreau : “Donnez ce que vous savez et devez
rendre”. Le bourreau enfonça soudain son troisième ongle dans le cœur , dans leur ventre et dans leurs pieds , de sorte
qu’ils ressemblaient à un petit globe. Et l’Éthiopien dit : “Où irai-je avec
eux?” Le Juge lui dit: “Ce n’est pas à toi de monter ni de te réjouir”. Ce
qu’ayant été dit , soudain l’homme et la femme
disparurent , et le Juge dit derechef: “Réjouissez-vous , ma fille , de ce que
vous êtes séparée de telles créatures””
Pape St. Grégoire le
Grand (c. 600), sur le petit nombre des sauvés: “Plus les méchants abondent,
plus nous devons souffrir avec eux dans la patience, car sur l'aire de battage,
rares sont les céréales portées dans les granges, mais nombreuses sont les
bottes de paille brûlées par le feu.”
St. Alphonse (c.
1760): “Mon frère, si vous voulez bien vivre, efforcez-vous de vivre pendant le
reste de votre vie en présence de la mort. ‘O mort, bon est ton jugement’
(Eccl. XLI. 3). Oh, comme il juge vraiment des
choses, et comme il règle bien ses actions, celui qui les juge et les règle avec
la mort devant ses yeux! Le souvenir de la mort nous fait perdre toute
affection pour les choses de cette vie.”
Vision de l'Enfer,
montrée par la Bienheureuse Vierge Marie aux Enfants de Fatima, 1917: Elle
“leur montra une mer de feu. Plongés dans cet incendie il y avait les démons,
et les âmes, comme des braises transparentes, noires ou bronze polies,
flottant dans cet incendie, qui étaient soulevées en l’air par les flammes qui
sortaient d’elles-mêmes, avec des nuages de fumée, et retombaient de tous côtés
comme des étincelles dans d’immenses incendies, sans poids ni équilibre, au
milieu des cris et des gémissements de douleur et de désespoir, qui les
horrifièrent et les firent trembler de peur.”
SUR LE JUGEMENT GÉNÉRAL PAR SAINT
ALPHONSE DE LIGUORI
"Ils verront le
Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une
grande majesté" - Matthieu 24:30.
A bien considérer
les choses, personne ici-bas n’est présentement plus méprisé par les pécheurs
que Dieu, comme s'Il ne pouvait pas Se Venger, quand Il lui Plaît, des Offenses
qui Lui sont faites. "Ils estimaient, dit Job, que le Tout-Puissant ne
pouvait rien faire" (Job 22:17). Aussi notre Rédempteur s’est-il
Réservé un Jour, le Jour du Jugement général, que l’Écriture appelle pour cette
raison "le jour du Seigneur" (1 Corinthiens 3, 13); afin de se
faire alors reconnaître pour ce qu’il est réellement: le souverain Seigneur.
"On connaîtra le Seigneur quand il fera justice" (Psaume
9:17). Sur ce passage, Saint Bernard écrit: "Le Seigneur, Qui est
maintenant Inconnu tandis qu'Il cherche Miséricorde, sera Connu lorsqu'Il
Exécutera la Justice". En conséquence, ce jour ne s’appelle plus un
jour de miséricorde et de pardon: mais, dit le prophète Sophonie, "c’est
un jour de colère, un jour de tribulations et d’angoisse, un jour de calamité
et de misère" (Sophonie 1:15). Et de ce fait, le Seigneur dans sa
justice viendra reprendre alors l’honneur que les pécheurs avaient voulu lui
ravir ici bas. Voyons comment se fera le jugement en
ce jour solennel.
Voyons maintenant,
dans le Premier point, les différentes apparences du Juste et de l’Injuste;
dans le Deuxième, l’Examen de Conscience; et dans le Troisième, la
Sentence prononcée sur l’Élu et le Réprouvé.
Premier Point
Des Différences Apparences du Juste et des Pécheurs
dans la Vallée de Josaphat - (Joël 4.2)
Avant de paraître en
personne, le Juge, dit la Sainte Écriture, "fera marcher le feu devant
lui" (Psaume 96:3). Il tombera donc du Ciel un feu qui consumera tout
ici-bas. "La terre et toutes les choses de la terre seront, dit
l’apôtre saint Pierre, consumées par le feu" (2 Pierre 3:10). Ainsi,
palais, églises, maisons de campagne, cités, royaumes, tout doit être réduit en
un monceau de cendre.
Les derniers hommes
ont à peine cessé de vivre; déjà la trompette retentit et tous les morts
ressuscitent. "Oui, dit saint Paul, le son de la trompette se
fera entendre et les morts ressusciteront" (1 Corinthiens 15:52).
"Jamais, disait saint Jérôme, je ne pense au jour du jugement
sans trembler et toujours il me semble entendre la trompette crier à mon
oreille: 'Morts, levez-vous et venez au jugement'" et Saint Augustin
déclara, que Rien, n’avait banni aussi efficacement de lui les pensées
terrestres, que la Peur
du Jugement.
Pendant que la
trompette retentit, les Bienheureux descendent du Ciel et l’on voit ces âmes,
toutes resplendissantes de beauté, s’unir à ces mêmes corps avec lesquels elles
ont servi Dieu en cette vie; les malheureuses âmes des damnés s’élancent du
fond des enfers pour entrer dans ces corps maudits avec lesquels elles ont
offensé Dieu. Oh! Quelle différence entre les corps des Bienheureux et ceux des
damnés! Beaux, éclatants, plus resplendissants que le soleil, "car les
justes brilleront alors comme le soleil" (Matthieu 13:43), tels se
montrent les justes, quant aux réprouvés, leurs corps 'hideux' et 'noirs'
exhalent une odeur infecte! Bienheureux donc celui qui, à l’exemple des saints,
sait ici-bas mortifier sa chair, en lui refusant les plaisirs défendus, et qui,
pour mieux la tenir dans le devoir, lui interdit même les jouissances licites
et ne craint pas de la maltraiter. Quel ne sera pas alors son bonheur et avec
quelle joie il dira ce que saint Pierre d’Alcantara disait, après sa mort, à
sainte Thérèse: "Heureuse pénitence, qui me vaut une si grande gloire"
A peine ressuscités,
les hommes recevront des anges l’ordre de se rendre tous dans la vallée de
Josaphat pour y être jugés. "Peuples! Peuples!
A la vallée du carnage! Car le jour du Seigneur est proche" (Joël
3:14). Quand tous seront réunis, les anges viendront faire la séparation des
justes d’avec les réprouvés. "Les anges s’élanceront, dit Jésus Christ,
et ils sépareront les méchants du milieu des justes" (Matthieu 13,
49). Les élus prendront place à droite, tandis que les damnés seront chassés à
gauche. De quelle confusion ne seront pas couverts les impies en se voyant
abandonnés, après qu’on aura soigneusement réuni les justes? "Que
pensez-vous, dit l’auteur de l’œuvre imparfaite, que sera la confusion
des impies, quand, étant séparés du juste, ils seront abandonnés?" Et
quand bien même, dit saint Jean Chrysostome, les damnés n’auraient aucune autre
peine à souffrir, cette honte seule suffirait pour faire leur enfer. Il y aura
séparation du fils d’avec le père, de l’époux d’avec l’épouse, du maître d’avec
le serviteur.
Les cieux s’ouvrent.
Les anges arrivent, avec la Sainte Croix et les autres instruments de la
Passion, pour assister au Jugement. "Quand le Seigneur viendra juger le
monde, dit saint Thomas, la Croix et les autres instruments de la
Passion de Jésus Christ seront exposés à la vue de tous." La Croix
surtout frappera les regards. "Alors on verra le signe du Fils de
l’homme dans le ciel; alors pleureront toutes les tribus de la terre"
(Matthieu 24:30). Oh! Quels gémissements, pousseront à la vue de la Croix tous
ces pécheurs qui, pendant leur vie, n’auront fait aucun cas de leur salut
éternel, tandis que le Fils de Dieu l’eut tant à cœur! "Pécheur,
ajoute saint Jean Chrysostome, les clous du Sauveur se plaindront de toi;
ses cicatrices prendront une voix contre toi; sa croix se fera ton accusateur".
La Reine des anges
et des Saints, la Très Sainte Vierge Marie, viendra également prendre part au
Jugement Dernier. Enfin dans les Cieux sur un trône de lumière arrive le Juge
Éternel, Plein de Splendeur et de Majesté. "Ils verront le Fils de
l’homme venir sur les nuées du ciel avec une grande puissance et une grande
majesté" (Matthieu 24:30). "Et tous les peuples, en le voyant,
seront dans un affreux tourment" (Joël 2:6). A la vue de Jésus Christ,
Grande sera l'Agonie du Réprouvé. "Oui, dit saint Jérôme, les
damnés aimeraient mieux endurer tous les supplices de l’enfer que la seule
présence du Seigneur". Alors, selon la prédiction de saint Jean, les
damnés demandent aux montagnes de tomber sur eux et de les dérober aux regards
de leur Juge irrité: "Ils crieront aux montagnes et aux rochers: Tombez
sur nous et cachez-nous de celui qui est assis sur le
trône et de la colère de l’Agneau" (Apocalypse 6:16).
Deuxième Point
L'Examen de Conscience
Mais déjà le
jugement commence. Les débats s’ouvrent, c’est-à-dire que chaque conscience est
mise à découvert. "Le jugement se tient, et les livres sont ouverts"
(Daniel 7:10). Saint Paul nous apprend qu’alors "le Seigneur illuminera
le secret des ténèbres" (1 Corinthiens 4:5). Et, par la bouche de Son
Prophète, Jésus-Christ a dit: "Je scruterai Jérusalem avec des lampes"
(Sophonie 1:12.) La lumière de la lampe révèle tout ce qui est caché.
"Un jugement,
dit saint Jean Chrysostome, terrible aux pécheurs, mais désirable et doux au
Juste". Le Jugement Dernier remplira les pécheurs de terreur, mais
sera une source de joie et de douceur pour l’élu; car Dieu donnera ensuite la
Louange à chacun, selon ses œuvres (1Corinthiens 4:5). L’Apôtre nous dit qu'en
ce Jour, le Juste sera élevé au-dessus des Nuages, pour être unis aux Anges et
augmenter le nombre de ceux qui rendent hommage à l’Éternel. "Nous
serons emportés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Christ, dans les
airs" (1 Thessaloniciens 4:17.)
Les mondains
considèrent maintenant comme des Fous les Saints qui ont mené des vies
mortifiées et humbles; mais alors ils confesseront leur propre
folie et diront: "Nous insensés, nous estimions leur vie une folie, et
leur fin sans honneur. Voyez comment ils sont comptés parmi les Fils de Dieu et
leur sort est au milieu des saints" (Sagesse 5:4-5). Dans ce monde,
les riches et les nobles sont appelés heureux; mais le vrai bonheur
consiste en une vie de Sainteté. Réjouissez-vous, Âmes qui vivez dans la
Tribulation; "vous serez affligés, mais votre affliction se changera en
joie" (Jean 16:20). Dans la Vallée de Josaphat, vous serez assises sur
des Trônes de Gloire.
Mais les réprouvés,
comme des boucs destinés à l’abattage, seront placés sur la gauche, dans
l’attente de leur Dernière Condamnation. "Judicii
tempus, dit saint Jean Chrysostome, misericordiam non recipit."
Au Jour du jugement, il n’y a pas d’espoir de Miséricorde pour les
pauvres pécheurs. "Magna", dit Saint Augustin, jam is poena peccati,
metum et memoriam divini perdidisse judicii." La
plus grande punition du péché, chez ceux qui vivent en inimitié avec Dieu, est
de perdre la peur et le souvenir du jugement divin. Continuez, continuez, dit
l’Apôtre, de vivre obstinément dans le péché; mais, en proportion de
votre obstination, vous aurez accumulé pour le Jour du jugement, un trésor de
la colère de Dieu. "Cependant, par ton endurcissement et ton cœur
impénitent, tu t’amasses un trésor de colère pour le jour de la colère" (Romains
2:5.)
Alors, les pécheurs
ne pourront pas se cacher; mais, avec une douleur insupportable,
ils seront contraints de comparaître au Jugement. "Être trouvé caché, dit Saint
Anselme, sera impossible –
comparaître sera intolérable". Les diables feront leur office
d‘accusateurs, et, comme le dit Saint Augustin, diront au juge:"Dieu
très juste, déclarez-les être miens, eux qui ne voulaient pas être vôtres".
Le témoin contre les impies sera, d'abord, leur propre Conscience
"leur conscience leur rendant témoignage" (Romains 2:15) A leur tour,
les murs de ces demeures, où les pécheurs ont offensé Dieu, se transforment eux-même en témoins et crient vengeance. "La pierre
criera du milieu de la muraille" (Habacuc 2, 11). Enfin, comme dernier
témoin, se lève le juge lui-même; car il était là, à chaque insulte que lui
faisait le pécheur. "C’est moi le juge et le témoin", dit le
Seigneur (Jérémie 29:23). Par conséquent, selon Saint Augustin, "Celui
qui est maintenant le témoin de votre vie, sera le juge de votre cause."
Pour les Chrétiens en particulier il dira "Malheur à toi Chorazin, malheur à toi Bethsaïde,
car si les miracles qui ont été faits au milieu de vous avaient été faits dans
Tyr et Sidon elles auraient depuis longtemps fait pénitence sous le sac et la
cendre." (Matthieu 11:21) ... Il manifestera alors à tous les hommes
leurs crimes les plus cachés. "Je découvrirai ta honte à ta face."
(Nahum 3:5) Il exposera à la vue toutes leurs impuretés, injustices et cruautés
secrètes. "Je poserai contre toi toutes tes abominations"
(Ézéchiel 7:3). Chacun des damnés portera ses péchés écrits sur son front.
Quelles excuses
peuvent sauver le méchant, en ce Jour? Ah! Ils ne peuvent offrir aucune
excuse. "Mais toute iniquité fermera la bouche" (Psaume
107:42). Leurs péchés mêmes fermeront la bouche des réprouvés, de sorte
qu’ils seront sans courage pour s’excuser eux-mêmes. Ils prononceront
leur propre condamnation.
Troisième Point
Sentence de l’Élu et du Réprouvé
Saint Bernard dit,
que la sentence des élu et leur destinée à la Gloire
Éternelle, sera déclarée en premier, afin que les douleurs des réprouvés
puissent être augmentées à la vue de ce qu’ils ont perdu. "Prius pronunciabitur
sententia electis, ut acrius (reprobi) doleant videntes quid amiserint." Jésus-Christ tourne d’abord vers les élus
et il leur adresse ces douces paroles: "Venez, les bénis de mon Père; possédez le
royaume préparé pour vous depuis l’origine du monde" (Matthieu 25,
34). Avec quelle joie par conséquent les justes entendront le souverain Juge
leur dire: Venez, enfants de bénédiction, venez au royaume céleste! Pour vous
plus de peines, plus de craintes. Vous êtes sauvés et sauvés pour l’éternité.
Je bénis le sang que j’ai répandu pour vous et je bénis les larmes que vous
avez répandues sur vos péchés. Alleluia! Alleluia! S’écrient les élus; et c’est en poussant ce cri
de joie qu’ils entrent en triomphe dans le ciel pour posséder Dieu, le louer et
l’aimer à jamais.
Le Juge se tournera
alors vers les réprouvés, et prononcera la sentence de leur condamnation en ces
termes: "Éloignez de moi maudits, allez au feu éternel"
(Matthieu 25:41). Ils seront ensuite maudits à jamais, séparés de Dieu, et
envoyés brûler pour toujours dans le Feu de l’Enfer. "Et ceux-ci iront
au châtiment éternel, mais les Justes dans la vie éternelle" (Matthieu
25:46).
La sentence est
prononcée. Alors, dit saint Ephrem, les réprouvés font leurs adieux aux anges,
aux saints, à leurs parents, et à la divine Mère: "Adieu, juste; adieu,
Croix; adieu, Paradis! Pères et enfants, adieu, puisque nous ne verrons plus
jamais aucun de vous! A vous aussi, adieu, sainte Vierge Marie Mère de Dieu"
Au milieu de la vallée s’ouvre aussitôt un vaste Abîme, où tombent tous
ensemble démons et damnés; puis ils entendent, se fermer sur eux pour toute
l’éternité ces portes qui ne doivent jamais plus s’ouvrir. O maudit
péché! À quelle fin malheureuse le péché conduira, un jour, tant d’âmes
rachetées par le Sang de Jésus-Christ! O malheureuses âmes! pour
lesquelles est préparée une telle fin de mélancolie. Mais frères, ayons
confiance. Jésus-Christ est maintenant un 'Père', pas un 'Juge'.
Il est prêt à pardonner à tous ceux qui se repentent. Allons donc, Lui demander
Pardon.
- Fin du Sermon de Saint Alphonse -
PRIÈRE POUR DEMANDER LES GRÂCES
NÉCESSAIRES AU SALUT
Père Éternel, Votre
Fils a promis que vous nous accorderez toutes les grâces que nous demandons en
Son Nom. Au Nom et Mérites de Jésus-Christ, je Vous demande les Grâces
suivantes pour moi et pour toute l’Humanité. Je Vous en prie, donnez-moi une
foi vive en tout ce que l’Église enseigne. Éclairez-moi, pour que je connaisse
la vanité des biens de ce monde, et l’immensité de l’Infinie Bonté que Vous
êtes. Montrez-moi également la difformité des péchés que j’ai commis, pour que
je puisse devenir humble et les détester comme je le devrais.
Donnez-moi une ferme
confiance de recevoir le pardon de mes péchés, la sainte persévérance, et la
gloire du Ciel, par les Mérites de Jésus-Christ, et par l’intercession de
Marie. Donnez-moi un grand amour pour Vous, qui me détache de l’amour de ce
monde et de moi-même, afin que je puisse n’aimer rien d’autre que Vous.
Je vous prie de me
donner une parfaite résignation à Votre Volonté. Je m’offre entièrement à Vous
afin que Vous disposiez de moi, et de tout ce qui m’appartient, comme il Vous
plaît.
Je Vous supplie de
me donner un grand chagrin pour mes péchés.
Je vous demande de
me donner l’Esprit de vraie humilité et de douceur, afin que je puisse accepter
avec paix, et même avec joie, tout le mépris, l’ingratitude et les mauvais
traitements que je pourrais recevoir. En même temps, je vous demande également
de me donner la charité parfaite, qui doit me faire souhaiter le bien à ceux
qui m’ont fait du mal.
Donnez-moi l’amour
de la vertu de mortification, par laquelle je puisse châtier mes sens rebelles
et m’opposer à mon amour-propre. Donnez-moi une grande confiance en la Passion
de Jésus-Christ et en l’intercession de Marie Immaculée. Donnez-moi un grand
amour pour le Saint-Sacrement, et une tendre dévotion et amour pour sa Sainte
Mère. Donnez-moi, avant tout, la sainte persévérance, et la grâce de toujours
prier pour l'obtenir, en particulier à l’heure de la tentation, et à l’heure de
la mort.
Enfin, je vous
recommande les Saintes Âmes du Purgatoire, mes parents et bienfaiteurs, et
d’une manière particulière, je vous recommande tous ceux qui me haïssent ou qui
m’ont offensé d’aucune façon; Je vous prie de leur rendre le bien pour le mal
qu’ils m’ont fait ou ont pu souhaiter me faire. Faites que, par Votre Bonté, je
puisse venir un jour chanter Vos Miséricordes dans le Ciel; car mon espérance
est dans les Mérites du Sang de Jésus et dans le patronage de Marie. Marie,
Mère de Dieu, priez Jésus pour moi. Amen
2 Visions Dégrisantes Des Saintes Du Purgatoire
Oui, ceux qui sont
au purgatoire ont évité l'enfer et sont assurés du paradis, mais c'est quand
même un lieu de grande souffrance pour ceux qui y sont, et en pensant à ces
tourments tous peuvent être encouragés à lutter plus dans cette vie pour éviter
le purgatoire. L'Enfer a beaucoup de similitudes avec le purgatoire, et ainsi,
lire à propos du purgatoire peut aussi aider l'âme à imaginer ce que sera
l'Enfer.
Beaucoup de saints
ont aussi affirmés avoir eu des expériences mystiques en rapport au purgatoire.
Bien sûr, les expériences mystiques personnelles n'augmentent ni ne complètent
la Révélation définitive du Christ mais sont plutôt là pour nous aider grâce à
elles à vivre plus pleinement dans une certaine période de l'histoire. Donc,
tout comme les visions de l'enfer, lisez ces histoires avec du recul, voyant si
elles peuvent vous aider à prendre plus sérieux la réalité du purgatoire.
“Les tourments y égalent ceux de l'Enfer” - Sainte Catherine de Gênes
Sainte Catherine de Gênes était une none du 15ème siècle qui passa la plupart
de son temps à prendre soin des malades, en particulier ceux atteins de peste
bubonique. Elle aussi connue pour ses expériences mystiques du purgatoire.
“De quelle gravité
est le purgatoire, ni la langue ne le peut expliquer, ni l'esprit le saisir. Je
ne vois que ceci: que les tourments y égalent ceux de l'Enfer. Néanmoins, je
vois que l'âme qui découvre la moindre tache d'imperfection le reçoit, selon ce
qui a été dit, comme un bienfait qui lui est accordé. Dans un certain sens,
elle le tient pour rien en comparaison de cette tache
qui arrête son amour.
“Je vois aussi que le tourment des âmes du purgatoire consiste bien davantage
en ceci qu'elles voient en elles quelque chose qui déplaît à Dieu et qu'elles
l'ont contracté volontairement en agissant contre une si grande bonté, plutôt
que dans nul autre tourment qu'elles ressentent en purgatoire. C'est qu'étant
dans la grâce divine elles voient la réalité et l'importance de cet empêchement
qui ne leur permet pas d'approcher de Dieu.” (Traité du Purgatoire)
“Un Esprit Tout en Feu, Semblable au Métal Incandescent” - Sainte Lydwine de
Schiedam
Sainte Lydwine de Schiedam était une sainte et mystique Néerlandaise du 15ème
siècle. Adolescente, elle eût un accident de patin à glace qui la rendit
infirme le reste de sa vie. Un pécheur fut converti par ses prières et
exhortations et put faire une bonne confession, mais il mourut peu après,
inapte à faire plus de pénitence. Après quelques temps, elle demanda à son ange
gardien s'il était toujours au purgatoire, et elle eût cette vision:
“‘Il est là,’ dit
son ange, ‘et il souffre beaucoup. Désires-tu endurer quelques souffrances pour
diminuer les siennes?’ Certainement,’ elle répondit, ‘Je suis prête à souffrir
n'importe quoi pour l'aider.’ Instantanément son ange la conduisit dans un lieu
de terrifiantes tortures. ‘Est-cela, alors, l'Enfer,
mon frère?’ demanda la sainte jeune fille, saisie d'horreur. ‘Non, sœur,’
répondit l'ange, ‘mais cette partie du Purgatoire est voisine de l'Enfer.’
“Regardant de tous côtés, elle vit ce qui ressemblait à une immense prison,
entourée de murs d'une hauteur prodigieuse, dont la noirceur, ajoutée aux
pierres monstrueuses, lui inspirèrent l'horreur. Approchant de l'enceinte
lugubre, elle entendit un bruit confus de lamentations, de cris de rage, de
chaînes, d'instruments de torture, de coups violents que les exécuteurs
déchargeaient sur leurs victimes. Ce bruit était tel que tout le tumulte du
monde, d'une tempête ou bataille, ne pouvait lui être comparé. ‘Qu'est-ce,
alors, que cet horrible endroit?’ demanda Sainte Lydwine à son bon ange.
‘Souhaites-tu que je te le montre?’ ‘Non, je t'en supplie,’ dit-elle, reculant
de terreur; ‘le bruit que j’entends est si effrayant que je ne peux plus le
supporter ; comment, alors, pourrais-je endurer la vue de ces horreurs?’
“Continuant sa route mystérieuse, elle vit un ange tristement assis sur le bord
d'un puits. ‘Qui est cet ange?’ demanda-t-elle à son guide. ‘C'est,’ il
répondit, ‘l'ange gardien du pécheur du lot auquel tu t'intéresse.
Son âme est dans ce puits, où il y a un Purgatoire spécial.’ A ces mots,
Lydwine jette un regard interrogateur à son ange; elle désirait voir cette âme
qui lui était chère, et tenter de la libérer de cette fosse effrayante. Son
ange, qui la compris, ayant retiré le couvercle du
puits, un nuage de flammes, ainsi que des cris des plus plaintifs, s'élevèrent.
‘Reconnais-tu cette voix?’ lui dit l'ange. ‘Hélas!
oui,’ répondit la servante de Dieu. ‘Désires-tu voir cette âme?’ il continua. A sa réponse affirmative, il l'appela par son
nom; et immédiatement notre vierge vit apparaître à l'entrée de la fosse un
esprit tout en feu, semblable au métal incandescent, qui lui dit avec une voix
à peine audible, ‘O Lydwine, servante de Dieu, qui me donnera de contempler la
face du Très-Haut?’
“La vue de cette âme, en proie au plus que terrible tourment du feu, donna à
notre sainte un tel choc que la ceinture qu'elle portait autour de son corps se
déchira en deux; et, plus à même de supporter cette vue, elle se réveilla
soudainement de son extase. Les personnes présentes, percevant la peur, lui en
demandèrent la cause. ‘Hélas!’ répondit-elle, ‘Comme les prisons du Purgatoire
sont effrayantes! C'était pour assister les âmes que j'ai consenti à descendre
là. Sans ce motif, si le monde entier m'était donné, je ne subirais pas la
terreur que cet horrible spectacle m'inspira.’
“Quelques jours plus tard, le même ange qu'elle avait vu si abattu lui apparut
avec un visage joyeux; il lui dit que l'âme de son protégé avait quitté la
fosse et était passée dans le Purgatoire ordinaire. Cet allégement partiel ne
suffit pas à la charité de Lydwine; elle continua à prier pour le pauvre
patient, et de lui appliquer les mérites de ses souffrances, jusqu'à ce qu'elle
vit les portes du Ciel lui être ouvertes.” (Purgatory,
par le Père F. X. Schouppe, S.J.,
p. 16-19)
TOUT FINIT, ET FINIT VITE
par Saint Alphonse de Liguori
Voyez! Tous les
Biens de cette Terre sont comme l'herbe des champs, qui aujourd'hui est belle
et fleurissante; mais qui le soir se flétrie et perd ses fleurs, et le
lendemain est jetée au feu. C'est ce que Dieu Commanda au Prophète Isaïe de
prêcher, quand Il lui dit, "Crie! Et je dis: Que crierai-je? Toute
chair est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur des champs"
(Isaïe 40:6). Ainsi Saint Jacques compare le riche de ce monde à la fleur des
champs: à la fin de leur voyage de cette vie, ils pourrissent avec leurs
richesses et leurs pompes. "Et que le riche mette sa gloire dans son
abaissement; car il passera comme l'herbe fleurie: le soleil s'est levé
brûlant, et il a desséché l'herbe, et sa fleur est tombée, et toute sa beauté a
disparu; de même aussi le riche se flétrira avec ses entreprises."
(Jacques 1:10-11). Ils dépérissent et sont jetés dans le Feu, comme le riche
gourmande, plonge, qui a fait une splendide apparition dans cette vie, mais
qui par la suite reçu "la sépulture dans l'Enfer" (Luc 16:22).
Nous donc, mes Biens-Aimés Chrétiens, occupons nous du Salut de nos âmes, et de l'acquisition de
richesses pour l’Éternité, qui ne finisse jamais; car dans ce monde tout
finit, et finit vite.
Premier Point
Tout Finit
Quand un grand de ce
monde, est en plein dans la jouissance des richesses et des honneurs qu'il a
acquis, la mort viendra, et il lui sera dit "Donne tes ordres à ta
maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus." (Isaïe 38:1). Oh!
Quelles nouvelles plaintives! L'homme malheureux doit alors dire: Adieu,
O Monde! — Adieu, O Villa! — Adieu, O Grotte! — Adieu,
Parents! — Adieu, Amis! — Adieu, Sports! — Adieu, Balles!
— Adieu, Comédies! — Adieu, Banquets! — Adieu, Honneurs!
Tout est fini pour moi. Il n'y a pas de remède; qu'il le veuille ou non,
il doit tout quitter. "Car il n'emportera rien à sa mort, son
opulence ne descendra pas avec lui." (Psaume 48:18). Saint Bernard dit
que la Mort entraîne une horrible séparation de l'âme d'avec le corps, et
d'avec toutes les choses de cette Terre. "Opus mortis horrendum divortium" - Sermon 26. Pour les grands de ce
monde, que les mondains regardent comme les plus fortunés des mortels, le
simple nom de la mort est si plein d'amertume, qu'ils ne veulent même pas en
entendre parler; car leur seule préoccupation est de trouver la paix, dans
leurs biens terrestres. "O Mort!", dit l'Ecclésiastique,
"que ton souvenir est amer, à l'homme qui vit en paix au sein de ses
richesses" (Ecclésiastique 41:1) Mais, combien plus grande sera
l'amertume que la mort elle-même cause, quand elle arrivera réellement!
Misérable l'homme, qui est attaché aux biens de ce monde! Toute séparation
entraîne la douleur. Ainsi, quand l'âme sera séparée, par le coup de la mort,
des biens dans lesquels elle avait fixé toutes ses affections, la douleur devra
être insupportable. C'est cela qui fit le Roi Agag
s'exclamer, quand la nouvelle de sa mort prochaine lui fut annoncée, "Est-ce
ainsi que la mort amère sépare?" 1Rois 15:32. Le grand malheur des
mondains est, que lorsqu'ils sont sur le point d'être mené en Jugement, au lieu
d'essayer de faire les comptes de leur âme, ils dirigent toute leur attention
sur les choses terrestres. Mais, dit Saint Jean Chrysostome, le Châtiment qui
attend les pécheurs, pour avoir oublié Dieu durant leur vie, est qu'ils
s'oublient eux-mêmes à l'heure de la Mort. "Hae
animadversione percutitur impius, ut moriens obliviscatur sui, qui vivens oblitus est Dei".
Mais quelque grand puisse être l'attachement d'un homme aux choses de ce monde, il doit en prendre congé à la mort. Nu, il est entré dans ce monde, et nu, il en sortira. "Nu", dit Job, "Je suis sorti du sein de ma mère, et nu j'y retournerai" (Job 1:21). En un mot, ceux qui ont passé leur vie entière, ont perdu leur sommeil, leur santé, et leur âme, à accumuler des richesses et des possessions, desquelles ils n'emporteront rien à l'heure de la mort; leurs yeux seront alors ouverts; et tout ce qu'ils auront si chèrement acquis, ils n'en trouveront rien dans leurs mains. Ainsi, en cette nuit de confusion, ils seront accablés par une tempête de douleurs et de tristesse. "Un riche, lorsqu'il s'endormira, n'emportera rien avec lui; il ouvrira ses yeux, et il ne trouvera rien. L'indigence le surprendra comme l'eau, qui déborde; pendant la nuit, une tempête l'accablera." (Job 27:19-20). Saint Antonin relate que Saladin, Roi des Sarrasins, donna l'ordre avant de mourir, que, lorsqu’on porterait son corps à sa dernière demeure, on fit marcher en tête du cortège un héraut chargé de tenir un linceul au bout d’une lance et de crier: Voici tout ce que Saladin emporte dans la tombe. Le Saint rapporte aussi, qu'un certain Philosophe, parlant d'Alexandre le Grand, après sa mort, dit: Voilà l'homme qui fit trembler la Terre. "La Terre", comme dit l'Ecriture, "se tut devant lui" (1Machabées 1:3). Il est maintenant sous terre. Hier, le monde entier était petit pour lui; aujourd’hui, trois pieds de terre lui suffisent. "Qui terram heri conculcabat, hodie ab ea conculcatur; et cui heri non sufficiebat mundus hodie sufficiunt quatuor ulnae terrae". Saint Augustin, ou quelque autre écrivain antique écrit, qu'étant aller voir la Tombe de César, il s'exclama: "Les Princes te craignaient, les cités te vénéraient, tous tremblaient devant toi, où est allée ta Magnificence?" (Sermon 38). Écoutez ce que David dit, "J'ai vu l'impie au comble de la puissance, il s'étendait comme les cèdres du Liban. J'ai passé, et voici qu'il n'était plus" (Psaume 36:35-36). Oh! Combien de tels spectacles sont vu chaque jours dans le monde! Un pécheur qui est né dans la bassesse et la pauvreté, acquière ensuite richesses et honneurs, afin d'exciter l'envie de tous. Quand il meurt, tout le monde dit, Il fit une fortune dans le monde; mais maintenant il est mort, et avec la mort, tout est fini pour lui.
"Pourquoi s'enorgueillit ce qui est poussière et cendre?" (Ecclésiastique 10:9). Voici le langage que le Seigneur adresse à l'homme qui est enflé d'honneurs terrestres et de richesses terrestres. Misérable créature, dit-Il, d'où vient un tel orgueil? Si tu aime les honneurs et les richesses, rappelles-toi que tu est poussière. "Car tu es poussière et tu retourneras en poussière." (Genèse 3:19). Tu dois mourir, et après la mort, quel avantage tireras-tu des honneurs et des possessions qui t'enflent à présent d'orgueil? Va, dit Saint Ambroise, va au Cimetière, dans lequel sont enterrés le riche et le pauvre, et regarde si tu peux discerner parmi eux, qui était riche, et qui était pauvre; tous sont nus, et rien ne demeure des richesses parmi eux, mais quelques os flétris. "Respice sepulchra, dic mihi, quis ibi dives, quis pauper sit". Combien serait profitable le souvenir de la mort à l'homme, qui vit dans le monde! "Il sera conduit aux sépulcres, et il veillera au milieu du monceau des morts" (Job 21:32). Aux côtés de ces corps morts, il se souviendrait de la mort, et qu'il sera un jour comme eux. Ainsi, il serait réveillé du sommeil mortel dans lequel il vit peut-être dans un état de perdition. Mais, le malheur est, que les mondains ne veulent pas penser à la mort, jusqu'à ce que l'heure vienne où ils doivent se séparer de cette Terre, et aller à l’Éternité; et par conséquent ils vivent attachés au monde, comme s'ils ne devaient jamais en être séparé. Mais, notre vie est courte, et se terminera bientôt; ainsi, toutes choses doivent finir, et doivent finir vite.
Second Point
Tout Finit vite
Les hommes savent
bien, et croient fermement, fermement, qu'ils vont mourrir;
mais ils imaginent la mort comme lointaine, comme si elle ne devait
jamais arriver. Mais Job nous dit que la vie de l'Homme est courte. "L'homme
né d'une femme, vivant peu de temps, est rempli de beaucoup de misères. Comme
une fleur, il s'élève, et il est brisé" (Job 14:1-2). A présent, la
santé des Hommes est si affaiblie, que comme nous le voyons par l'expérience,
le plus grand nombre d'entre eux meurt avant d'atteindre l'âge de soixante-dix.
Et qu'est, dit Saint Jacques, votre vie, si ce n'est une Vapeur, qu'un coup de
vent, une fièvre, une attaque d'apoplexie, une piqûre, une attaque cardiaque,
fait disparaître, et qu'on ne voit plus? "Car qu'est-ce que votre vie?
Une vapeur qui paraît pour un peu de temps et s'évanouit ensuite"
(Jacques 4:15). "Nous mourrons tous", dit la femme de Thécua à David, "et nous nous écoulons sur la terre
comme les eaux qui ne reviennent point" (2Rois 14:14). Elle disait la
vérité; de même que les rivières et les fleuves vont à la mer, et de même que
les eaux qui s'écoulent ne reviennent plus, de même nos jours s'écoulent, et
nous approchons de la mort.
Ils passent, ils
passent vite. "Mes jours ont été plus rapide qu'un coureur"
(Job 9:25). La mort vient nous rencontrer, et court plus rapidement qu'un
coureur, de sorte qu'à chaque pas que nous faisons, chaque respiration que nous
prenons, nous approchons de la mort. Saint Jérôme sentait, que même lorsqu'il
était entrain d’écrire, il se rapprochait de la mort.
Ainsi il disait, "Ce que j'écris c'est autant d'enlevé à ma vie".
"Quod scribo de mea vita
tollitur". Disons donc avec Job: les
plaisirs, les amusements, les honneurs tout passe et qu’en reste-t-il? "il ne me reste qu’un sépulcre" (Job
17:1). En un mot, toute la gloire des travaux que nous avons entrepris dans ce
monde, afin d'obtenir un haut revenu, une haute dignité, une science élevée,
finira dans notre être jeté dans une fosse, pour nourrir les vers. Les
misérable mondain alors, dira à la mort: ma Maison, mon Jardin, mon Mobilier à
la Mode, mes Tableaux et mes Beaux Vêtements, ne vont, dans un court instant,
plus m'appartenir, "il ne me reste qu'un sépulcre".
Mais, autant que le
mondain se sera distrait par ses affaires mondaines et par ses plaisirs; autant
il y sera emprisonné, Saint Chrysostome dit que lorsque la peur de la mort, qui
met le feu à toutes les choses de la vie présente, commence à entrer
dans l'âme, elle le forcera à penser, et à s'intéresser à son sort après la
mort. "Cum pulsare animam
incipit metus mortis (ignis instar praesentis vitae omnia succendens) philosophari eam cogit, et futura solicita mente versari".
Hélas à l'heure de la mort, "Alors s'ouvriront les yeux des aveugles"
(Isaïe 35:5). Alors en effet s'ouvriront, les yeux de ces mondains aveugles,
qui ont employé leur vie entière à acquérir des biens terrestres, et ont prêté
peu d'attention aux intérêts de leur âme. En tout cela s'accomplira ce que
Jésus-Christ leur avait dit – que la mort viendra à l'heure qu'ils ne penseront
pas. "Car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas."
(Luc 12:40). Ainsi, sur ces hommes malheureux, la mort vient toujours de
manière inattendue. Donc, parce que les amoureux du monde, ne sont pas
habituellement avertis de leur prochaine dissolution, jusqu'à ce qu'elle soit
très proche, ils doivent, dans les derniers jours de leur vie, régler les
comptes de leur âme pour les cinquante ou soixante ans qu'ils ont vécu sur
cette Terre. Ils désireront alors un autre mois, une autre semaine, pour régler
leurs comptes, et 'tranquilliser' leur conscience. Mais, "ils
chercheront la paix, et il n’y en aura point" (Ezéchiel 7:25). Le
temps qu'ils désirent, est refusé. Le Prêtre assistant lit le Commandement
Divin, pour quitter instantanément ce monde, "Proficiscere
anima Christiana de hoc mundo".
Sors de ce monde Âme Chrétienne! Oh! Qu'elle est dangereuse l'entrée des
mondains dans l'éternité, mourant, comme ils le font, au milieu de tant de
ténèbres et de confusion, en conséquence de l'état désordonné des comptes de
leurs âmes.
"Le poids et
la balance sont des jugements de Dieu." (Proverbes 16:11). Au Tribunal
de Dieu, la Noblesse, les Dignités, et les Richesses n'ont pas de Poids;
Deux Choses seulement – vos Péchés, et les Grâces répandues sur nous par Dieu –
font la 'Monter' ou 'Descendre'. Ceux qui seront trouvés Fidèles dans la
correspondance aux lumières et aux appels qu'ils ont reçus, seront Récompensés;
et ceux qui seront trouvés Infidèles, seront Condamnés. Nous ne comptons pas
les Grâces de Dieu; mais le Seigneur les compte; Il les mesure; et quand
Il les voit atteindre un certain degré, Il laisse l'âme dans ses péchés, et
prend sa vie, dans cet état misérable. "Ce qu'on aura semé, on le
moissonnera" (Galates 6:8). Des travaux entrepris pour arriver aux
postes d'honneur et au salaire, pour l'acquisition d'une propriété et des
applaudissements du monde, nous ne récoltons rien à l'heure de la mort; tout
est alors perdu. Nous ne recueillons des fruits de la Vie Éternelle seulement
des œuvres accomplies et des tribulations endurées, pour Dieu.
Ainsi Saint Paul
nous exhorte à nous occuper de notre propre Affaire. "Mais nous
vous exhortons, frères, ... à vous occuper de vos propres affaires"
(1Thessaloniciens 4:10-11). De quelle Affaire, Je demande, l'Apôtre
parle-t-il? Est-ce d'acquérir des richesses, ou un grand nom dans le monde?
Non; il parle de l'Affaire de l'Âme, de laquelle Jésus-Christ parlait
quand Il disait, "Négociez jusqu'à ce que Je revienne" (Luc
19:13). L'Affaire pour laquelle le Seigneur nous a placé, et pour laquelle Il
nous garde sur cette Terre, est de Sauver nos Âmes, et par les Bonnes œuvres,
de Gagner la Vie Éternelle. Voilà la Fin pour laquelle nous avons été crées. "et
pour fin la vie éternelle" (Romains 6:22). L'Affaire de l'Âme
n'est pas seulement pour nous la plus importante, mais
aussi la principale et seule Affaire; car si l'âme est sauvée, 'tout' est
sauvé; mais si l'âme est perdue, 'tout' est perdu. Ainsi nous devrions,
comme le dit l’Écriture, combattre pour le Salut de nos Âmes, et combattre
jusqu'à la mort pour la Justice – c'est-à-dire, pour l'observance de la Loi
Divine. "Combats pour la justice, pour ton âme; et jusqu'à la mort
combats pour la justice, et Dieu vaincra pour toi tes ennemis"
(Ecclésiastique 4:33). L'Affaire que Notre Sauveur nous recommande,
disant: Négociez jusqu'à ce que Je revienne, est d'avoir toujours sous
nos yeux, le jour auquel Il viendra, pour demander des comptes pour notre vie
entière.
Toutes les choses de
ce monde – Acquisitions, Louanges, Grandeur – doivent, comme nous
l'avons dit, toutes finir, et finir très vite. "Car elle passe, la
figure de ce monde" (1Corinthiens 7:31). La 'Scène' de cette vie
passe; heureux ceux qui, dans cette 'Scène', jouent bien leur rôle, et sauvent
leurs âmes, préférant les intérêts éternels de l'âme, au
intérêts temporels du corps. "Celui qui aime sa vie, la perdra;
et celui qui hait sa vie en ce monde, la conservera
pour la vie éternelle." (Jean) 12:25. Les mondains disent: Heureux
l'homme qui amasse de l'argent! Heureux ceux qui acquièrent l'estime du monde,
et jouissent des plaisirs de cette vie! O Folie, Heureux celui qui aime Dieu et
sauve son âme! Le Salut de l'âme était la seule faveur que le Roi David
demandait à Dieu. "J'ai demandé une seule chose au Seigneur, je la
rechercherai; c'est d'habiter dans la maison du Seigneur tous les jours de ma
vie, C'est de contempler les délices du Seigneur et de visiter son temple"
(Psaume 26:4). Et Saint Paul disait, que pour acquérir la Grâce de
Jésus-Christ, qui contient la Vie Éternelle, il méprisait comme du fumier, tous
les biens du monde. "Bien plus, j'estime que tout est perte, auprès de
l'éminente connaissance de Jésus-Christ Notre Seigneur, pour qui je me suis
dépouillé de toutes choses, et je les regarde comme du fumier, afin de gagner
le Christ" (Philippiens 3:8).
Mais certains Pères
de Famille diront: Je ne travaille pas tant pour moi, que pour mes enfants, que
je souhaite faire vivre dans des conditions confortables. Mais je répondrai: Si
vous dispersez les biens que vous possédez, et laissez vos enfants dans la
pauvreté, vous faites mal et êtes coupable du péché. Mais, perdrez-vous
votre âme, dans le but de laisser vos enfants dans le confort? Si vous tombez
en Enfer, peut-être qu'ils viendront et vous en délivreront? O Folie! Écoutez
ce que disait David, "Je n'ai point vu le juste abandonné, ni sa race
cherchant du pain." (Psaume 36:25). Assistez au Service de Dieu;
agissez selon la Justice; le Seigneur vous fournira les besoins de vos enfants,
et vous sauverez vos âmes, et amasserez ce trésor éternel du bonheur, qui ne
pourra jamais vous être enlevé; un trésor qui n'est pas comme les
possessions terrestres, desquelles vous pouvez être priver
par des voleurs, et que vous perdrez certainement à la mort. C'est le conseil
que le Seigneur vous donne, "Mais amassez-vous des trésors dans le ciel,
où ni les vers ni la rouille ne rongent, et où les voleurs ne fouillent ni ne
dérobent" (Matthieu 6:20). En conclusion, écoutez la belle admonition
que Saint Grégoire donne à tous ceux qui souhaient
bien vivre et gagner la Vie Éternelle. "Sit
nobis in intentione aeternitas, in usu temporalitas". Que la fin de toutes nos actions en
cette vie soit, l'acquisition des biens éternels; et n’usons des biens
temporels que pour préserver notre vie pendant le petit temps que nous devons
demeurer sur cette Terre. Le Saint continue: "Sicut
nulla est proportio inter aeternitatem et nostrae vitae tempus, ita nulla
debet esse proportio inter aeternitatis, et hujus, vitae euras". Tout comme il y a une distance infinie
entre l’éternité, et le temps de notre vie, de même il doit y avoir, selon
notre mode de compréhension, une distance infinie entre l'attention que nous
devrions donner aux biens de l'éternité, dont nous profiterons pour toujours,
et le soin que nous prenons des biens de cette vie, que la mort nous prendra bientôt.
- Fin du Sermon de Saint Alphonse -
ANNE CATHERINE EMMERICH - VISION DE L'ENFER
Fragment sur la
Descente aux Enfers
"LORSQUE Jésus,
poussant un grand cri, rendit sa très sainte âme, je la vis, semblable à une
forme lumineuse entrer en terre au pied de la Croix; plusieurs anges, parmi
lesquels était Gabriel, l'accompagnaient. Je vis sa Divinité rester unie avec
son âme aussi bien qu'avec son corps suspendu sur la Croix; je ne puis exprimer
comment cela se faisait, bien que je le voyais clairement dans mon esprit. Je
vis le lieu où l'âme de Jésus entra divisé en trois parties: c'étaient comme
trois mondes; j'eus le sentiment qu'ils étaient de forme ronde et que chacun
d'eux avait sa sphère séparée.
Devant les limbes
était un lieu plus clair et, pour ainsi dire, plus verdoyant et plus serein:
c'est là que je vois entrer les âmes délivrées du purgatoire avant qu'elles
soient conduites au Ciel. Les Limbes où se trouvaient ceux qui attendaient leur
Délivrance étaient entourées d'une sphère grisâtre et nébuleuse, et divisées en
plusieurs cercles. Le Sauveur, resplendissant de lumière et conduit comme en
triomphe par les anges, passa entre deux de ces cercles, dont celui de gauche
renfermait les patriarches antérieurs à Abraham; celui de droite, les âmes de
ceux qui avaient vécu depuis Abraham jusqu'à saint Jean-Baptiste. Quand Jésus
passa ainsi, ils ne le reconnurent pas encore, mais tous se remplirent de joie
et de désir, et il n'y eut pas un seul de ces lieux étroits, qui n'était pas rempli
de sentiments de bonheur. Jésus passa comme un souffle de vent, une lumière
éclatante, une rosée fraîche, entre ces deux cercles jusque dans un lieu
enveloppé de brouillards, où se trouvaient Adam et Eve; il leur parla, et ils
l'adorèrent avec un ravissement inexprimable. Le cortège du Seigneur, auquel
s'était joint le premier couple humain, entra maintenant à gauche dans le
cercle des patriarches antérieurs à Abraham: c'était une espèce de Purgatoire.
Parmi eux se trouvaient ça et là de mauvais esprits
qui tourmentaient et inquiétaient de bien des manières les âmes de
quelques-uns. Les anges frappèrent et ordonnèrent d'ouvrir, car il y avait là
une entrée, une espèce de porte qui était fermée ; il me sembla que les anges
disaient: “ Ouvrez les portes” et Jésus entra en triomphe. Les mauvais esprits
s'éloignèrent en criant: “Qu'y a-t-il entre Toi et
nous? que viens-Tu faire ici? veux-Tu aussi nous crucifier?” Les anges les
enchaînèrent et les chassèrent devant eux. Les âmes qui étaient en ce lieu
n'avait qu'un faible pressentiment et une vague idée de la présence de Jésus,
mais lorsqu'il s'annonça à elles, et elles chantèrent ses louanges. L'âme du
Seigneur se dirigea ensuite à droite, vers les Limbes proprement dits; il y
rencontra l'âme du bon larron, conduite par les anges dans le sein d'Abraham,
et celle du mauvais larron, que les démons menaient en Enfer. L'âme de Jésus
leur adressa la parole; puis, accompagnée des anges, des âmes délivrées et des
mauvais esprits captifs, elle entra dans le sein d'Abraham.
Ce lieu me parut un
peu plus élevé; c'est comme quand on monte de l'église souterraine dans
l'église supérieure. Les démons enchaînés résistaient et ne voulaient pas
entrer là, mais les anges les y forcèrent. Là se trouvaient tous les justes qui
avaient vécu avant l'époque du Christ: à gauche, les patriarches, Moïse, les
juges et les rois; à droite, les prophètes, les ancêtres du Christ et ses
parents, tels que Joachim, Anne, Joseph, Zacharie, Élisabeth et Jean. Il n'y
avait point de démons en ce lieu: la seule peine qu'on y éprouvât était
l'ardent désir de l'accomplissement de la promesse, lequel se trouvait
maintenant satisfait. Une joie et un bonheur inexprimables entrèrent dans
toutes ces âmes, qui saluèrent et adorèrent le Rédempteur; quant aux démons
enchaînés, ils furent forcés de confesser devant elles la honte de leur
défaite. Plusieurs d'entre elles furent envoyées sur la terre pour reprendre
momentanément leurs corps et rendre témoignage au Sauveur. Ce fut dans ce
moment que tant de morts sortirent de leurs tombeaux à Jérusalem. Ils tenaient
moins de personnes ressuscitées des morts que de corps mus par le pouvoir
divin, qui, après avoir accompli la mission qui leur avait été confiée, furent
enterrés de la même manière qu'un messager de la justice dépose son manteau
officiel lorsqu'il a rempli l'ordre de ses supérieurs.
Je vis ensuite le
cortège triomphal du Sauveur entrer dans une espèce de lieu de purification...
Je vis les démons forcés de confesser leur fraude au sujet des idoles... Les démons
furent encore ici enchaînés et emmenés captifs. Je vis ainsi Jésus traverser
rapidement en triomphateur et en libérateur beaucoup de lieux où des âmes
étaient renfermées et accomplir une infinité de choses; mais mon triste état ne
me permet pas de tout raconter.
Enfin, Je le vis
[Notre-Seigneur] s'approcher du centre du grand abîme, c'est-à-dire, de l'Enfer
lui-même; avec une expression des plus sévères.
L'extérieur de
l'Enfer m'apparut sous la forme d'un édifice immense, effrayant, formé de noirs
rochers brillant d'un éclat métallique, à l'entrée duquel étaient d'énormes
portes noires fermées avec des serrures et des verrous et dont l'aspect faisait
frémir. Un hurlement de désespoir se fit entendre, les portes furent enfoncées
et un horrible monde de ténèbres apparut; et, o, qui peut décrire l'apparence
mélancolique des résidents de ce lieu terrible!
La forme sous
laquelle la Jérusalem Céleste est généralement représentée dans mes visions est
celle d'une belle citée bien organisée, et les différents degrés de gloire
auxquels sont élevés les élus sont représentés par la magnificence de leurs
palais, ou par les fleurs et les fruits merveilleux dont les jardins sont
embellis. L'Enfer m'est représenté sous la même forme, mais tout en son sein,
au contraire, est fermé, confus, et surpeuplé; chaque chose tend à remplir
l'esprit de sensations de peine et d'effroi; les marques de la colère et de la
vengeance de Dieu sont visibles partout; le désespoir, comme un vautour, ronge
chaque cœur, et la discorde et la misère règnent tout autour. Dans la Jérusalem
Céleste tout est paix et éternelle harmonie, le commencement,
l'accomplissement, et la fin de toute choses étant un
bonheur pur et parfait; la cité est remplie de splendides bâtiments, décoré de
manière à charmer tous les yeux et captiver tous les sens; les habitants de
cette délicieuse demeure sont inondés de ravissement et d'exultations, les
jardins remplis de belles fleurs, et les arbres couverts de fruits délicieux
qui donnent la vie éternelle. Dans la cité de l'Enfer ce ne sont que des
cachots lugubres, des cavernes sombres, des déserts terrifiant, des marais
fétides remplis de toutes les espèces imaginables de reptiles vénéneux et
dégoûtants. Au Paradis vous voyez le bonheur et l'union pacifique des saints; en
Enfer, des scènes perpétuels de terrible discordes, et chaque espèce de
péché et de corruption, sous les formes les plus horribles que l'on puisse
imaginer, ou représentés par différents sortes de tourments douloureux. Tout
dans cette triste demeure tend à remplir l'esprit d'horreur; pas un seul mot de
réconfort n'est entendu ni une idée consolante admise; la pensée la plus
épouvantable, que la justice d'un Dieu Tout-Puissant inflige aux damnés rien de
plus que ce qu'ils ont pleinement mérité est l'épouvantable conviction qui
tourmente et absorbe tous les cœurs. Le Péché apparaît tel qu'il est, sinistres
couleurs dégoûtantes, étant révélé de derrière le masque de ce qui est caché en
ce monde, et cette vipère infernale dévore ceux qui l'ont chéri ou nourri dans
leur sein. En un mot, l'Enfer est le temple de l'angoisse et du désespoir,
tandis que le royaume de Dieu est le temple de la paix et du bonheur. Tout cela
peut se comprendre quand on le voit, mais c'est presque impossible à expliquer
par des paroles.
Lorsque les portes
eurent été enfoncées par les anges ce fut comme un chaos d'imprécations,
d'injures, de hurlements et de plaintes, qu'il est même difficile d'imaginer.
Je vis notre Seigneur adresser la parole à l'âme de Judas, et les anges
forcèrent tous les démons à reconnaître et adorer Jésus. Ils auraient
infiniment préféré les plus affreux tourments qu'une telle humiliation; mais
tous furent obligés de se soumettre. Au centre de l'Enfer je vis une abîme de ténèbres, et là fut jeté Lucifer, après avoir
été chargé de chaînes; d'épais nuages de fumée sulfurique noire montèrent de
ces profondeurs effrayantes, et enveloppèrent sa forme terrifiante, le cachant
à tout regard. Dieu lui-même l'avait décrété; et il me fut également dit que
Lucifer doit être déchaîné cinquante ou soixante ans avant l'an 2000 du Christ.
Beaucoup d'autres dates d’événements, dont je ne me souviens plus, furent
indiqués; mais un certain nombre de démons doivent être relâchés auparavant
pour tenter le monde et servir d'instruments à la vengeance divine.
Quelques-uns, à ce que je crois, ont dû être relâchés de nos jours, d'autres le
seront dans peu de temps. [L'époque d'Anne Catherine Emmerich est celle de la
Révolution Française et des guerres de Napoléon. Un peu plus tard ce furent les
révolutions maçonniques d'Europe, la publication de l'Alta Vendita et la
naissance du Communisme.]
Il serait totalement
impossible pour moi de décrire toutes les choses qui me furent montrées; leur
nombre était si grand que je ne pouvais les réduire assez pour les définir et
les rendre intelligibles. Hormis le fait que mes souffrances sont très grandes,
et quand je parle du sujet de mes visions je les vois à l’?il
de mon esprit représentées de couleurs si vives, que la vue est presque
suffisante pour faire mourir un pauvre mortel comme moi.
Je vis encore des troupes
innombrables d'âmes rachetées libérées du Purgatoire et des Limbes suivant
l'âme de Jésus, jusqu'en un lieu de délices, au-dessous de la Céleste
Jérusalem. C'est là que j'ai vu, il y a peu de temps, une personne qui m’était
très chère. L'âme du bon larron y vint et vit le Seigneur dans le paradis,
selon sa promesse "Tu seras avec moi au Paradis".
Il n'est pas en mon
pouvoir d'expliquer le moment exact où chacun de ces événements s'est produit, je
ne peux même pas rapporter ne serait-ce que la moitié des choses que j'ai vu et
entendu; certaines étaient incompréhensibles même pour moi, et les autres
seraient mal comprises si j'essayais de les raconter. J'ai vu notre Seigneur
dans de nombreux lieux différents. Même dans la mer il m'est apparu sanctifier
délivrer toute la création. Les démons fuyaient à Son approche, et se jetaient
dans le sombre abîme. J'ai aussi vu Son âme dans différentes parties de la
terre, d'abord dans la tombe d'Adam, sous le Golgotha; et quand Il était là les
âmes d'Adam et d'Eve virent à lui, et Il leur parla un instant. Il visita alors
les tombes des prophètes qui étaient enterrés dans une immense profondeur sous
la surface; mais Il passa à travers le sol en un battement de paupière. Leurs
âmes entrèrent immédiatement à nouveau dans leur corps, et il leur parla et
expliqua les plus merveilleux mystères. Ensuite je Le vis, accompagné d'un
groupe choisi de prophètes, parmi lesquels je remarquais en particulier David,
visiter ces parties de la terre qui avaient été sanctifiées par ses miracles et
ses souffrances. Il leur montra, avec un amour et une bonté ineffable, les
différents symboles de la loi ancienne figuratifs du futur; et il leur montra
comment Il avait lui-même accompli chaque prophétie. La vue de l'âme de notre
Seigneur, entourées de ces âmes bienheureuses, étant extrêmement touchant tandis qu'Il passait comme un rayon de lumière à
travers la terre, les rochers, les eaux et les airs, ou planait doucement sur
la terre.
Je ne peux rien me
rappeler au-delà des faits que je viens juste de rapporter concernant la
descente de Jésus dans les Limbes, où il vint afin de présenter aux âmes qui y
étaient détenue la grâce de la Rédemption qu'Il avait méritée pour eux par sa
mort et ses souffrances; et j'ai vu ces choses dans un petit laps de temps; en
fait, le temps est passé si vite que cela ne m'a semblé être qu'un moment.
Notre-Seigneur, cependant, m'exposa, au même moment, une autre image, dans
laquelle je vis les immenses miséricordes qu'il dispense aux jours présents sur
les pauvres âmes du Purgatoire; car à chaque anniversaire de ce grand jour,
quand l’Église célèbre le glorieux mystère de sa mort, il jette un regard de
compassion sur les âmes du Purgatoire, et en libère quelques
unes qui ont péché contre lui avant sa crucifixion. Ce jour j'ai vu
Jésus délivrer de nombreuses âmes; certaines que je connaissais, d'autres qui
m'étaient étrangères, mais je ne peux en nommer aucune.
Notre-Seigneur, en descendant aux Enfers, planta (si je puis m'exprimer ainsi), dans le jardin spirituel de l’Église, un arbre mystérieux, les fruits duquel – nommément, ses mérites – sont destinés au secours constant des pauvres âmes du Purgatoire. L’Église militante doit cultiver l'arbre, et recueillir ses fruits, afin de les présenter à cette partie souffrante de l’Église qui ne peut rien faire pour elle-même. Ainsi en est-il de tous les mérites du Christ; nous devons travailler avec lui si nous souhaitons en obtenir notre part; nous devons gagner notre pain à la sueur de nos fronts. Tout ce que notre Seigneur a fait pour nous dans le temps doit produire des fruits pour l'éternité; mais nous devons recueillir ces fruits en leur temps, sans quoi nous ne pouvons les posséder dans l'éternité. L’Église est la plus prudente et la plus avisée des mères; l'année liturgique est un immense et magnifique jardin, dans lequel tous ces fruits sont pour l'éternité recueillis ensemble, de sorte que nous puissions en user en leur temps. Chaque année contient assez pour subvenir aux besoins de tous; mais malheur à ce jardinier négligent ou malhonnête qui laisse n'importe lequel des fruits confiés à ses soins périr; s'il échoue à faire bon usage de ces grâces qui restaurerait la santé au malade, la force au faible, ou fournirait de la nourriture à l'affamé! Quand le Jour du Jugement viendra, le Maître du jardinier demandera un compte strict, pas seulement de chaque arbre, mais aussi de tous les fruits produits dans le jardin." (Anne Catherine Emmerich, La Douloureuse Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Chapitre LXI)
DOCTRINE CATHOLIQUE SUR L'ENFER
- Une horrible éternité de torture et de désespoir -
Tiré de Hell plus How to Avoid Hell par le Père FX Schouppe,
S.J. et Thomas A. Nelson. (TAN Books & Publishers, Inc., 1989)
"Un saint
prêtre exorcisait un démoniaque, et il demanda au démon quelles souffrances il
endurait en Enfer. "Un feu éternel," il répondit, "une
malédiction éternelle, une rage éternelle, et un désespoir effrayant de n'être
jamais en mesure de contempler Celui qui m'a crée."
"Que ferais-tu pour avoir le bonheur de voir Dieu?" "Pour Le
voir juste pour un instant, je consentirai volontairement à endurer mes
tourments pendant 10,000 ans. Mais vains désirs! Je souffrirai pour toujours et
je ne Le verrai jamais!"
A une telle
occasion, l'exorciste s'enquit du démon quelle était sa plus grande peine en
Enfer. Il répondit avec un accent d'un désespoir indescriptible:
"Toujours, toujours! Jamais; jamais!"
Malheureux pécheurs
qui sont bercés par les illusions du monde et qui vivent comme s'il n'y avait
pas d'Enfer seront soudainement arrachés à leurs illusions par les plus
effrayantes catastrophes. Du milieu de leurs plaisirs ils tomberont dans une
Fosse de Tourments.
Ceux qui nient
l'Enfer seront forcés de l'admettre bientôt; mais hélas! Il sera trop tard.
Père Nieremberg, dans son œuvre "La Différence
entre le Temps et l’Éternité", parle d'un pauvre pécheur, qui, en raison
de ses mauvaises voies, avait perdu la Foi. Sa femme vertueuse l'exhorta de
retourner à Dieu et lui rappela l'Enfer, mais il répondait obstinément:
"Il n'y a pas d'Enfer." Un jour sa femme le trouva mort, et étrange
circonstance, il tenait dans sa main un mystérieux papier sur lequel était
tracé en larges caractères cet avertissement terrifiant: "Je sais
maintenant qu'il y a un Enfer!"
Autre incident:
Mgr. de Segur relate un second fait, qu'il regarde comme étant
libre de doute. Il l'a appris en 1859, d'un prêtre des plus honorables et
supérieur d'une importante communauté. Ce prêtre en avait les détails d'un
proche de la dame à laquelle c'était arrivé. A l'époque, le jour de Noël, 1859,
cette personne était toujours vivante et âgée d'un peu plus de quarante ans.
Elle était à Londres
durant l'hiver 1847-1848. Elle était veuve, depuis vingt-neuf ans, assez riche
et mondaine. Parmi les galants qui fréquentaient son salon, elle avait remarqué
un jeune seigneur, dont les attentions la compromettaient extrêmement et dont
la conduite, du reste, n'était rien si ce n'est édifiante!
Un soir, ou plutôt
une nuit, car il était près de minuit, elle était entrain
de lire dans son lit une nouvelle, cherchant le sommeil. Une heure sonna; elle
éteignit son cierge. Elle était sur le point de s'endormir quand, à son grand
étonnement, elle remarque qu'une étrange, pâle lueur lumineuse, qui semblait
venir de la porte du salon, se diffusait par degrés dans sa chambre, et
augmentait momentanément. Stupéfiée d'abord et ne sachant pas ce que cela
signifiait, elle commença à s'alarmer, quand elle vit la porte du salon
s'ouvrir lentement et le jeune seigneur, le partenaire de ses désordres,
entrer dans la pièce. Avant qu'elle ait le temps de dire un seul mot, il la
saisit par le poignet gauche, et avec une voix sifflante, il lui souffla en
Anglais: "Il y a un Enfer!" La douleur qu'elle éprouva dans son bras
était telle qu'elle perdit ses sens.
Quand, une
demi-heure plus tard, elle revint à elle, elle sonna pour sa domestique. Cette
dernière, en entrant, remarqua une odeur pénétrante de brûlé. Approchant
de sa maîtresse, qui pouvait à peine parler, elle remarqua sur son poignet une
brûlure si profonde que l'os était découvert et la chair presque consumée;
cette brûlure était de la taille d'une main d'homme. Encore plus, elle remarqua
que, de la porte du salon jusqu'au lit, et du lit à la même porte, le tapis
portait l'empreinte des pas d'un homme, qui avaient brûlés à travers le
mobilier. Par les ordres de sa maîtresse, elle ouvrit le salon; là, plus de
traces étaient visibles sur le tapis extérieur.
Le jour suivant, la
malheureuse dame appris, avec une terreur facile à deviner, que la même nuit, à
environ une heure du matin, son seigneur a été trouvé ivre sous la table, que
ses serviteurs l'avaient porté jusqu'à sa chambre, et que là il était mort dans
leurs bras.
Personne ne serait assez
fou pour accepter cet accord: Pendant l'année, vous pourrez assouvir toutes
vos passions, satisfaire tous vos fantasmes, à la condition de passer un
jour, seulement un jour, ou même une heure, dans le feu. Je répète,
pas une seule personne n'accepterai cet accord. Vous
en voulez la preuve? Écoutez l'histoire des trois enfants d'un vieil usurier:
Un père de famille
qui s'était enrichi seulement en faisant le mal était tombé gravement malade.
Il savait que les derniers stades de la mort s'étaient déjà établis, et néanmoins
il ne pouvait se décider à faire restitution. "Si je fais
restitution," il disait, "qu'adviendra-t-il de mes enfants?"
Son confesseur, un homme de sagesse, eut recours à un stratagème singulier pour
sauver sa pauvre âme. Il lui dit que s'il souhaitait être guérit, il allait lui
donner un remède extrêmement simple, mais coûteux. "Cela coûtera-t-il un
millier, deux milles, même dix milles francs, quelles chances?" répondit
vivement le vieil homme. "Ce que c'est?" "Cela consiste à verser
la graisse brûlée d'une personne vivante sur les parties mourantes. Il n'en
faut pas plus. Si vous trouvez un volontaire, pour dix mille francs, prêt à
souffrir qu'une de ses mains soit brûlée pour moins d'un quart d'heure,
cela suffira.
"Hélas!" dit le pauvre homme, gémissant, "J'ai bien peur de ne pas pouvoir trouver une telle personne." "Je vous aiderai," dit calmement le prêtre. "Convoquez votre fils aîné; il vous aime; il doit être votre héritier; dîtes-lui, 'Mon cher fils, vous pouvez sauvez la vie de votre vieux père si vous consentez à laisser une de vos mains brûler seulement pour un petit quart d'heure.' S'il refuse, faite la proposition au second, promettant de faire de lui votre héritier à la place de son frère aîné. S'il refuse à son tour, le troisième acceptera sans aucune doute."
La proposition fut
faite successivement aux trois frères, qui, l'un après l'autre, la
rejetèrent en frémissant. Alors le père leur dit: "Quoi! Pour sauver
ma vie, un moment de douleur vous alarme? Et moi, pour procurer votre confort,
j'irai en Enfer – pour brûler éternellement! En effet, je dois être assez
fou." Et il se hâta de rendre tout ce qu'il avait acquis sans égard à ce
qui arriverait à ses enfants. Il avait bien raison, de même que ses trois fils.
Souffrir qu'une de ses mains brûle, un court quart d'heure, même pour sauver la
vie d'un père, est un sacrifice au-delà des forces humaines."
La Mort est Certaine et
Incertaine
par St. Alphonse de Liguori
Pour Le
Quatrième Dimanche Après la Pentecôte
Jetez vos filets pour pêcher.” LUC v. 4.
L'Évangile du jour nous apprend que Jésus-Christ étant monté un jour sur une barque, et ayant entendu Saint Pierre se plaindre d'avoir travaillé toute la nuit avec ses compagnons et de n'avoir point pris de poisson, il lui dit: “Avance en mer, et jetez vos filets pour pêcher.” Les pêcheurs firent ce que Jésus leur disait; ils poussèrent leur barque en pleine mer, et là, jetant leurs filets, ils prirent tant de poissons, que les filets manquèrent de se rompre. Chrétiens, mes frères, nous sommes, nous, ceux que Dieu a placés au milieu de la mer de cette vie, en nous ordonnant de jeter nos filets pour prendre du poisson, c'est-à-dire de faire de bonnes œuvres pour acquérir des droits à la vie éternelle; heureux somme nous si nous remplissons ce précepte et si nous nous sauvons; mais malheureux serons si, au lieu d'acquérir des mérites pour le paradis, nous encourions, en péchant, les peines de l'Enfer. C'est au moment de notre mort qu'est déterminée l'éternelle félicité, ou la condamnation éternelle. La mort est certaine et à la fois incertaine. Elle est certaine, nous a dit le Seigneur, afin que nous nous y préparions; elle est incertaine en ce qui concerne le temps où elle doit venir, afin que nous nous tenions toujours prêts. Ce sont-là deux points essentiels à considérer; nous allons les traiter successivevement.
Premier Point. Il est certain que nous
devons mourir.
Second Point. L'époque de la mort est
incertaine.
Premier Point. Il est certain que nous
devons mourir.
1. “Il est
arrêté que tous les hommes meurent.” (Héb.
ix. 27.) Nous devons tous mourir; c'est notre arrêt commun. Nous naissons tous
la corde au cou, dit St. Cyprien, et chaque pas que nous faisons dans la vie
nous rapproche du gibet où elle doit finir. Le gibet de chacun de nous, ce sera
notre dernière maladie. Ainsi, mes frères, de même que vous fûtes un jour
inscrits sur le livre du baptême, vous serez inscrits un autre jour sur le
livre des morts. De même qu'en parlant de vos ancêtres, vous dites: Dieu ayez pitié de mon père, de mon oncle, de mon
frère; de même en parlant de vous, les autres tiendront un jour un semblable
langage, et tout comme vous avez plus d'une fois entendu le glas des morts pour
les autres, d'autres l'entendront un jour pour vous.
2. Tout l'avenir est
incertain, mais la mort est certaine. “Tous les autres maux et biens,” dit
St. Augustin, “sont incertains; seule la mort est certaine.” On
ignore si cet enfant sera riche ou pauvre, s'il aura une bonne ou une mauvaise
santé, s'il mourra jeune ou vieux; mais , fils d'un
pauvre ou fils d'un monarque, il est certain qu'il mourra; quand l'heure
arrive, il n'est pas de puissance capable de résister. C'est ce que dit St.
Augustin: “Feu, eaux, et l'épée on leur résiste; les rois on leur
résiste: la mort vient; qui lui résiste?” (in
Ps. xii.) On affronte l'incendie, on maîtrise le débordement des rivières, on
repousse le fer de l'ennemi, on brave même la puissance des rois; mais qui
résiste à la mort? Un Roi de France, sentant sa mort prochaine, dit à ceux qui
l'entouraient: “Je ne saurais, avec toute ma puissance, obtenir de la
mort qu'elle se retarde seulement d'une heure.” Il avait raison, car
dès que l'instant fatal est arrivé, la mort n'attend pas: “vous avez marqué son
terme, lequel ne pourra être dépassé.” (Job. Xiv. 5.)
3. Il faut mourir.
C'est-là une vérité que non seulement nous croyons,
mais que nous voyons encore de nos propres yeux. Dans le cours d'un siècle, les
maisons, les places publiques, les villes se peuplent de générations nouvelles,
et les générations existantes vont successivement s'ensevelir dans la tombe.
Ceux qui auront vécu sur la terre, auront vu leur vie s'évanouir, et un temps
viendra où aucun de ceux qui vivent maintenant, ne verra plus la lumière du
jour. “il se formera des jours, dans lesquels il
n'y aura personne.” (Ps. Cxxxviii. 16.) “Quel
est l'homme qui vivra, et qui ne verra pas la mort?” (Ps. Lxxxviii. 49 ) Si quelqu’un se
flattait de n'être point sujet à la mort, il ne pécherait pas seulement contre
la foi qui nous enseigne que nous devons tous mourir, mais encore il serait
fou. Nous savons que tous les hommes, quels qu'ils soient, doivent mourir au
bout de quelque temps; et après leur mort, que sont-ils, “Dites moi,” dis Saint Bernard, “où sont les
amoureux du monde? Rien ne reste d'eux si ce n'est des cendres et des vers.”
De tous ces grands de la terre, ensevelis sous leurs mausolées de marbre,
qu'est-il resté? un peu de poussière, des ossements
décharnés. N'oublions pas que tous nos ancêtres sont morts; leurs portraits,
leurs livres de famille, les lits qui leur servaient, les vêtements dont ils se
couvraient , tout nous prouve qu'ils ne sont plus; et
qui pourrait espérer qu'il ne mourra pas? De ceux qui vivaient dans ces lieux
il y a cent ans, en est-il un seul qui vive encore? Non; ils sont tous entrés
dans l'éternité, les uns pour y jouir d'éternelles délices, les autres pour y
souffrir des tourments éternels; et nous mourrons, nous-mêmes, dans cette
alternative.
4. Mais hélas! nous savons tous que nous devons mourir; et par malheur nous
nous imaginons que la mort est si éloignée qu'elle n'arrivera jamais, de sorte
que nous n'y pensons pas; mais tôt ou tard, que nous y pensions ou que nous n'y
pensions pas, il est certain, et de foi qu'elle nous saisira, car nous nous
approchons chaque jour d'elle. “Car nous n'avons pas ici-bas de cité
permanente, mais nous cherchons celle qui est à venir.” (Héb. xiii. 14.) Ce n'est point ici notre patrie, car nous
sommes voyageurs sur cette terre de passage. “Aussi longtemps que nous
habitons dans ce corps, nous sommes loin du Seigneur.” (2 Cor. v.
6.)Notre patrie c'est le Paradis, si toute-fois nous
savons le gagner par nos bonnes œuvres, et eu nous
aidant de la grâce de Dieu. Notre maison n'est point celle ou
nous habitons maintenant en passant; elle est dans l'éternité. “Car
l'homme s'en va vers sa maison d'éternité.” (Ecclésiaste xii. 5.) Cela
posé, ne serait-ce pas une grande folie , pour un
voyageur qui ne ferait que traverser un pays, d'y acquérir des biens, une
habitation, des emplois, et d'y dépenser toute sa fortune, pour aller vivre
ensuite misérablement là où il doit finir ses jours ? N'est-ce pas de même un
acte de démence que de chercher le bonheur dans ce monde, d'où il faudra si
promptement partir, et de courir la chance, par ses péchés, de se rendre à
jamais malheureux dans l'autre où il faudra vivre éternellement?'
5. Dites-moi, mes
très chers frères, si jamais vous voyiez un condamné que déjà l'on traîne à
l'échafaud, au lieu de se préparer à la mort qui est si près de lui, s'en aller
par les rues d'un air insouciant, regarder les choses qui lui plaisent le plus,
penser aux spectacles et aux festins, prononcer des paroles obscènes, médire du
prochain, ne diriez-vous pas que ce misérable a perdu l'esprit, ou qu'il est
déjà délaissé de Dieu? Eh bien! Ne marchez-vous pas vous-même à la mort?
Pourquoi donc ne songez vous
qu'aux plaisirs de vos sens? Que ne pensez-vous plutôt à régler le compte que
vous devrez un jour, bientôt peut-être, rendre au tribunal de Jésus-Christ?
Âmes qui avez de la foi, laissez les insensés du siècle chercher la
fortune sur la terre; ne la cherchez, vous, que dans l'autre vie qui sera
éternelle; car la vie d'ici bas doit finir, et finir
vite.
6. Jetez vos regards
sur cette fosse qui renferme vos parents, vos amis. Regardez ces cadavres qui
tous vous disent: “Pour moi hier; pour toi aujourd'hui.” (Eccl. xxxviii. 23.) Ce qui m'est arrivé t'arrivera un jour;
tu seras cendre et poussière, comme je le suis; que deviendra ton âme alors,
si, avant de mourir, tu ne comptes pas avec Dieu? O mes chers frères, si vous
voulez bien vivre et tenir vos comptes prêts pour ce grand jour, où il s'agira
pour vous de la vie ou de la mort éternelle, tâchez de vivre les jours qui vous
restent comme si déjà vous vous trouviez en face de la mort. “O mort, bon
est ton jugement.” (Eccl. xli. 3.) Oh! qu'il juge sainement des objets, qu'il est réglé dans sa
conduite celui qui juge et se conduit comme si la mort était sous ses yeux! Le
souvenir de la mort nous ôte l'affection que nous pourrions avoir aux choses de
la terre. “Que l'on fixe les yeux sur le terme de la vie,” dit
St. Laurent Justinien, “et l'on ne trouvera plus rin
à aimer ici-bas.” (de Ligno
Vitæ, cap. v.) Oui, celui-là méprise les richesses, les honneurs et les
plaisirs de ce monde, qui pense qu'il doit tout quitter dans très peu de temps,
pour aller dans une fosse, servir de pâture aux vers.
7. Il y a des hommes
qui rejettent loin, d'eux l'idée de la mort, comme si, en évitant de penser à
elle, on pouvait éviter aussi ses atteintes. Non; vous ne sauriez échapper à la
mort; et celui qui en repousse la pensée, court grand risque de faire une
mauvaise mort. Les saints, en pensant à la mort, ont méprisé tous les biens de
la terre. Saint Charles Borromée avait toujours sous les yeux sur une tête de
mort, placée sur sa table. Le cardinal Baronius avait
fait graver ces mots sur son anneau: “Memento mori” “Souviens-toi de la
mort”. Le vénérable P. Juvenal Ancina ,
évêque de Saluces, avait un crâne sur lequel étaient écrits ces mots, “Tu
seras un jour ce que je suis.” Quand les saints solitaires se
retiraient dans les déserts ou dans les grottes, ils emportaient une tête de
mort; pourquoi faire? pour se préparer à mourir. On demandait
un jour à un ermite moribond pourquoi il paraissait si content, il répondit: J'ai
toujours eu, répondit-il, la mort sous les yeux; voilà pourquoi, maintenant
qu'elle arrive, elle ne m'effraie pas. Mais que la mort est terrible
pour celui qui n'y a pas songé durant sa vie!
Second Point. L'époque de la mort est
incertaine.
8. “Rien,” dit l'Idiota, “n'est plus certain que la mort, mais rien de plus
incertain que l'heure de la mort.” Nous devons mourir. Dieu a déterminé
d'avance l'année, le jour, l'heure, l'instant où chacun de nous quittera la
terre pour entrer dans l'éternité; mais le Seigneur a voulu que cet instant ne
nous fût point connu. “Et c'est justement,” dit St. Augustin, “que
le Seigneur l'a dissimulée; car, s'il avait manifesté à tous le jour fixé pour
leur mort, beaucoup seraient incités à continuer à vivre dans le péché par la
certitude de ne pas mourir avant le jour marqué. “Si statuisset
viam omnibus, faceret abundare peccata de securitate”(in Ps. Cxliv). Ainsi le saint docteur enseigne que “Dieu
nous a dissimulé le jour de notre mort, afin que nous puissions sanctifier
chacun de nos jours.” “Latet ultimus
dies, ut observentur omnes
dies.”(Hom. xii. inter 50.) Ainsi
Jésus-Christ dit: “Et vous aussi, tenez-vous prêts; parce qu'à l'heure
que vous ne pensez pas, le Fils de l'Homme viendra.” (Luc xii. 40.) Il
veut seulement que nous sachions que la mort viendra quand nous y penserons le
moins, afin que nous soyons toujours préparés à mourir. “Car,” dit
St. Grégoire, “en nous tenant dans cette incertitude, il veut que nous
nous tenions toujours prêts à mourir.” nous dit aussi que le jour du
Seigneur c'est-à-dire le jour où le Seigneur doit nous juger, viendra nous
saisir furtivement, comme le voleur qui arrive de nuit, “Le jour du
Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit.” (1 Thess.
v. 2.) Puisque la mort peut t’arrêter en tout temps, en tout lieu, dit St.
Bernard, si tu veux bien mourir et te sauver, il faut qu'en tout temps,
qu'en tout lieu tu l'attendes: “Mors ubique te expectat tu ubique earn expectabis:” et St.
Augustin dit: “Latet ultimus
dies, ut observentur omnes
dies.” (Hom, xii.)“Le Seigneur nous
cache le dernier jour de notre vie, afin que nous puissions être toujours prêts
à rendre compte de ce que nous devons à Dieu après la mort.”
9. Beaucoup de
Chrétiens se damnent parce qu'ils se flattent, même parmi les âgés, que leur
mort est éloignée, et qu'ils auront le temps de s'y préparer avant qu'elle
arrive! “Dura mente,” dit St. Grégoire,“abesse longe mors creditur
etiam cum sentitur.”
(Moral, lib. 8.) “La Mort, même quand elle sentie, est estimée être lointaine.”
Penserez-vous ainsi, mes chers frères? Et comment savez-vous si votre
mort est éloignée ou prochaine? Comment savez-vous que vous aurez le temps de
vous y préparer? Combien n'en avez-vous point vus, frappés de mort subite, l'un
en marchant, l'autre assis, un autre encore durant son sommeil! Ceux qui sont
morts ainsi prévoyaient-ils leur sort? Et si, dans cet instant terrible, ils ne
se trouvaient point en état de grâce, où sont allées leurs âmes? O âme
infortunée de celui que la mort surprend à l'improviste! Et je dirai même, que
tous ceux qui négligent constamment d'assainir leur conscience, mourront
frappés de mort subite, bien qu'ils aient eu plusieurs jours pour se préparer à
bien mourir, parce qu'il est bien difficile, dans ces jours de confusion et de
terreur, de mettre ordre à sa conscience et d'avoir pour Dieu un retour
sincère. Mais, je le répète, la mort peut vous assaillir de manière qu'elle ne
vous donne pas le temps de recevoir les sacrements. Et qui sait si dans une
heure nous vivrons encore? Cette pensée faisait trembler Job, qui s'écriait: “Car
je ne sais pas quelle sera la durée de ma vie, et si mon Créateur ne m'enlèvera
pas bientôt.” (Job xxxii. 22.) Ainsi St. Basile nous exhorte à
aller nous coucher, sans croire que nous verrons le jour suivant. “Cum
in lectulum ad quicscendum membra tua posueris, noli confidere de lucis adventu.” (Inst. ad fil.
spirit.)
10. Donc, chrétien, mon frère, quand le démon, pour vous pousser au péché, vous dit que vous vous en confesserez demain, et qu'il vous sera remis, répondez-lui: Eh! Que sais-je, moi, si ce jour n'est pas le dernier de ma vie? Et si la mort me surprenait sans me laisser le temps de me confesser, que deviendrais-je pour toute l'éternité? Hélas! Combien de pauvres pécheurs ont succombé sous le coup de la mort et sont tombés en Enfer, au moment même où ils goûtaient quelque plaisir pécheur! “Et comme les poissons sont pris à l'hameçon, et comme les oiseaux sont retenus par le lacs, ainsi sont pris les hommes par un temps mauvais.” (Ecclésiaste ix. 12.) Les poissons ont été pris à l'hameçon au moment où ils mangeaient l'amorce dont était garni l'hameçon, instrument de leur mort. Le temps mauvais est précisément celui où le pécheur offense Dieu. En péchant il est tranquille, parce qu'il s'imagine qu'une bonne confession lui suffira pour le faire rentrer en grâce; mais la mort vient le surprendre quand il ne l'attend pas, et il n'a plus le temps de faire pénitence. “Quand les hommes diront paix et sûreté, c'est alors qu'une ruine soudaine fondra sur eux” (1 Thess. v. 3.)
11. Chose étrange! un homme aura une somme d'argent à toucher d'un autre homme;
il prend sur le champ ses précautions, il exige de son débiteur une obligation,
en disant: Que sait-on ce qui peut arriver? une mort
peut venir. Et pourquoi ne prend-il pas la même précaution pour son âme dont le
salut est de tous nos intérêts le plus grand? Pourquoi ne dit-il pas: Que
sait-on ce qui peut arriver? La mort peut venir, et je peux perdre mon âme? Pourtant,
s'il vient à perdre cette somme d'argent , il n'aura
pas tout perdu, ou même il peut compenser la perte par un gain d'une autre
espèce. Mais celui qui en mourant, perd son âme, perd tout, et cette perte ne
peut se compenser par aucun moyen. Si on mourait deux fois, on pourrait perdre
son âme d'abord , la sauver ensuite. Mais non. “Il
est arrêté que tous les hommes meurent une seule fois,” (Héb. ix. 27) Remarquez le mot une seule fois:
la mort arrive à chacun de nous mais une seule fois: Qui se
trompe cette fois s'est trompé pour toujours; et c'est pour cela
qu'on appelle la damnation erreur irréparable. “Periisse
semel æternum est.”
12. Le vénérable Père Jean d'Avila, saint Apôtre de l'Espagne, était atteint de grave maladie. On lui annonça que sa mort était prochaine et qu'il ne lui restait que peu d'heures à vivre. Que répondit ce digne serviteur de Dieu, qui, depuis son enfance, avait eu la conduite la plus régulière? “Oh!” s'écria-t-il d'une voix tremblante, “si j'avais encore un peu de temps pour me préparer à bien mourir!” Ainsi s'exprimait encore Saint Agathon, abbé, après plusieurs années de pénitence: “Que sera-ce de moi? Qui peut deviner les jugements de Dieu?” Et vous, Chrétiens relâchés, que direz-vous, quand on vous apportera la nouvelle de votre mort, et que le prêtre prononcera ces mots: “Sors de ce monde, Âme Chrétienne?” Vous direz peut-être: Doucement, arrêtez, attendez, laissez-moi me préparer. Non; partez sur le champ; la mort n'attend pas; c'est pour cela qu'il faut se tenir prêt d'avance. “Faites votre salut avec crainte et tremblement.” (Phil. ii. 12.) Si vous voulez vous sauver, vous dit St. Paul, craignez et tremblez durant votre vie que la mort ne vous surprenne dans le péché. Soyez donc attentifs mes frères; il s'agit de l'éternité. “Et si un arbre tombe au midi ou au nord, il reste à la place où il est tombé.” (Ecclésiaste xi. 3.) Si quand l'arbre de votre vie s'abattra , il tombe du côté du midi, c’est-à-dire du côté du salut éternel, cent fois heureux! Dans les transports de votre allégresse vous pourrez dire: Je suis au port, je suis sauvé, je suis heureux à jamais, je ne puis perdre Dieu. Mais que direz-vous s'il tombe vers le nord où sera la réprobation éternelle; dans les accès de votre désespoir, vous vous écrierez: Malheureux que je suis, je me suis trompé et mon erreur est irrémédiable. Courage donc! Faites ce matin même, après ce sermon, une bonne résolution de vous donner véritablement à Dieu. Cette résolution vous procurera une bonne mort, et de-là naîtra votre éternelle félicité.
à suivre
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